[Test – Playstation 4] Outcast Second Contact : un remake difficile d’accès

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
  • Développeur : Appeal
  • Editeur : Bigben Interactive
  • Date de sortie : 3 novembre 20017
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Introduction

Que faisiez-vous, lors de cette fin d’été 1999 ? Votre humble serviteur s’en souvient très bien : il essayait de faire tourner Outcast sur son pauvre Pentium Celeron 266 MHz (avec 512K de Cache, c’était le bon temps !), ce qui était malheureusement presque peine perdue. Ce jeu, devenu important assez rapidement grâce à une presse dithyrambique, provoquait l’envie. En effet, le studio belge Appeal, avait su livrer l’un des mondes ouverts les plus fous jamais imaginés, à l’époque tout du moins, et quelques mois avant la sortie japonaise d’un certain Shenmue. Dix-huit ans plus tard, le studio de développement, accompagné par l’éditeur Bigben Interactive (Sherlock Holmes : The Devil’s Daughter) , livre un remake que l’on attendait comme un véritable soulagement : on peut enfin parcourir l’univers du jeu dans de bonnes conditions. Est-ce là suffisant pour qu’Outcast : Second Contact rejoigne le rang des réussites de 2017 ?

Histoire : 5/5

image jeu outcast second contact
Stargate n’est pas loin…

Outcast : Second Contact a un intérêt majeur, c’est celui de rappeler à quel point son univers est fabuleusement profond. L’histoire en elle-même, ainsi que la problématique, sont pourtant des plus classiques, du moins pour qui se rassasie de science fiction. L’humanité a enfin prouvé l’existence d’univers parallèle. Grâce à une sonde, le gouvernement américain récupère des images d’un autre monde, appelé Adelpha. Seulement, rien ne se passe comme prévu. Suite à un incident, un énorme trou noir est créé, et il menace d’engloutir la Terre. Le joueur incarne Cutter Slade, l’homme à tout faire des Forces Spéciales, lequel se voit confier la mission d’accompagner trois scientifiques, afin de récupérer la précieuse sonde. Seulement, là aussi, un imprévu de taille survient. Notre avatar se réveille dans une cabane, sans son équipage, ni son équipement. Les autochtones, les Talans, l’accueillent tel le représentant d’un Dieu, et lui confie une mission : renverser le despotique Fae Rhan. En échange de quoi, ils l’aideront à atteindre son objectif : rentrer au bercail en ayant mené à bien sa tâche.

Outcast : Second Contact s’appuie sur cette base afin de développer un ensemble qui, encore aujourd’hui, nous sidère par son ampleur. Les terres d’Adelpha sont gigantesques, et le studio Appeal a décidé qu’il fallait que ce domaine ne soit pas laissé à l’abandon. Ainsi, c’est toute une Histoire qui a été écrite, laquelle contient des événements importants, des peuples, des antagonistes, tout un écosystème. Les Talans peuplent ce monde, et ils possèdent un véritable background. De leurs habitudes alimentaires, jusqu’au rite de reproduction, Cutter Slade, donc le joueur, aura la possibilité d’en savoir plus sur tout. Fascinant de par le jusqu’au-boutisme de sa démarche, le jeu nous embarque dans un voyage vers l’inconnu, au sein duquel on se place comme un véritable nouveau-né : on apprend en permanence. C’est aussi vrai pour le langage, car certaines tournures vont devoir être assimilées. Pas de panique, les textes nous aident en plaçant, entre parenthèses, le sens des mots. Et rassurez-vous : l’écriture évite le piège du trop-plein, notamment grâce à des instants d’humour pinçant.

Gameplay : 1/5

image test outcast second contact
La visée provoquera des sueurs froides.

C’est le gros soucis d’Outcast : Second Contact, ne pas avoir pu véritablement dépoussiérer le gameplay. Sans que l’ensemble ne soit totalement injouable, on ne peut que constater de véritables tares. Les déplacements demandent un petit temps d’adaptation, mais globalement ils fonctionnent bien. C’est surtout le système de combat qui a provoqué quelques sueurs froides. La visée est trop sèche, ce qui joue des tours quand le joueur doit agir dans l’urgence. L’impact est, d’ailleurs, quasiment absent, à cause du feeling des armes assez étrange. Dommage, car les six pétoires provoquent différentes manières d’aborder les gunfights, mais on est tellement acculé par la prise en mains qu’on finit par se contenter de rentrer dans le tas. Ou, carrément, on les évite quand on le peut. Quant à l’intelligence artificielle, elle n’est clairement pas au niveau, avec des réactions parfois si surprenantes qu’elles provoquent l’hilarité.

