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[Preview] Metro Exodus : un souffle nouveau, et respectueux ?

Caractéristiques

    • Xbox One X
    • Playstation 4
    • Ordinateur/PC
  • Développeur : 4A Games
  • Editeur : Deep Silver
  • Date de sortie : 22 février 2019

La licence fait évoluer sa recette

image aurora metro exodus

C’est dans la chaleur d’un été 2018 étouffant que Culturellement Vôtre a été convié à découvre le très attendu Metro Exodus. Attendu pour deux raisons. Tout d’abord, car il fait suite à deux jeux hautement recommandables, Metro 2033 et Metro : Last Light. Rappelons qu’il s’agissait de deux adaptations des écrits de Dmitri Gloukhovski, une sommité de la science-fiction littéraire contemporaine. Le jeu ici approché s’appuie sur son tout dernier opus de la série : Metro 2035, en prenant la liberté de se situer dans la continuité. Le deuxième motif d’excitation était, étrangement, lié au report du soft. Il faut rappeler que le studio 4A Games a préféré décaler la date de sortie de plusieurs mois, pour le 22 février 2019 (sur PlayStation 4, Xbox One et PC). Un choix judicieux, tant les jeux qui sortent sans être bouclés sont un véritable fardeau pour cette génération de consoles. Alors, le projet est-il embarqué pour le mieux ? Début de réponse dans cette preview.

Débutons le tour d’horizon en précisant que le segment farfouillé, à l’occasion de cette prise en mains, se situait approximativement cinq heures après le début de Metro Exodus. De quoi avoir à disposition un Artyom, notre avatar, assez structuré pour ne pas être totalement à poil, mais aussi une histoire avancée, de sorte qu’on ne se la spoile pas trop. L’occasion, aussi, de constater que le studio 4A Games n’avait pas menti, quand il déclarait vouloir livrer le Metro le plus large de la série. Notre locomotive, l’Aurora, se voit obligée de stopper son voyage, sur les rails enneigées de la Russie, à cause d’un campement de fortune installé sur le chemin. L’occasion de sortir se dégourdir les jambes, et le compteur geiger. On a pu vérifier que le récit se fera assez fluide, et très présent. Nombreux sont les dialogues, avec les quelques personnages qui vous accompagnent, mais ils ne sont en rien accompagnés d’obligation de les écouter. Vous pouvez tendre l’oreille, ou couper court et retourner à vos obligations. On a cet exemple d’une vieille femme, au campement, qui a beaucoup à raconter. Vous pouvez vous imprégner de son histoire, ou vous en passer, libre à vous.

L’exploration prend une nouvelle dimension

image preview metro exodus

Il est évident que cette prise en main de Metro Exodus s’avérait surtout une aubaine pour vérifier où en est le développement, et l’état d’esprit qui plane sur le soft. Le gameplay, tout d’abord, a été repensé, remodelé, mais toujours dans l’esprit de la licence. Comment cela se traduit-il, manette en main ? C’est très simple : on fait face à un monde semi-ouvert, sectionné par zones que le train vous fera découvrir, au fur et à mesure de l’aventure. Mais ne pensez pas que 4A Games succombe aux sirènes de ce qui fonctionne actuellement, car ces terrains de jeu sont l’occasion de vivre l’expérience Metro, ce mélange d’angoisse étouffante et de survie, mais à la surface. Bien vite, on se voit confier la mission d’ouvrir la voie, donc d’aller demander des comptes aux autochtones. Là, on comprend ce qui a bien pu motiver les développeurs : l’&alliance de la sensation d’un monde plus large, et de l’esprit toujours aussi claustrophobique, qui accouche de sensations étonnantes. Sous-armé, aidé d’une très précieuse carte, sommaire mais indispensable, ainsi que tout le matériel indispensable à la survie (casque, compteur geiger), on voit s’étirer, devant nous, un territoire enneigé de toute beauté.

