Caractéristiques
- Titre : Wonder Woman
- Réalisateur(s) : Patty Jenkins
- Avec : Gal Gadot, Chris Pine, Connie Nielsen, Robin Wright, Danny Huston, David Thewlis, Saïd Taghmaoui...
- Editeur : Warner Home Video
- Date de sortie Blu-Ray : 18 octobre 2017
- Date de sortie originale en salles : 7 juin 2017
- Durée : 2h21
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- Note : 7/10 par 1 critique
Image 3,5/5
Ce test fut réalisé dans le noir sur une télévision Samsung Smart Tv 3d 127cm. Le lecteur utilisé est la PlayStation 4. Des lunettes 3D en mode actif de marque Samsung furent chaussées. Le premier point important à aborder pour débuter notre réflexion sur le Blu-Ray 3D Wonder Woman est que le film n’a pas été tourné avec des caméras 3D. On ne peut en vouloir à Warner puisque la technologie sur le tournage rend la réalisation lourde, et que le projet était déjà bien complexe en lui-même. Sachant également que la 3D ne fut pas pensée au moment du découpage jusqu’à la réalisation, nous pouvions légèrement appréhender la lecture du film en chaussant nos lunettes…
Dès l’apparition des logos Warner et DC, un sourire se dessine sur notre visage puisqu’eux-mêmes sont réactifs à la 3D. La scène d’ouverture se déroulant au Louvre continuera d’alimenter ce sentiment d’efficacité. Le mariage premier plan-arrière plan donne de jolis volumes et nous permet même d’être au cœur de l’action lorsque Diana (Gal Gadot) entre dans son bureau. S’en suit la partie sur Themyscira, la moins intéressante du film sur le fond, mais la plus plaisante pour l’aspect 3D. Les plans larges sont mis en avant par une très belle colorimétrie. L’ambiance paradisiaque du lieu est surlignée avec le bleu du ciel et de l’océan et les différentes profondeurs. C’est très élégant. La scène de bataille sur la plage est aussi une belle valorisation de ce que nous pouvons attendre de la 3D. Nous en prenons plein les mirettes avec ces lances projetées, ces flèches et ces balles au ralenti qui volent vers nous.
Lors du second acte à Londres puis en Belgique, la 3D est quasiment inexistante. En même temps, son utilisation est totalement incohérente par rapport au récit qu’on nous conte. L’action prenant place au cœur de la Première Guerre Mondiale (sur un champs de bataille ou dans un village détruit), les teintes s’assombrissent. L’intensité des scènes de jeu prédominent par rapport à l’intensité des rares scènes de combat. Il arrivera d’ailleurs que parfois nous déchaussions nos lunettes afin de voir si elles fonctionnent encore… Le troisième acte permet légèrement de reprendre du plaisir en terme de dynamisme visuel lors du combat final. La lumière à la teinte apocalyptique alliée à l’utilisation du fouet de notre super héroïne permet de finir le visionnage du film avec quelques éclats de caisses sortant de l’écran.
Son 4,5/5
Côté son, la bande sonore et la bande originale sont valorisées par un mixage subtil. Aucune saturation possible. Le rapport harmonieux entre l’image et le son donne un vrai confort à la projection.
Bonus 3,5/5
Les suppléments de l’Ultimate Edition 4K-3D sont les mêmes que pour la version UHD :
- Epilogue : La mission d’Etta (2’41 »)
- La création de la Wonder Woman moderne (16’26 »)
- La vision d’une réalisatrice :
- Themyscira : l’île secrète (4’56 »)
- Bataille sur la plage (4’56 »)
- Une photo à travers le temps (5’07 »)
- Diana dans le monde moderne (4’39 »)
- Wonder Woman en guerre (5’03 »)
- Les Amazones de Wonder Woman (9’53 »)
- La Trinité (16’05 »)
- Les femmes derrière la caméra (15’34 »)
- A la recherche de la Wonder Woman cachée en tous (23’08 »)
- 5 scènes en version longue (6’04 »)
- Scène alternative : en marche vers un monde féminin (1’04 »)
- Bêtisier (5’37 »)
Synopsis
C’était avant qu’elle ne devienne Wonder Woman, à l’époque où elle était encore Diana, princesse des Amazones et combattante invincible. Un jour, un pilote américain s’écrase sur l’île paradisiaque où elle vit, à l’abri des fracas du monde. Lorsqu’il lui raconte qu’une guerre terrible fait rage à l’autre bout de la planète, Diana quitte son havre de paix, convaincue qu’elle doit enrayer la menace. En s’alliant aux hommes dans un combat destiné à mettre fin à la guerre, Diana découvrira toute l’étendue de ses pouvoirs… et son véritable destin.
