Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Ordinateur/PC
- Développeur : Drinkbox Studios
- Editeur : Drinkbox Studios
- Date de sortie : 21 août 2018
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
La suite qui a tout compris
Avril 2013. L’univers vidéoludique allait découvrir un héros tout nouveau, tout beau. Puissant, doté d’un sens de l’honneur infaillible, et surtout catcheur mexicain, Juan Aguacate a, mine de rien, apporté une sacrée pierre à l’édifice du Metroidvania. Guacamelee!, le jeu dans lequel il est notre avatar, a connu un succès foudroyant, aussi bien du côté des joueurs que de la critique. Cinq ans plus tard, Drinkbox Studios remet de la Tequila dans nos shots, avec une suite sobrement intitulée Guacamelee! 2. Mais la recette n’est-elle pas frelatée, alors que le domaine du jeu indépendant a donné plus que de raison dans le genre si codifié du Metroidvania ?
L’histoire de Guacamelee! 2 prend la suite presque directe du premier épisode. Presque, car en fait quelques années séparent les aventures. On retrouve Juan Agacate, tout d’abord à l’occasion d’un rappel des faits précédents, et le combat décisif qui bouclait la précédente itération. Ensuite, ce sont quelques années qui s’écoulent, et avec elles les kilos en trop s’amassent, fatalement. Notre héros, sans menace à exterminer, n’est plus qu’une vieille gloire, toujours respectée mais moins dans la force de l’âge. Alors que notre avatar et sa petite famille coulent des jours paisibles, un nouveau danger pointe le bout de son masque. Cette fois-ci, il sera question de voyages à travers les dimensions, afin d’éviter la perte du Mexiverse. Tout un programme, et celui-ci est des plus réjouissants. Le récit se révèle très croustillant, bourré d’un humour qui fonctionne. On notera aussi des quêtes secondaires parfois à hurler de rire, comme celle qui vous fera croiser la route de memes démodés. On croisera aussi la route de personnages secondaires issus de la première aventure, sous forme de clin d’œil. Ne vous inquiétez pas, il n’est pas nécessaire d’avoir joué au jeu précédent pour savourer cette suite. Pas de doute, l’enrobage scénaristique est une belle réussite.
Un rythme à étudier dans les écoles
En tant que Metroidvania, Guacamelee! 2 se devait de respecter certains codes. Clairement, le jeu utilise les ficelles classiques : on progresse sur une map, divisée en régions, et l’histoire se charge de nous accorder de nouvelles attitudes. Lesquelles vous ouvriront des voies auparavant impraticables. C’est évidemment très classique, mais bon sang que c’est efficace. Surtout que les développeurs de Drinkbox Studios ont bien compris qu’il fallait travailler le backtracking ou, en français, les différents allers et retours provoqués par l’exploration. Le joueur dispose de déplacements rapides à débloquer, c’est déjà un bon point. Mais, entre nous, vous prendrez aussi du plaisir à parcourir la carte d’un bout à l’autre, tant le level design est exemplaire. On a toujours l’impression de découvrir une mécanique de gameplay, le rythme va à cent à l’heure, et le tout mis en valeur par des commandes qui répondent au quart de tour.
Juan ne restera pas gros éternellement, d’ailleurs il passera son temps à se perfectionner. Et cela, grâce à plusieurs arbres de compétences, à garnir de l’or gagné notamment dans les combats. Ceux-ci sont, par ailleurs, quasiment identiques à ce qu’on a pu connaître dans le premier épisode. Certains pourront penser que Guacamelee! 2 ne fait pas assez preuve d’audace dans ce domaine, mais pourquoi changer une recette qui fonctionne ? Autant la bichonner, lui apporter, par exemple, de meilleures hitbox, ce qui est réalisé à l’occasion de cette suite. Bien entendu, il sera question d’atteindre el famoso 100% : tout trouver, tout posséder. Pour cela, comptez sur treize à quinze heures de durée de vie, selon le mode de difficulté que vous aurez sélectionné. C’est plus que correct. Enfin, on ne pouvait pas terminer ce test sans aborder la direction artistique. Elle est d’une richesse étonnante, d’autant plus que la map est proposée en deux versions, pour autant de dimensions. Pas un ralentissement au programme, et tout est d’une précision sans fausse note. Ah, la 2D sur nos consoles actuelles… Pour terminer, signalons l’excellente bande originale signée Peter Chapman, Rom Di Prisco et Mariachi Entertainment System. C’est coloré, entrainant, et certains thèmes seront siffloté sous la douche !
Note : 17/20
Guacamelee! 2 était attendu au tournant, pour sa capacité à se renouveler. Si les sensations, manette en main, ne diffèrent pas beaucoup du premier épisode, il serait assez injuste que de ne pas noter des qualités pourtant indiscutables. Le level design est exemplaire, tant il permet au joueur de ne pas s’ennuyer une seule seconde. Il y a toujours une mécanique à découvrir, une nouvelle capacité à maitriser, l’attention n’est jamais perdue. Aussi, l’humour de l’univers, la musique très mémorable, finissent de nous faire écrire qu’on tient là l’un des meilleurs jeux indépendants de l’année. L’un des meilleurs jeux tout court, sans trop de doute, et ce même si le millésime 2018 s’annonce bien chargé.