Un expert chez Le seigneur des Anneaux
La Paris Games Week, ce n’est pas que l’endroit rêvé pour faire la queue pendant trois heures, afin de jouer au dernier Call Of Duty. C’est aussi un événement qui rassemble bien des passionnés du jeu vidéo, autour d’une activité commune. Et c’est ainsi qu’on a pu rencontrer Samuel Honrubia, joueur de handball renommé (si vous aimez ce sport, alors vous vous souvenez de ses années au Paris Saint-Germain et à Montpellier) et… gamer assidu. Le sportif était présent sur place, Porte de Versailles, afin de discuter de son travail de doubleur sur La Terre du Milieu : l’ombre de la guerre. On en profite ici pour le remercier chaleureusement, ainsi que les équipes qui ont rendu cet entretien possible, car ce fut une rencontre rafraîchissante et enrichissante.
Culturellement Vôtre : Bonjour Samuel ! C’était un rêve, pour vous, de participer au développement d’un jeu vidéo, car vous êtes un joueur. Quel est votre pédigrée de gamer, un genre préféré ?
Samuel Honrubia : Je joue à tout, vraiment à tout. Je n’ai pas vraiment de genre favori, mais ce que je peux vous dire, c’est que je ne joue pas trop aux jeux de sport. Comme j’en fais toute la journée, c’est le genre de truc… Je cherche vraiment les histoires qui t’emmène, qui te font voyager dans un autre univers. Au même titre que le cinéma et la lecture, en fait. Mais le jeu vidéo c’est ce qui me fait rêver depuis tout petit. J’ai commencé sur Nintendo, avec Mario Bros. J’avais, je crois, sept ans, si je me souviens bien. Et comme tous les gosses de cet âge-là, j’ai tout de suite trouvé ça fou. Petite anecdote : quand j’étais plus jeune, on partait souvent en vacances d’été, en Espagne. Et là-bas, c’était beaucoup les bornes d’arcade, les salles de jeu, ça ne coûtait rien ! Entre ça, la Nintendo, un peu après la Mega Drive, j’ai quasiment eu toutes les consoles. Et, évidemment, on allait chez les potes, on squattait l’après-midi… C’est plus qu’une passion, le jeu vidéo est un besoin. Une journée où je ne jouais pas, quelque chose me manquait. Et même aujourd’hui, alors que j’ai de moins en moins de temps, dès que j’ai une paire d’heures je m’y replonge avec plaisir et passion.
Culturellement Vôtre : Pour votre rôle dans L’ombre de la guerre, vous avez passé un casting ou l’on vous a contacté ?
Samuel Honrubia : Il n’y a pas eu de casting. C’est vrai qu’on peut se poser la question : pourquoi moi ? En fait, il y a eu l’opportunité, le fait que j’aime le jeu vidéo. Et je connais l’univers du Seigneur des Anneaux, j’avais notamment joué à La Terre du Milieu : l’ombre du Mordor. Ils étaient satisfait de mon travail sur le jour d’enregistrement, alors les gens de Warner ont encouragé la chose.
Culturellement Vôtre : Le jeu est sorti depuis le 10 octobre 2017. Alors, ça fait quoi de s’entendre, manette en mains ?
Samuel Honrubia : Je suis à vingt heures de jeu, et je ne me suis pas encore trouvé (rires). Pour tout vous dire, j’ai fait une vendetta en ligne, une mission où le joueur va sur la partie d’un autre, et là je me suis vu ! Je ne me suis pas reconnu au début, puis quand j’ai vu le nom (ndlr : Samuel Honrubia joue le rôle de L’Amuseur) j’ai compris, mais trop tard. J’étais tellement surpris que je l’ai tué de suite (rires), je ne l’ai pas laissé parlé, ça m’a trop frustré ! Et là, ça fait dix heures que je me cherche, je mène mon enquête, je parle à tous les orcs, mais ça va venir, j’ai hâte !
Culturellement Vôtre : Alors justement, votre personnage s’appelle L’Amuseur. Est-ce aussi votre rôle dans le vestiaire ?
Samuel Honrubia : (rires) Non, et d’ailleurs ça a été un choix. Warner m’a proposé six ou sept rôles. On avait l’ivrogne, un autre qui zozotait, ce genre de choses. Puis j’ai lu les répliques anglaises de L’Amuseur, The Funny One en version originale, et je me suis dis que faire un orc un peu «jokerisé», un truc un peu fou, c’était pas mal.
Culturellement Vôtre : Et quel est votre meilleur souvenir de cette expérience ?
Samuel Honrubia : L’enregistrement a duré toute une journée, et c’était très physique. Vraiment, très, très physique. Tu te donnes à cent pour cent, tu rentres dans le personnage. T’es dans un studio, une pièce où tu n’entends rien, t’as juste le casque et la personne qui te guide, qui te briefe. On a fait des pauses quand même, parce qu’un orc c’est pas facile, j’ai bu beaucoup de jus de citron et de miel. Et l’un des souvenirs qui me marquent, c’est que je ne me reconnaissais pas que je me réécoutais. C’était très encourageant, et ça me boostait pour la suite.
Culturellement Vôtre : La suite justement, des projets ?
Samuel Honrubia : (rires) Non, non, pas de projet. C’est quand même un métier, une performance.
Culturellement Vôtre : Eh bien, bonne Paris Games Week à vous !
Samuel Honrubia : Vous de même !