Le film
Cinq mois après son triomphe international sur grand écran, nous retrouvons Wonder Woman dans nos bacs DVD/Blu-Ray. En plus de la majorité des critiques, l’Amazone a conquis le public du monde entier. Les chiffres surlignent ce succès commercial du film de Patty Jenkins. Le film voit son budget de 150 millions de dollars plus que rentabilisé avec ses 820 millions de dollars de recettes dans le monde et 2 175 000 spectateurs en France.
Wonder Warner
Avant de parler véritablement du film, il faut déjà re-situer ce qu’est Wonder Woman au sein des productions Warner. Depuis 2013, la compagnie a enclenché une production de séries de films qui narrent les aventures cinématographiques des personnages de DC Comics (DC Extended Universe) afin d’atteindre son Graal : produire enfin un film sur la Justice League. Pourquoi « enfin » ? Enfin, car un projet de film était prêt à être réalisé par George Miller en 2007, avant que des soucis de scénarii et de financements viennent mettre à mal le projet. Si pendant ce temps là Marvel Studios a souhaité proposer un calendrier cohérent en présentant quasiment chaque Avenger dans son propre film avant de les réunir à l’écran, Warner a pris le contre-pied en faisant… un peu n’importe quoi.
En 2013 sort Man Of Steel de Zack Snyder. Suite au succès du retour de Superman et à celui, gargantuesque, des Avengers chez leurs concurrents, les exécutifs de Warner se disent qu’il serait enfin possible de produire Justice League. Très tôt après les recettes importantes de Man of Steel, la date de sortie de la JL est annoncée. Or, impossible que chaque personnage de la ligue (Batman, Superman, Aquaman, Flash, Cyborg et Wonder Woman) soit protagoniste de son propre film avant la sortie de JL; ce qui aurait pourtant semblé cohérent vu qu’une partie des personnages est inconnue du grand public. Pour autant, le studio et le couple Snyder (producteurs principaux des films DC Extended Universe) se moquent des histoires de chacun et chacune. Elle veut sa Justice League.
Néanmoins, chez Warner, des exécutifs réfléchissent tout de même au fait qu’il serait bon de présenter un peu les autres personnages. Mais, encore une fois, la date de sortie de la JL est placée et il n’y a pas assez de temps pour narrer le background de chaque héros dans un film solo. Qu’importe ! Batman vs. Superman permettra de présenter toute l’équipe via une scène d’exposition au sein du film, pendant qu’une place plus importante sera allouée à Wonder Woman. Vu que la testostérone ne manque pas dans la ligue et qu’il faut continuer à se distinguer de Marvel Studios grâce à la valorisation de personnages féminins, Warner décide de lancer la production de Wonder Woman en 2012, avec une date de sortie située cinq mois avant celle de la Justice League.
Au Suivant !
Suite au succès de la série TV avec Linda Carter (1975-1979), il y eu pléthore de projets cinématographiques autour de Wonder Woman. Force est de constater qu’il n’était pas facile de raconter les aventures de ce personnage, contrairement à ce que certains cerveaux étroits pensaient… Ivan Reitman en 1996, Joss Whedon en 2007, Michelle MacLaren en 2015 échouent dans leur souhait de mettre en scène Wonder Woman. En attendant, notre amazone se retrouve protagoniste d’un très bon film d’animation, réalisé en 2009 par Lauren Montgomery. Suite au désistement de Michelle Mac Laren, le couple de producteurs influents de DC Extended Universe (Deborah et Zack Snyder) s’entichent d’une réalisatrice éprise de la super héroïne : Patty Jenkins.
La réalisatrice signe pour être la première femme à diriger un film de super-héros. Studieuse, et ne souhaitant pas rééditer les erreurs commises par ses pairs sur Catwoman et Elektra, elle retravaille le script et s’entoure de professionnels talentueux, tels que la française Aline Bonetto à la direction artistique et aux décors. Zack Snyder, noyé sous l’avalanche de travail avec la réalisation de Batman vs. Superman et la préparation de la Justice League, laisse un maximum de liberté à la vision de Patty Jenkins. L’investissement de la réalisatrice, ainsi que le succès en salles, lui donneront raison.
Naïve mais pas trop
Wonder Woman raconte la destinée de Diana, princesse des Amazones. Suite à l’arrivée accidentelle d’un espion américain sur son île cachée, Diana sent la possibilité de sortir de son quotidien ennuyeux et se sentir enfin utile en décidant d’arrêter toutes les guerres du monde provoquées par les humains. De par son éducation et sa culture grecque, on a inculqué à Diana l’idée que le dieu de la guerre, Arès, est à l’origine de tous les maux des humains.
