Caractéristiques
- Titre : The Vault
- Réalisateur(s) : Dan Bush
- Avec : James Franco, Scott Haze, Taryn Manning, Francesca Eastwood, Jeff Gum, Clifton Collins Jr.
- Distributeur : Marco Polo Production
- Genre : Thriller, Horreur
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 91 minutes
- Date de sortie : 31 janvier 2018
- Note du critique : 3/10 par 1 critique
Quelle déception !
En flânant dans les rayons de DVD et Blu-ray, on est pris de deux fortes sensations. Tout d’abord, le vide : on ne va pas se leurrer, quasiment plus personne n’achète de films sur ce format vidéo qui, en d’autres temps, a fait le bonheur des cinéphiles. Et la relative stabilité des sorties en DTV. Il suffit de trainer quelques temps dans ces allées désertes pour être attiré par ces œuvres pas assez soutenues, du moins pas assez pour avoir droit à une parution dans les salles obscures. The Vault fait partie de ceux-ci, et il avait de quoi éveiller notre curiosité. James Franco et Francesca Eastwood (oui, l’une des filles de Clint) dans un film de braquage et d’horreur, ça titille les gourmands que nous sommes, chez Culturellement Vôtre.
Pour sauver leur frère, deux sœurs sont obligées de l’aider à braquer une banque. Le hold-up ne se déroule pas comme prévu, il n’y a que 30 000 dollars dans les caisses et la police est postée juste devant suite à un incendie en face. Le directeur adjoint leur révèle alors l’existence d’un vieux coffre-fort au sous-sol de la banque, où personne ne va jamais, qui contiendrait 6 millions de dollars en liquide. Les braqueurs décident d’aller ouvrir la chambre forte sans savoir que celle-ci est habitée par des entités maléfiques.
The Vault est un mélange des genres particulièrement prometteur. Sur le papier, qui peut affirmer que l’idée de mélanger braquage et film d’horreur est mauvaise ? Imaginez, la réaction de véritables bandits, qui doivent à la fois gérer des otages, le possible débarquement des forces de l’ordre et… des fantômes qui n’attendent qu’une occasion pour se dégourdir l’ectoplasme. Sur le papier, on n’est pas loin de crier à l’idée de génie. Cela débute relativement bien, avec un hold up plutôt rondement mené, qui installe une véritable tension. Les différents gangsters se dévoilent au fur et à mesure, parfois un peu maladroitement : on a rarement vu des braqueurs aussi peu prudent, dans un film non comique. Mais cette retenue est noyée dans un petit fleuve d’émotions satisfaisante, on est intéressé. Du moins, pendant un temps.
Un film déséquilibré, qui passe à côté de son potentiel
The Vault fait intervenir l’élément fantastique sans l’appuyer. Que l’on soit clair : il s’agit d’un film de braquage, dans lequel intervient une problématique horrifique. C’est ici que ça commence à se corser. Car, plus le temps passe, plus on se rend compte que le hold up n’a pas grand chose à raconter, au-delà de son installation. On sent bien une écriture mystérieuse sur le personnage campé par James Franco (qui est ici en mode « je dois payer mes impôts », n’espérez pas mieux), mais on a du mal à capter où l’histoire se dirige. Quand il est temps d’ouvrir le coffre fort maudit, on espère enfin obtenir un regain de puissance. Hélas, c’est très loin d’être le cas. Les fameuses entités maléfiques se voient venir à des kilomètres et, surtout, elles s’avèrent assez inoffensives, en dehors des très rares séquences de mort violente. Peu engageante, l’horreur est noyée dans un troisième acte qui multiplie les incohérences, au sein d’un scénario qui déclare forfait.
The Vault sauve un minimum la face grâce à une réalisation pas dégueulasse, signée Dan Bush, que nous découvrons à l’occasion. On sent bien qu’il ne sait absolument pas quoi faire de l’élément fantastique, d’ailleurs il n’arrive jamais à créer une quelconque émotion avec ces spectres malfaisants. Mais il maitrise tout de même un peu son sujet du côté du braquage, en parvenant notamment à distiller un sentiment d’urgence momentanément salvateur. Signalons aussi, dans les rares points satisfaisants, la performance de Francesca Eastwood, pas spécialement crédible dans son rôle, mais dont la présence reste qualitative. C’est bien trop peu pour sauver ce long métrage d’un mini naufrage, que l’on regrette amèrement.