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[Test] Super Bomberman R : R comme rétro

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Konami
  • Editeur : Konami
  • Date de sortie : 14 juin 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Ce jeu, c’est de la bombe ?

Non, Konami n’est pas tout à fait désormais absent des débats, sur consoles. On s’en est tous rendu compte, surtout si vous n’êtes pas nés de la dernière pluie : la firme japonaise a drastiquement revu ses ambitions à la baisse, côté machines de salon, afin de se concentrer sur les smartphones. Un choix qu’il faut respecter (c’est pas comme si on avait le choix, après tout), mais qui tend à créer un peu de ressentiment. Surtout quand cela s’accompagne de décisions aussi fortes que de se séparer de Hideo Kojima, lequel s’est réfugier chez Sony. Une image un peu écornée donc, pourtant on a pu être surpris par l’intérêt de Metal Gear Survive, et des dernières itérations de Pro Evolution Soccer. Dès lors, on a voulu s’intéresser de plus près à la sortir de Super Bomberman R sur PlayStation 4, après que le jeu fut un temps une exclusivité Nintendo Switch.

1983. L’année de naissance de votre humble serviteur. Bon, ça on s’en fiche un peu, c’est surtout le millésime qui a vu la naissance de la licence Bomberman, à l’époque chez feu (et regretté) Hudson Soft. Cela ne nous rajeunit pas, c’est certain, mais il est indispensable de rappeler ce fait, avant de bien comprendre l’esprit qui anime Super Bomberman R. Plus de trente jeux après ces débuts un peu hésitants, la série est devenue un classique de chez classique, avec ses codes et une aura indémodable. Ainsi, sortir une nouvelle itération fait sens, car ce que le jeu propose une identité un peu à part, qu’on ne voit nulle part ailleurs. Rappelons qu’il s’agit de prendre les commandes d’un avatar poseur de bombes, dans un terrain de jeu en vue de dessus, aux multiples éléments destructibles, afin d’éclater la tronche de vos ou votre opposant. Une recette simple, agrémentée de bonus et malus, qui fait la joie des joueurs en multi… et peut-être même en solo, dorénavant.

Un résultat plus équilibré qu’espéré

Super Bomberman R tente un pari honorable, sur le papier : garder l’esprit, par le biais d’un gameplay qui en garde la pureté, tout en effectuant un ravalement de façade purement visuel, afin d’affiner la direction artistique, de la rajeunir. Sur le premier point, impossible de se sentir en milieu inconnu. Certains joueurs pourront hurler au manque de prise de risque, pourtant les faits sont là : on retrouve rapidement nos marques, nos habitudes. Les bombes se soulèvent, se posent, gagnent en puissance au fil des bonus, amassés en détruisant les obstacles. La prise en mains s’avère plutôt bonne, même si le positionnement de la caméra demande un temps d’adaptation, afin de mieux se mouvoir. On y parvient sans mal, rassurez-vous. C’est plus la vitesse d’exécution des personnages qui pourra un peu décevoir. Niveau nervosité, c’est un peu juste. Quant au visuel, il nous a convaincu. Ce n’est pas aussi craquant que la 2D minimaliste des ancien opus (la nostalgie joue sûrement beaucoup dans ce jugement), mais on apprécie la finesse de l’ensemble. D’autant plus que le framerate reste constant, même à plusieurs.

Super Bomberman R est agréable à jouer, en solo ou à plusieurs. Oui, vous avez bien lu, un mode Histoire est de la partie. Ne pensez pas vivre un récit de folie, écrivons simplement que le scénario joue un rôle d’enrobage, afin de nous pousser dans une suite d’épreuves en solitaire. Cela fonctionne assez bien pour nous encourager jusqu’au bout, et ce même si cela devient fatalement rébarbatif au bout de quelques heures. Il va falloir dértruire des ennemis aux patterns diverses (dont certains bondissants, assez dur à prévoir), faire exploser les boss, à travers cinq planète, jusqu’à parvenir devant l’infâme empereur Buggler. Comptez cinq heures pour en venir à bout, et vous pourrez même vous y amuser en coopération avec un autre joueur. Ensuite, il sera temps de plonger dans le multi. Là, les amateurs partiront dans des délires (et des coups de catin) innombrables, dans des parties jusqu’à huit joueurs. Et ce en local ou en ligne, bien entendu ! Les parties s’enchaînent bien, même si, au bout de quelques temps, on remarque quelques faiblesses dans les mécaniques, un peu trop prévisibles. Quand bien même, on s’est amusé, même s’il ne fait aucun doute que les plus puristes préféreront des versions antérieures, plus nerveuses. Pourtant, il est indéniable qu’une saveur rétro saupoudre le tout, tant on retrouve des réflexes bien enfouis au fond de nos mémoires de gamers.

Note : 13/20

S’il manque un petit supplément d’âme à ce Super Bomberman R, on n’a pas non plus assisté à la catastrophe que beaucoup ont décrit, à sa sortie sur Nintendo Switch. Non, le contenu n’est pas du genre à faire prendre au jeu une place sur votre chevet. On regrettera aussi une vitesse d’exécution un peu molle, qui aurait dû gagner en nervosité. Mais cela ne doit pas effacer les quelques qualités du titre de Konami. Son mode Histoire, s’il ne raconte qu’un récit anecdotique au possible, prend soin des joueurs qui n’ont pas tout le temps un pote à disposition. Aussi, on ne peut que signaler qu’on s’est bien amusé à plusieurs, même si les modes en ligne sont parfois désert comme une zone industrielle après minuit. Dommage, mais de toutes manières un Bomberman, c’est sur un canapé que ça se passe. Là, le fun remplit le salon, et c’est tout ce qui compte.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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