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[Critique] Buena Vista Social Club Adios : des adieux poignants

Caractéristiques

  • Titre : Buena Vista Social Club Adios
  • Réalisateur(s) : Lucy Walker
  • Avec : Omara Portuondo, Jesus "Aguaje" Ramos, Manuel "Guajiro" Mirabal, Barbarito Torres, Guajirito Mirabal, Eliades Ochoa
  • Distributeur : Metropolitan Filmexport
  • Genre : Documentaire
  • Pays : Etats-Unis, Cuba
  • Durée : 110 minutes
  • Date de sortie : 26 juillet 2017
  • Note du critique : 8/10

Pour qu’à jamais le groupe subsiste dans les mémoires

image film buena vista social club : adios

Presque vingt ans après le très mémorable documentaire signé Wim Wenders, Buena Vista Club : Adios atterrit dans nos salles comme une sorte de point final. On se souvient toutes et tous de cette découverte magistrale, en 1999, celle d’une bande de vieux routards du son cubain (plus connu comme « el son »), aussi doués que pas vraiment gâtés par le destin. Le documentaire était à la fois une proposition musicale étonnante, mais aussi une façon d’aborder une véritable philosophie de vie, réjouissante et pleine d’espoirs, montrant des personnes matériellement pauvres (avant que le CD ne soit un grand succès, tout du moins) mais riches d’une culture passionnante. Aujourd’hui, alors que la mort a emporté une grande partie des âmes qui constituaient ce groupe, Lucy Walker (The Crash Reel, Waste Land) a décidé de nous permettre de véritables adieux, à l’occasion de la dernière tournée du Buena Vista Social Club.

Buena Vista Social Club : Adios n’existe que parce qu’il y a eu un avant, un passé, tout un cheminement qui guide vers ce point final désormais gravé dans la roche. Dès lors, il était primordial que Lucy Walker revienne sur l’historique du groupe. On avait un peu peur qu’elle se focalise sur l’au-revoir, mais rassurez-vous : c’est très loin d’être le cas. On revient sur les origines des artistes, oui mais pas que. D’ailleurs tout commence par une mise en contexte, salvatrice pour le public qui n’aurait pas vu le précédent documentaire. On revient sur la naissance d’el son, la musique cubaine, l’interdiction complètement crétine d’utiliser des instruments africains (heureusement abolie par la suite). C’est passionnant, et surtout ce n’est jamais « wikipédien » dans l’intention.

Un documentaire passionnant, musicalement et socialement

image critique buena vista social club adios

Buena Vista Social Club : Adios est aussi l’occasion de revenir sur les immenses artistes qui ont formé ce groupe. Leur parcours, pourtant déjà abordé, est toujours aussi captivant : ils ont tous des cicatrices terribles, mais aussi une véritable philosophie de vie. Comme quoi, on peut naître dans la misère la plus totale, ou y être plongé toute sa vie, comme ce fut le cas pour le surdoué Ibrahim Ferrer, et ne pas se laisser absorber par la décadence fondamentale de certaines musiques urbaines (suivez notre regard). En ce sens, ce documentaire se doit d’être vu, et apprécié à sa juste valeur. Car, avant la tristesse du clap de fin, c’est avant tout un témoignage fort pour les artistes de notre temps : la création doit accoucher du beau, et pas du chaos.

On a lâché notre petite larme, et pas qu’une fois. Buena Vista Social Club : Adios regorge d’images fantastiques, témoignages à jamais préservés sur pellicules. On pense à quelques instants passés avec le sage Compay Segundo, dont les facéties, et les prises de becs joyeusement dramatiques avec d’autres membres, ont le don d’émouvoir fortement. Aussi, on est admiratif du parcours d’Omara Portuondo, chanteuse sublime, qui fait l’objet d’images d’archives cocasses, comme cette très ancienne pub pour les cigarettes Winston. D’un point de vue formel, il est clair que le film ici abordé nous semble moins stylisé que ce qu’a pu réaliser Wim Wenders. Mais, en bonne contrepartie, on gagne en authenticité. Aussi, Buena Vista Social Club : Adios aurait peut-être pu se faire encore plus long, en abordant la tournée « Adios Tour » un peu plus en détails. Enfin, on aurait apprécié cela, mais pas sûr que ce choix fut pertinent. Il traduit, simplement, notre état d’esprit lorsque le générique de fin se mit à se dérouler : on ne voulait pas en sortir, et quitter pour de bon ce groupe historique…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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