[Test – Playstation 4] Utawarerumono Mask Of Deception : entre palabres et RPG

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
  • Développeur : Aqua-Plus
  • Editeur : Deep Silver
  • Date de sortie : 23 mai 2017
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Introduction

Le Visual Novel est décidément un genre à part. Intriguant à bien des égards, parfois même rebutant pour le joueur novice qui, effrayé par la grande dose de textes, peut rebrousser chemin devant tant d’adversité. Car apprécier un de ces véritables livres interactifs, cela se mérite, et ce même si certains d’entre eux peuvent s’avérer décevants. D’autres, au contraire, laissent de bien beaux souvenirs à qui prend le temps de les explorer, on pense notamment à Danganronpa 1.2 Reloaded, ou encore Steins;Gate 0. Utawarerumono : Mask Of Deception, qui prend la suite d’un premier épisode jamais sorti en France, fait-il partie de ces bonnes expériences, ou de ces jeux narratifs beaucoup moins réussis ?

Histoire : 4/5

image test utawarerumono mask of deception

Utawarerumono : Mask Of Deception se présente comme un Visual Novel doté de phases de Tactical-RPG. Mais que ce soit bien clair, le jeu reste évidemment très verbeux, et si vous n’appréciez pas la lecture l’expérience risque d’être compliquée. Le soft nous fait incarner Haku, un jeune homme amnésique qui déambule dans une forêt recouverte de neige. Pourchassé par des monstres dont la force le submerge, le voilà qui reçoit l’aide de Kuon, apothicaire de son état, qui va lui ouvrir la porte de sa maison. Ce qui apparaît comme une respiration salvatrice ne sera que d’une courte durée, car les deux personnages vont bientôt partir à l’aventure. Et ils ne tarderont pas à se rendre compte que le monde qui les entoure connaît bien des soubresauts politiques…

Si vous étiez en recherche d’un Visual Novel pouvant symboliser les forces et les faiblesses de ce genre, Utawarerumono : Mask Of Deception est sans doute fait pour vous. L’histoire est profonde, et l’intrigue s’avère si bien ficelée qu’elle nous prend souvent à revers. Certes, ça part un peu dans tous les sens, et parfois le personnage féminin Kuon semble être un peu trop privilégié du fait de son rendu très kawai, mais on s’en accommode plutôt bien au final. Le fan service n’a jamais fait de mal à personne, même si l’on peut analyser ça comme un recours à la facilité. La narration, elle, passe évidemment par le texte, mais aussi par les images fixes, éternel schéma d’un Visual Novel, respecté ici à la lettre. Un classicisme qui ne dérange absolument pas par ailleurs, le rythme des différentes palabres étant plutôt bon, et les répliques comiques bien utilisées. Par contre, et c’est un souci récurent pour ce style de jeu, Utawarerumono : Mask Of Deception n’est pas localisé en français. Dès lors, il vous faudra un niveau d’anglais au moins intermédiaire afin d’en profiter avec le moins d’anicroches possible. Armez-vous d’un bon traducteur, donc. Aussi, le tout début du titre pourra se faire ressentir comme lent, et sans doute trop bavard pour ne pas invoquer quelques traces d’ennui.

Gameplay : 3/5

image utawarerumono mask of deception

L’action que l’on répète le plus dans Utawarerumono : Mask Of Deception est évidemment de valider le texte en cours de lecture. Pas très passionnant manette en mains, c’est certain, mais c’est l’expérience en elle-même qui le justifie. Par contre, le jeu réserve quelques détours vers un tout autre genre : le Tactical-RPG. Et les combats qu’il provoque rajoutent pas mal d’épices au trip, c’est une certitude. Tout prend place sur un terrain, avec des missions précises à accomplir, comme annihiler un ennemi en particulier. Comme dans tous les RPG, combattre rapporte des points d’expérience, et ceux-ci servent à monter en niveaux, donc en statistiques et en capacités. Sachez aussi que, pour prendre du level, vous pourrez rejouer d’anciennes batailles.

Afin de multiplier les dégâts, ou de se maximiser sa défense, le système d’Utawarerumono : Mask Of Deception fait appel à de petites actions contextuelles. Que les allergiques aux QTE se rassurent : rien de bien envahissant, et ce rapport au rythme rajoute même un peu de saveur aux joutes. Enfin, chaque personnage a la possibilité de profiter de compétences, qu’elles soient actives ou passives. De quoi rendre encore plus vivantes ces batailles tactiques. Si celles-ci ne peuvent pas tenir la comparaison avec ce que proposent les cadors du Tactical-RPG, écrivons tout de même que ce mécanisme apporte un certain vent de fraîcheur entre deux discours. À tel point, d’ailleurs, qu’on ne peut que regretter qu’il n’y en ait pas plus au final.

Technique et ambiance sonore : 3/5

image jeu utawarerumono mask of deception

Utawarerumono : Mask Of Deception étale toute une galerie d’artworks plus beaux les uns que les autres. Sans aucun doute, la direction artistique est une réussite, et plus particulièrement le character-design, qui sait comment rendre un personnage tout de suite reconnaissable entre mille (sachez que vous allez en rencontrer des protagonistes, et pas qu’un peu). On a un peu plus de retenue pour les décors qui, bien qu’offrant un certain charme, paraissent parfois un peu génériques. Aussi, les modèles 3D, utilisés pendant les batailles, ainsi que dans certaines phases narratives, s’inscrivent dans un style un peu grossier, maitrisé mais manquant un peu de détails et de finesse.

Quant aux musiques d’Utawarerumono : Mask Of Deception, elles sont carrément mémorables. Issues de l’animé, lui-même tiré du jeu, elles apportent bien de l’énergie à certaines situations. On remarque une véritable homogénéité de la qualité, pas un seul thème ne semble à la traîne. Du très bon travail, souligné par la présence du doublage japonais d’origine, lui aussi soigné dans les moindres détails.

Durée de vie : 4/5

image utawarerumono

Vous allez avoir de la lecture, qu’on se le dise ! Utawarerumono : Mask Of Deception, c’est pas moins de 50 heures de jeu, ce qui est tout à fait remarquable pour ce genre. On aurait sans doute apprécié quelques raisons de revenir vers le soft après l’avoir bouclé, mais malgré ce manque de rejouabilité on se sent bien repu quand la fin montre le bout de son nez. Pas de modes bonus à attendre donc, par contre quelques niveaux de difficulté histoire sont de la partie, afin de ne perdre aucun joueur. Soulignons, pour finir, que les sauvegardes peuvent être effectuées en cours de dialogue. Et vous vous rendrez compte que ce n’est pas un simple détail.

Note finale : 14/20

Utawarerumono : Mask Of Deception est, au final, un Visual Novel au classicisme sciemment construit, qui vaut autant pour la qualité de son univers que pour sa partie Tactical-RPG agréable à jouer. On regrettera sans doute un début un peu long à se mettre en place, quelques décors trop génériques, des modèles 3D un peu vulgaires et, surtout, une absence de localisation française qui pourra en rebuter plus d’un. Seulement, comme souvent avec les softs de ce genre, s’accrocher malgré quelques réticences permet de passer un cap et, une fois bien digéré, le principe nous donne à vivre une histoire construite avec soin. Sachez, pour terminer, que l’éditeur Deep Silver (Puyo Puyo Tetris, Persona 5) a dore et déjà annoncé la sortie européenne de la suite, intitulée Utawarerumono : Mask Of Truth. Elle sera disponible le 5 septembre 2017.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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