Si ce bref résumé met en avant une possible naïveté profonde (voire plus) dans la caractérisation du personnage, il n’en est rien à l’écran. Au contraire même, puisque la qualité principale de Wonder Woman est de de faire oublier qu’il s’agit d’un film de super héroïne. Tout comme Batman vs. Superman, les films DC Extended Universe ont pour volonté de faire évoluer leurs héros dans un monde réaliste. Les super-héros développent ainsi leurs sentiments humains pendant que les humains se comportent (parfois) en super-héros.
A notre acte manqué ?
Le premier acte situé sur l’île de Thémyscira est étrangement le moins réussi des trois. Quand bien même les images entourant l’enfance de Diana sont charmantes, sa présentation et les relations entre elle et sa mère (la reine Hyppolite) sont classiques dans leur exposition. Ces premières minutes permettent aussi d’observer succinctement la vie de ces Amazones qui vivent dans ce monde caché des humains. Caché pour un temps tout du moins, puisque s’écrase sous les yeux de Diana (Gal Gadot) l’avion d’un espion américain, Steve Trevor (Chris Pine).
A partir du sauvetage de Steve par Diana, on entre dans le film. Patty Jenkins a choisi le couple parfait pour raconter son histoire. Photogéniques l’un comme l’autre, ils ne jouent pas ensemble : ils sont leurs personnages. Gal Gadot est d’un charisme incroyable, c’est un fait. Néanmoins, c’est son talent d’actrice, ainsi que sa grâce naturelle qui prédomine tout au long du film. Et dire que Megan Fox fut un temps envisagée !
Le film contient plusieurs scènes où son personnage fait preuve d’une naïveté confondante et pour autant, grâce à sa subtilité et la complicité naturelle qu’elle entretient avec Chris Pine, ces moments d’émotion fonctionnent parfaitement ( la scène de la tranchée en est un exemple). L’acteur est à la fois dense et fin dans son interprétation, favorisant ainsi notre plaisir à le voir œuvrer en tant qu’espion dans le camp allemand, comme dans la gestion de ses sentiments pour Diana. Patty Jenkins est très douée pour la mise en scène (au sens noble du terme) et la complicité qu’elle entretient avec ses deux acteurs est son point fort.
Arès, Ludendorff, Diana et les autres
Le second acte est parfait dans son développement. Qu’il s’agisse du regard de Diana sur le Londres de la Première Guerre Mondiale ou les enjeux qu’elle partage avec Steve sur l’arrêt du conflit : tout fonctionne parfaitement. Les équipes créatives et techniques y sont pour beaucoup, on sent qu’elles embrassent totalement la vision de Patty Jenkins. Mieux encore : la sève qui émane des comic books se ressent sur la majorité des décors et ambiances, telles que les scènes se déroulant en Angleterre et en Belgique. Accompagné par une petite équipe de mercenaires sympathiques mais à la psychologie peu développée, notre couple compte réduire en poussière un laboratoire allemand qui développe un gaz chimique. Arme qui pourrait tuer potentiellement des milliers de personnes alors que pourtant, au même moment, le contingent allemand entame des discussions avec les alliés pour arriver à la signature d’un armistice…
Sans spoiler la résolution des différents conflits du film, le constat est que Wonder Woman est le meilleur film de super héros que l’on ait vu depuis bien longtemps (DC et Marvel confondus). Le fait que Diana soit un personnage qui fonctionne davantage à l’affect facilite notre identification. S’il était possible de reprocher à Batman vs. Superman son côté hautain ou sa lourdeur dans certaines explications, il est impossible d’appliquer le même constat à Wonder Woman : le film de Patty Jenkins est sobre et efficace.
Un film axé sur les personnages plutôt que l’action
Bien évidemment, Wonder Woman n’est pas pour autant un chef d’œuvre. Les scènes d’action ne sont pas aussi percutantes que dans Captain America par exemple, pour citer un super héros Marvel qui se rapproche de l’Amazone.
L’histoire des personnages reste prédominante ici et, mis à part quelques petits éléments narratifs inexpliqués – quid de l’arrivée des soldats allemands sur Themiscira ?! – Wonder Woman reste un divertissement bien plaisant à voir et à revoir. On ne peut donc que partager les louanges adressées au film à sa sortie en juin dernier. La qualité principale d’une œuvre adaptée d’un comics est qu’elle permette tant aux connaisseurs qu’aux néophytes de s’y retrouver. Et, nom de Zeus : c’est le cas !