Caractéristiques
- Titre : Shadowchaser
- Titre original : Project Shadowchaser
- Réalisateur(s) : John Eyres
- Avec : Frank Zagarino, Martin Kove, Meg Foster, Paul Koslo
- Genre : Action, Science-fiction
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 97 minutes
- Date de sortie : 1992 (DTV)
- Note du critique : 5/10 par 1 critique
De la série B pas vraiment haut de gamme
Quand on navigue en milieu bis, voire dans la série B, on tombe parfois sur des films qui nous séduisent dès la description du concept. Ici, qui ne serait pas follement excité par cette réunion aussi dingue qu’une fusion de Dragon Ball Z : le rapprochement de Terminator et Piège de Cristal. Avouez que la recette vous met déjà l’eau à la bouche ! Bon, de suite vous irez vérifié quel réalisateur a bien pu être attaché à ce Shadowchaser bourré de potentiel. Et là, c’est un nom peu rassurant qui surgit, celui de John Eyres, metteur en scène connu pour pas mal d’efforts très moyens, comme l’anecdotique slasher Ripper. Bon, de là à se décourager, faut pas pousser.
Si l’on vous assure que Shadowchaser fait furieusement penser à Terminator, Pège de Cristal, et même Demolition Man, ce n’est pas pour rien. L’histoire pioche dans ces grands succès du cinéma d’action, mais accouche d’un univers assez plaisant, en fin de compte. Dans un futur plus ou moins proche, une prise d’otage a lieu, en plein hôpital. La bande de malfrats est menée par Romulus, un androïde aussi mystérieux que puissant, aux cheveux d’un blanc immaculé (coucou Blade Runner). Les négociations promettent d’être serrées, puisque le bâtiment abrite la fille du président. Rien que ça. Afin de régler la situation d’une manière discrète, l’État va avoir recours à l’un de ses prisonniers, placé en cryogénie depuis quelques années. Pas n’importe lequel des taulards, puisqu’il s’agit, si tout se passe bien (oui, c’est un peu au pif apparemment) de l’architecte du fameux hôpital. De quoi faire en sorte que notre héros malgré lui se repère facilement. Sauf que le FBI s’est planté, et a réveillé un footballeur, qui passe sous silence cette erreur monumentale…
Shadowchaser a tout, sur le papier, pour être une série B jouissive. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Tout d’abord, on regrette un très gros problème de rythme. Comme nous l’écrivions plus haut, John Eyres n’est pas une pointure, et cela se vérifie ici. On a droit à un milieu de métrage assez catastrophique, sans grande envergure, bardé de dialogues pas toujours intéressants. N’oublions pas que ce long métrage est, à l’époque, parvenu sous nos latitudes sous forme de direct-to-video, et n’a pas spécialement brillé dans les vidéo clubs. Cela n’est pas dû au hasard et, même si le résultat global est plus positif que redouté en cours de film, il faut composer avec cette mise en scène ultra pataude.
Un milieu de film catatonique, entouré de bons petits moments
Au-delà de cette grosse retenue, Shadowchaser reste un divertissement à découvrir. Non seulement pour son univers futuriste sombre et violent, mais aussi pour le caractère naturellement jouissif de ce genre de productions des années 1990. Ici, pas de messages à l’emporte-pièce, par l’ombre d’un début de courbette pour plaire au public « engagé ». C’est parfois grotesque, le personnage principal, campé par le plutôt marrant Martin Kove (Rambo 2, Karate Kid), en fait des tonnes dans le genre macho, et cela fonctionne à l’écran. C’est le cas grâce au très réussit antagoniste, incarné par l’imposant Frank Zagarino, qui n’aura malheureusement pas la carrière qu’il méritait. Faut dire que l’époque ne manquait pas de ce genre de trublion, sur les épaules desquels reposait le genre de l’action, aujourd’hui sinistré. Ajoutons aussi la toujours excellente Meg Foster (Invasion Los Angeles), et ses yeux d’un bleu impossible. Les protagonistes ne jouissent pas d’une écriture très approfondie, mais elle assure des archétypes tout à fait plaisants.
Shadowchaser plaira avant tout aux amateurs de spectacles bien burné. On tue des innocents sans trop de raison, juste pour démontrer à quel point on est méchant, et c’est très bien ainsi : le genre de l’action a besoin d’une vision du monde manichéenne. Ainsi, le spectateur est dans un fauteuil, et voit se déployer des situations qui prennent aux tripes. Bon, on n’est pas à l’abri de quelques ratés assez embarrassants. On pensera au plus qu’étrange montage du final, qui fait disparaitre puis réapparaitre des personnages secondaires pourtant clairement abattus un peu plus tôt. Est-ce le signe d’une conclusion allégée ? On n’en sait rien, mais probablement. Cela termine de faire de Shadowchaser un plaisir coupable à découvrir. Notons ici qu’il existe plusieurs suites, et qu’on vous en causera dans peu de temps.