Et qui dit territoire, dit exploration. Metro Exodus va vous demander de laisser s’exprimer votre curiosité, du moment qu’elle est en couple avec une méfiance de tous les instants. Un point d’eau s’étend devant nous, et pour atteindre la petite bâtisse, au loin, certainement le lieu de villégiature des autochtones responsables de l’arrêt forcé du train, il va falloir monter dans une barque. Sa manipulation est plutôt simple, même si un peu imprécise, mais on s’y fait vite. L’ambiance, ici, redouble de tension. Car ces lieux sont habités de survivants, mais aussi de monstres aquatiques et terrestres. De quoi nous pousser à faire profil bas, surtout quand des trainées, dans l’eau, nous signalent que les bestioles passent tout près de la frêle embarcation. Vraiment, tout près. C’est effrayant, mais il faut se montrer professionnel, et ne pas hésiter à accoster certaines parcelles, histoire de farfouiller sans trop s’éterniser, de peur de finir en chair à pâté pour vilains radioactifs. On a, d’ailleurs, dû faire très attention à ces zones actinifères, et ne pas hésiter à enfiler un masque, pour se protéger. Ce moyen de survie a un impact direct sur l’expérience de jeu, puisque la vision s’en trouve réduite, et les efforts nous coûtent plus en terme de condition physique. Aussi, c’est lors de ces escapades, en marge de la mission, qu’on se rend compte du gros travail effectué sur la récupération de matières premières, la fabrication d’armes ou autres kits de soin. Du craft qui s’est avéré très important, pour la suite des événements.

Un sacré challenge en perspective

Oui, des kits de survie, vous avez bien lu. Car il faudra faire sans régénération automatique. Se planquer pour se soigner, comme par magie, ce n’est pas le genre de la maison. L’accent est mis sur la survie, donc votre avatar se devait de proposer les faiblesses nécessaires afin de provoquer des moments angoissants, pour sa santé. Soyez prévenus : Metro Exodus va mettre vos talents vidéoludiques à l’épreuve. On s’en est surtout rendu compte une fois débarqué chez les autochtones, des fous furieux sectaires réunis autour d’un étrange culte. On a tenté de foncer dans le tas. Oh, la mauvaise idée ! Les balles manquent vite, très vite, très très vite, et les ennemis ont facilement obtenu l’avantage. Un game over plus loin, on est retourné à un abordage plus dans l’esprit de la série : tout en douceur. Là, les choses sont devenus beaucoup plus intéressantes, même si l’intelligence artificielle des opposants est encore largement perfectible. On apprécie de les voir rendre les armes quand leur situation est désespérée, un peu moins d’observer quelques coinçages dans le décor. Une fois notre affaire terminée, on remontait dans la barque, direction le train. Et, sur ce retour, croyez-nous, vous aurez de quoi être surpris par un événement. On ne vous en dit pas plus, à part que ça a valu, à votre humble serviteur, un véritable sursaut.

Pour terminer ce premier tout d’horizon, il faut vous toucher quelques mots à propos de la technique de Metro Exodus. Tout d’abord, précisons qu’il s’agit d’une version en cours de développement. Le studio 4A Games a encore sept mois avant la date de sortie, donc le jeu sera encore perfectionné, c’est une évidence. Aussi, nous avons découvert le titre sur une Xbox One X. Et, autant vous le signifier de suite, le duo 4K et 30 images par seconde est déjà bien solide. C’est bourré de détails, le rendu des éléments naturels nous a charmé, ainsi que les jeux de lumière. On a, par ailleurs, pris le temps d’assister au cycle jour-nuit, et il est assez précis pour ne pas qu’on ait l’impression d’un simple construction en deux temps. Les textures se sont révélées plutôt précises, même si certaines bavent encore pas mal. Surtout, ce sont quelques bugs de collision qui nous ont sauté aux yeux, mais tout nous fait croire que ce sera réglé lors de ces prochains mois de développement. La seule véritable retenue qu’on peut ressentir, en sortant de cette prise en main, reste cette difficulté vraiment marquée. Il faudra faire attention à ce qu’elle ne soit pas désespérante, et 4A Games aura sans doute l’occasion d’ajouter un troisième très bon Metro à son actif.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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