Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Playstation 4
- Playstation Vita
- Développeur : Aquaplus
- Editeur : Atlus
- Date de sortie : 5 septembre 2017
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Introduction
Quelques mois après notre test d’Utawarerumono : Mask Of Deception, sa suite (et fin) est désormais sortie. Tout comme son prédécesseur, Mask Of Truth s’inscrit dans le genre très à part du Visual Novel. En gros, attendez vous à lire, beaucoup, pendant des heures, en profitant d’une histoire bien développée (dans le meilleur des cas). Romans interactifs plus que jeux vidéo pur et dur, certains de ces titres oublient parfois l’équilibre à trouver, afin de ne pas tomber dans la simple succession de texte. Ce soft a-t-il compris ce besoin ?
Histoire : 4/5
Afin de ne pas spoiler la fin du précédent opus, on restera assez vague sur l’intrigue d’Utawarerumono : Mask Of Truth en elle-même. Rappelons cependant que nous accompagnons toujours Haku et sa bande, forcé à l’exil, alors que la capitale Yamoto, est la cible de bien des remous. L’adversité retrouve cependant les fuyards, et l’Empire menace la stabilité de toute une région. Le soft aborde des thèmes politiques assez intenses, d’autant que l’on est toujours autant touché par la précision de cet univers, qui provoque un véritable intérêt. C’est certainement la plus grande des forces du titre : si les divers événements et retournements de situation nous atteignent ainsi, c’est grâce à une écriture bien plus complexe que ce que l’on s’imaginait en découvrant la licence.
Sachez qu’Utawarerumono : Mask Of Truth démarre juste après l’énorme rebondissement qui met fin à Mask Of Deception. Si l’on conseille aux joueurs, fans de Visual Novels, de ne pas hésiter à jouer au précédent opus, on peut tout de même recommander le jeu à un public qui a loupé le coche. En effet, tout débute par un résumé certes très concis mais plutôt efficace, qui replace bien le contexte. On peut s’en contenter, si l’on supporte l’idée de se passer de détails importants pour la construction de l’univers. Pour le reste, la narration reste tout à fait classique pour le genre. Apprêtez-vous à presser le bouton Croix, pendant des heures, et à savourer des dialogues plutôt bien écrits, dans une bonne rythmique entre gravité et moments beaucoup plus détendus (jusqu’au fan service). Le seul souci provient de l’absence de traduction en français, d’autant que l’anglais est du genre soutenu.
Gameplay : 3/5
Utawarerumono : Mask Of Truth ne révolutionne pas les impressions laissées par Mask Of Deception, la mécanique la plus utile reste celle de lire les écrits proposés à l’écran. Et ne vous attendez pas à un intérêt autour de possibles multiples cheminements : il n’y en a pas. On a parfois droit à des tunnels narratifs assez longs, de plus d’une heure, ce qui pourra étonner les nouveaux-venus, qui découvriraient le Visual Novel à cette occasion. Cependant, et comme pour le précédent opus, des phases de combat viennent apporter un peu de fraicheur, et l’on constate qu’elles sont plus en nombre qu’auparavant. C’est même la principale différence avec Mask Of Deception, tant on perçoit une envie de travailler un peu mieux l’équilibre, même s’il reste précaire.
Aquaplus assure sur ce point, et Utawarerumono : Mask Of Truth séduit aussi pour ces phases, qui apportent de bonnes respirations. Précisons que leur rejouabilité est toujours infinie, afin de leveller en vue de combats parfois difficiles, placés dans la seconde moitié du soft. On profite toujours une vue typique au genre du Tactical RPG, et l’on a droit à quelques petites différences avec le précédent épisode. En effet, si l’on retrouve les compétences, les déplacements, et les actions à accompagner grâce à un indice visuel, on peut compter sur un peu plus de mécaniques. Certains de vos coéquipiers pourront vous apporter de l’aide, afin de frapper plus fort (co-op chain). Deux nouveaux modes font leur apparition : Red Versus White, et Munechikal’s Trials. Pas de quoi penser qu’on fait face à un système de combat tout neuf, mais tout de même, on apprécie le résultat. Précisons que, si vous possédez une sauvegarde de Mask Of Deception, vous retrouverez vos personnages tels que vous les avez laissé.
Technique et ambiance sonore : 3/5
Utawarerumono : Mask Of Truth ne démérite pas dans ses visuels 2D. C’est important, car vous allez les voir, ces artworks, et plus que vous ne le pensez. La direction artistique est toujours aussi plaisante, avec un univers cohérent et crédible. Enfin, le character-design reste la belle surprise, tant chaque personnage devient immédiatement reconnaissable. Cependant, on a plus de mal pendant les combats tactiques. Les modèles 3D nous ont paru un chouïa plus propres, et les terrains très légèrement plus détaillés, mais la différence reste assez brutale avec les équivalents soignés des phases dialogués.
La partie sonore est une grosse satisfaction. Le doublage japonais est tout simplement excellent, grâce à des acteurs toujours dans le ton, qui ne tombent jamais dans la surenchère. Mais c’est surtout la bande originale, signée Michio Kinugasa, qui a emballé nos esgourdes, et nos casques par la même occasion. On pourra peut-être regretter un nombre de thèmes trop restreint, ce qui provoque un peu de répétitivité à la longue, mais les compositions sont si qualitatives qu’on pardonne aisément cette petite faille. L’atmosphère de ce soft ne serait pas la même sans ses musiques, qu’on se le dise…
Durée de vie : 5/5
La durée de vie d’Utawarerumono : Mask Of Truth dépasse celle de son prédécesseur, haut la main. Il vous faudra pas moins de 70 heures afin de venir à bout de l’histoire, ce qui force le respect. Terminer votre partie aura pour effet de rajouter du contenu, avec seize nouveaux combats, et toute possibilité de faire évoluer vos personnages, histoire de satisfaire les plus jusqu’au-boutistes d’entre vous. Voilà de quoi vous occuper…
Note finale : 15/20
Utawarerumono : Mask Of Truth boucle la licence, et saura divertir les amateurs du genre Visual Novel, qui savent ce qui les attend. Les nouveaux-venus, eux, risqueront de se confronter à des tunnels narratifs surprenants, qui pourront effrayer, voire décontenancer. Pas vraiment l’idéal pour découvrir ce genre si particulier, certes, mais tout de même le soft propose des qualités d’écriture remarquables (uniquement en anglais, cependant), et un système de combat pas inintéressant. Voilà un diptyque qui se conclue agréablement.