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[Critique] Leviathan : un clone de The Thing qui coule à pic

Caractéristiques

  • Titre : Leviathan
  • Réalisateur(s) : George Cosmatos
  • Avec : Peter Weller, Richard Crenna, Amanda Pays, Daniel Stern, Ernie Hudson
  • Distributeur : MGM
  • Genre : Horreur
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 98 minutes
  • Date de sortie : 3 janvier 1990
  • Note du critique : 3/10

Le naufrage complet n’est pas loin

image leviathan
Même Stan Winston, aux effets spéciaux, ne sauve pas le film.

Après avoir abordé le moyennasse The Rift, on ne pouvait que vous toucher quelques mots concernant son grand frère : Leviathan. Rappelons que le premier film cité fut produit uniquement dans le but de tenter de combler un minimum le gouffre financier que fut le long métrage que nous chroniquons aujourd’hui. Ça pose un contexte, n’est-ce pas ? Ajoutons une réputation qui oscille entre le pathétique (souvent chez les critiques professionnelles) et l’effort à réhabiliter. Secouez avec un chouïa de mystère, tant l’œuvre fut longtemps assez difficile à dénicher, et vous obtenez… pas grand chose.

Leviathan est un clone très relâché de The Thing, avec un soupçon d’Alien. Écrit comme ça, on pourrait penser qu’on s’apprête à vous causer d’un authentique bijou oublié. Et l’on aurait pu le croire car le film réussit son début. Lors de cette exposition, on comprend très vite la situation, et les personnages. Il est question de suivre la mission d’une équipe de mineurs, composée de deux femmes et six hommes. Alors que la fin de leur aventure sous-marine touche à sa fin, voilà qu’un événement va tout chambouler : l’un d’eux disparaît lors d’un forage. L’une de ses collègues part à sa recherche, et le retrouve bien vivant, dans l’épave d’un bateau russe. Devinez son nom ? Le Leviathan. Et le farceur va ramener avec lui un coffre, qu’il pense gorgé de trésor. Lui et l’équipage vont déchanter violemment, car le contenu provoque une épidémie aux symptômes effroyables.

De gros soucis d’écriture et de réalisation

Avouez que Leviathan envoie du pâté de crabe, sur le papier ! Malheureusement, passé cette exposition et la naissance de la problématique, le film enchaine avec un deuxième acte embarrassant d’ennui. Le scénario, signé David Peoples (Blade Runner, L’Armée des douze singes, bref pas n’importe qui) et Jeb Stuart (Piège de Cristal, Le Fugitif, donc une autre pointure), est étonnamment mauvais, se perd dans une tonalité volontairement idiote totalement contreproductive, et enchaîne les situations sans grand intérêt. Et ne comptez surtout pas sur la réalisation pour relever la recette : George Cosmatos est aux commandes. Si on l’a adoré sur Rambo 2  (on assume), c’est beaucoup moins le cas concernant le navet Cobra, film tourné juste avant celui qu’on aborde dans cette critique. Si, formellement, c’est très loin d’être hideux, le metteur en scène ne parvient jamais à créer le moindre début d’effroi. Catastrophique, pour un long métrage qui, pourtant, ne manquait pas de potentielles situations effrayantes.

Le casting n’était pas spécialement mauvais. Peter Weller (Robocop) assure sa belle présence sans non plus en faire plus que nécessaire. Et l’on peut compter sur une belle brochette de gueules assez connues, comme celle de Richard Crenna (l’éternel colonel Trautman de Rambo), Meg Foster (Shadowchaser) ou d’Ernie Hudson (Ghostbusters, The Crow). Aussi, et c’est incroyable, Leviathan a pu compter sur les effets spéciaux de Stan Winston, qui avait déjà à son actif un certain Aliens, le retour et… The Thing. Comme on se retrouve ! Seulement voilà, tout ce luxe n’est rien sans vision, sans idées, sans génie. Preuve en est le bestiaire, tellement inoffensif que ça en devient parfois un peu navrant. La troisième partie voit, ainsi, les mutations devenir un peu plus agressives. Mais elles ne sont jamais réellement mises en valeur, perdues entre l’envie de les rendre mystérieuses, presque lovecraftiennes, et l’incapacité à démontrer leur potentiel carnassier. On aura bien droit à quelques soubresauts, comme cette sorte de ver long comme un bras, qui vient se loger dans le ventre d’un pauvre personnage. De là à oublier la débilité du final et l’ennui du milieu, faudrait pas pousser.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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