Caractéristiques
- Titre : La Planète des Singes : Suprématie
- Titre original : War For The Planet Of The Apes
- Réalisateur(s) : Matt Reeves
- Avec : Andy Serkis, Woody Harrelson, Steve Zahn, Judy Greer, Karin Konoval, Amiah Miller et Terry Notary.
- Distributeur : 20th Century Fox France
- Genre : Science-fiction, Action, Aventure
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 140 minutes
- Date de sortie : 2 Août 2017
- Note du critique : 8/10 par 1 critique
Trois ans après la sortie de La Planète des Singes : L’Affrontement et six ans après celle de La Planète des Singes : Les Origines, voici venir le troisième volet de la trilogie qui a rebooté la célèbre saga. Les deux premiers films avaient reçu un accueil critique et public plutôt bon et avaient réussi à revigorer la saga des années 60-70 avec succès après le mauvais remake de Tim Burton. Toujours réalisé par Matt Reeves (qui prépare à présent The Batman), que vaut cet épisode qui clôt l’arc de César?
Dans la continuité des deux premiers volets, Suprématie nous rapproche un peu plus des événements de La Planète des Singes, et les allusions sont nombreuses. Mais commençons par évoquer l’histoire. Quelques mois se sont écoulés depuis les événements de L’Affrontement, César et les siens ont créé un nouveau village, mais ils savent que l’armée ne va pas tarder à arriver pour les exterminer. Bien que bien préparés, ils vont être surpris par une attaque qui touchera la famille de César. Comptant bien se venger, il part à la recherche du Colonel.
Des parallèles plus qu’intéressants
Alors que dans le précédent film, le parallèle entre les humains et les singes commençait à faire son apparition, ici, le trait est encore plus forcé afin de montrer ce que deviendront humains et singes dans le futur. Le virus qui a décimé la Terre a muté, et les humains qui étaient immunisés ne le sont plus et font l’expérience d’étranges effets. Leur quotient intellectuel tombe, jusqu’à ne plus avoir la faculté de parler. Alors qu’à contrario, les singes deviennent de plus en plus intelligents. Le film se déroule pile au croisement de ce processus. Une période des plus intéressantes, qui aura une forte incidence sur nos protagonistes.
César, le leader des singes (toujours hanté d’avoir tué Kobba), va lâcher sa communauté pour partir venger l’un des siens. Cette quête de vengeance va le conduire sur un chemin tortueux, durant lequel il va falloir qu’il décide soit d’être le grand leader que son peuple attend, ou bien de succomber à cette vengeance. Sa quête mettra d’ailleurs son peuple en péril. Le Colonel, de son côté, cherche à préserver le genre humain, mais il le fait au moyen de méthodes violentes, n’hésitant pas à décimer son propre peuple. Là aussi, le parallèle entre les deux leaders est des plus intéressants car, au fond, leurs buts sont les mêmes. On notera aussi l’apparition de Nova (une allusion évidente à la Nova de La Planète des Singes de 1968), une jeune humaine qui a perdu la faculté de parole, mais pas ses capacités intellectuelles, en faisant le chaînon manquant entre les deux espèces. Ces parallèles constituent l’essence du film, et sont maîtrisés d’un bout à l’autre.
Un rythme lent, mais une réalisation au top
On pourra regretter une seule chose au final : ses quelques longueurs. Le film affiche 2h20 au compteur, et son rythme est assez lent, ce qui ne poserait pas forcément de problème si quelques scènes étaient inutiles dans la progression de l’intrigue, comme l’introduction du personnage de « Bad Ape » (mauvais singe en français). Un chimpanzé échappé d’un zoo qui a la faculté de parler (alors que peu de singes parlent, mais qu’ils maîtrisent la langue des signes). Même si ce personnage apporte des informations à César, et malgré son capital sympathie, on ne peut s’empêcher de penser que le film aurait gagné en dynamisme et en rythme si son personnage n’avait pas été intégré, tout en trouvant une autre façon d’intégrer les informations qu’il fournit. Le film n’aurait pas, alors, accusé une baisse de régime en plein milieu.
Pour le reste, c’est un sans faute : Matt Reeves sait quand il faut faire monter la tension, ou recourir à l’émotion (sans pour autant trop tirer sur la corde), et sa réalisation est très inspirée, à l’image de l’impressionnante séquence d’ouverture. Il arrive à concentrer l’attention sur le personnage de César, tout en nous gratifiant de scènes d’action dignes des meilleurs blockbusters de l’été, et le tout sonne constamment juste. Enfin, il est aidé par des effets spéciaux toujours plus bluffants. Les singes ont encore gagné en réalisme, rendant les interactions avec les humains impressionnantes. Enfin, petite déception pour la musique de Michael Giacchino, qui ne signe pas là sa partition la plus inspirée.
Un casting cinq étoiles
Au casting, Andy Serkis revient pour la troisième fois dans la peau de César. Sa performance, toute en nuances, révèle une autre facette du personnage. Karin Konoval revient aussi pour la troisième dans la peau de Maurice. Sans forcément le faire évoluer, elle fait de ce personnage celui qui incarne au plus près le point de vue du public, et rend à l’écran toute l’intelligence de l’orang-outan. Woody Harrelson est très convaincant dans le rôle du Colonel, son regard transperce l’écran et fait de lui une grande menace. Enfin, la jeune Amiah Miller, qui incarne Nova, s’en sort très bien dans un rôle qui demeure l’un des plus difficiles du casting. Sans prononcer un mot, elle parvient à transmettre une large palette d’émotions, et l’on s’attache véritablement à son personnage.
La Planète des Singes – Suprématie conclut ainsi parfaitement l’une des meilleures trilogies SF de ces dernières années, tout en amenant des indices sur ce que sera le futur de la saga. On retrouve tous les éléments que l’on appréciaient dans les deux premiers opus, et plus encore. On ne peut donc que vous recommander de courir le voir en salles.