Outcast : Second Contact souffre aussi d’une décision pourtant élémentaire pour l’univers du jeu. En effet, on comprend totalement le besoin qu’a le soft de ne donner que peu d’indices au joueurs, concernant les missions à effectuer. Seulement, la démarche est un peu abrupte, ce qui provoque bien des complications dans les premières heures qui suivent notre arrivée sur Adelpha. Ce n’est pas spécialement un défaut en soi, et l’on peut aussi se satisfaire des sensations que cela provoquent, loin d’une liberté enjouée, mais plus proches d’une certaine peur de l’inconnu. Par contre, on n’est pas spécialement charmé par les nouveaux menus, fonctionnels mais pas vraiment agréables à parcourir. N’oublions pas de signaler la très grande quantité de quêtes annexes, lesquelles se présentent presque toutes comme des allers-retours très Fedex dans l’esprit.

Ambiance visuelle et sonore : 2/5

image ps4 outcast second contact
Certains panoramas ont un sacré charme.

De prime abord, on est charmé par Outcast : Second Contact, qui donne véritablement un second souffle au jeu d’origine. Tout commence par une introduction retravaillée, toute en 2D, et assez alléchante dans l’esprit. L’arrivée sur Adelpha est, là aussi, l’occasion d’aimer ce que l’on voit. Sans qu’on ne soit face à des textures bluffantes, il est indéniable que le confort strictement visuel a fait l’objet d’un focus. Les effets de lumière sont certainement ce qui nous restent le plus en mémoire, d’ailleurs. Mais quelques défauts risquent tout de même de faire bondir les technophiles acharnés. Les animations gardent leur raideur d’antan, le framerate toussote à l’occasion, et pas mal de bugs (d’affichage et de collision) viennent ternir le tableau. Par contre, si vous aimez les directions artistiques profondes, vous ne serez pas déçu du voyage…

Tout cela aurait pu nous séduire un peu plus, si l’ambiance audio n’était pas à ce point inquiétante. Outcast : Second Contact ne touche pas à la qualité sonore du jeu d’origine, ce qui provoque des doublages bien interprétés mais couverts d’un souffle métallique d’un autre temps. Aussi, les bruitages, notamment des armes, auraient bien eu besoin d’un coup de plumeau. Enfin, des bugs de déclenchement des sons provoquent parfois des situations surréalistes, comme une cacophonie en plein milieu de terres désertiques. Par contre, la bande originale, signée Lennie Moore (Halo : Combat Evolved Anniversary, Rising Storm), est toujours aussi grandiose, et indispensable au sentiment de space opera que dégage le titre.

Durée de vie : 4/5

image appeal outcast second contact
En avant Simone !

Il vous faudra une bonne trentaine d’heures pour faire le tour d’Outcast : Second Contact, et sans doute plus si vous êtes du genre à savourer vos voyages. Il faut écrire que le trip sera différent si vous vous plongez réellement dans cet univers, auquel cas il ne sera pas surprenant de vous voir passer des heures à faire tout sauf ce que les quêtes vous demandent.

Note finale : 12/20

Outcast : Second Contact peut s’aborder de différentes manières, ce qui pourra rendre sa démarche plus ou moins importante. Il est indéniable que si, comme nous, ce jeu a un certain écho dû à votre culture vidéoludique, alors vous pourrez y trouver un sacré intérêt. De même, si votre dada c’est la science fiction, alors on peut vous conseiller de vous y pencher. Par contre, il faut bien avoir en tête que ce remake loupe le coche côté gameplay, ce qui résulte sur une prise en mains loin d’être irréprochable. Si vous vous accrochez, vous découvrirez l’un des univers les plus fourmillants de l’histoire du jeu vidéo. Sinon, il est fort à parier que les combats auront raison de votre patience…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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