Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Ordinateur/PC
- Xbox One
- Développeur : Project Aces
- Editeur : Bandai Namco Entertainment
- Date de sortie : 18 janvier 2019 (PlayStation 4, Xbox One), 1er février 2019 (PC)
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- Note : 9/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Un retour qui va au-delà des espérances
Parmi les genres de moins en moins représentés, le « jeu d’avion », comme on disait plus jeune (on l’appelle dorénavant « simulation de vol de combat », mais le sobriquet est pompeux), figure malheureusement en bonne position. Voilà un fait qui ne peut que nous attrister, tant on imagine nos consoles actuelles être capables de porter les batailles aériennes à un niveau jamais vu jusqu’alors. Dès lors, vous imaginez à quel point l’officialisation du développement d’Ace Combat 7 : Skies Unknown a pu faire grand bruit… avant de tomber dans un certain oubli. Car deux ans et demi se sont écoulés depuis l’annonce, et le soft est sorti peu à peu de nos radars. Avant de revenir en force, en plein été 2018, à l’occasion de la Gamescom, avec une responsabilité gigantesque : porter le genre sur ses seules épaules.
Ace Combat 7 : Skies Unknown est la dernière itération en date d’une licence au background étonnamment développé. Replaçons rapidement le contexte : non, la licence ne se résume pas à ses combats aériens, même s’ils sont évidemment très largement prépondérants. L’action se déroule dans un univers élaboré, et assez recherché, parfois un peu trop alambiqué mais assez captivant quand on s’y intéresse de plus près. Tout se déroule dans le monde de Strangereal, après qu’un astéroïde ait heurté la planète. Voilà qui provoqua le top départ d’une course à l’armement dramatique, puisque la matière récoltée a provoqué un véritable bond en avant technologique, donc un esprit de compétition fatalement guerrier. Une situation propice à non seulement justifier les joutes en avion, mais aussi la puissance décuplée de ceux-ci.
Ace Compbat 7 : Skies Unknown prend place pendant un conflit global, opposant la Fédération Oséenne et le tout jeunot Royaume d’Erusea. Mais le scénariste, Sunao Katabuchi (qui s’est occupé des épisodes 4 et 5, ainsi que de quelques longs métrages comme Dans un recoin de ce monde), se sert de cette occasion pour aborder la petite histoire dans la grande. Le but est clair comme de l’eau de roche, et tout à fait fidèle aux idéaux développés par la licence : démontrer les horreurs de la guerre. Écrit comme ça, cela peut sembler un peu facile, mais le développement de la narration assure le contraire. En effet, le jeu multiplie les points de vue. On a celui de notre avatar, Trigger, pilote oséen, débutant mais très doué. Son destin va basculer quand il sera accusé d’une manœuvre ayant provoqué la mort d’un personnage important apparu dans le cinquième opus. Du coup, on est envoyé au trou, parmi les renégats, lesquels vont bientôt former une escouades très peu respectée.
La prise en mains se révèle jouissive
L’autre point de vue important, c’est celui d’Avril Mead, une mécanicienne auto-didacte. Le joueur n’incarne pas cette jeune femme, par contre elle balise la narration du soft. C’est surtout son vécu qui va faire avancer le récit, et lui donner une dimension plus fouillée que la seule guerre à mener. Ace Combat 7 : Skies Unknown fait, donc, le choix d’un scénario à la forme complexe. Est-ce une bonne idée ? Pas tout le temps. Il faut écrire que la licence est blindée de noms, d’événements importants, et l’on peut parfois autant s’y perdre que dans une série signée Hidea Kojima. Dès lors, il semble que faire simple est plus prudent. Surtout, le soft, pourtant généreux en contenu, n’embarque pas d’encyclopédie, pas de frise historique pour replacer les événements marquants. Cela aurait pu aider les nouveaux venus, dommage. À ceux-là, nous conseillons vivement la lecture de ce wiki, certes en anglais mais très complet. Cela nous paraît important pour mieux se plonger dans un univers qui fourmille de détails passionnants. Signalons ici que le jeu est entièrement sous-titré en français. Et c’est une très bonne chose, étant donné les nombreux dialogues en cours de mission.
Le couple composé par le scénario et la narration se porte plutôt bien, mais cela ne serait qu’une broutille sans un socle de gameplay solide. Si Ace Combat 7 : Skies Unknown est une telle réussite, c’est avant tout parce que… bon sang, que c’est bon de maitriser ces avions ! Rappelons que la philosophie de la licence la mène à des sensations très typées arcade : on n’est pas dans la gestion du kérosène et autres freins au fun immédiat. Le déroulé reste assez classique : on assiste à un briefing avant d’hériter d’un objectif. Ensuite, direction le hangar afin d’opter pour un avion, mais aussi gérer l’Arbre de Recherche, le choix des armes et des pièces. Pour ce qui est des engins, on ne vous dévoilera pas le nombre exhaustif mais sachez qu’il y a très, très largement de quoi faire, et pour tous les styles. D’ailleurs, on vous conseille de faire attention à l’utilisation de ceux-ci : certains seront plus efficaces dans l’attaque de cibles au sol, par exemple.
Et pour débloquer de nouveaux avions, il faut prendre la direction de l’Arbre de Recherche, lequel ne manque pas de branches, soyez-en certains. C’est ici que vous dépenserez l’argent durement économisé, en fin de mission. Du coup, on se relance avec délectation dans certaines missions, histoire de faire gonfler le compte courant, lequel n’a rien à voir avec notre pauvre livret A. Ace Combat 7 : Skies Unknown peut compter sur la pluralité de ses engins, mais aussi les armes qui leurs sont associées : missiles air-sol, ou air-air, aux effets parfois plus intéressant qu’un gain de vitesse. Par exemple, on reviendra souvent, vers le F-2A, dont le LASM s’avère redoutable si la mission vous oppose spécifiquement des navires. Aussi, c’est ici qu’on débloque des pièces d’amélioration, dont les nombreux effets vous sauveront les miches plus d’une fois. Augmenter la furtivité, l’accélération, permettre un meilleur suivi de la mitrailleuse, tout ça fera de votre avion un véritable distributeur de mort. Par contre, pas question de faire n’importe quoi : les engins ont un nombre limité d’emplacements, et le nombre maximal est de huit.
Beau comme un avion
La rejouabilité des missions, au-delà de la course au high score, est donc assurée. C’est aussi, et surtout, grâce à la prise en mains d’Ace Combat 7 : Skies Unknown, qu’on n’hésite pas à qualifier de divine. Les nouveaux venus pourront passer par le type de contrôle Standard, qui facilite grandement les virages : il suffit d’incliner le stick vers la gauche ou la droite. Les habitués de la licence, mais aussi les pilotes qui ressentent une certaine limite à ce gameplay pourront passer au Professionnel. Là, on retrouve les manipulations typiques des Ace Combat. Et quel que soit votre choix à ce niveau, il vous sera proposé un niveau de difficulté. Sachez que l’opposition, après trois ou quatre missions de rodage, peut vite s’avérer bien accrocheuse, au sein de missions à rebondissements jouissifs. Surtout ces incroyables drones, lesquels se jouent de nos missiles si l’angle d’attaque n’est pas sciemment travaillé par vos soins. Et c’est toujours aussi bonnard que de locker sa cible, de la suivre, puis de déclencher une salve bien sentie. Aussi, n’hésitez pas à utiliser la mitraillette. Elle ne paie pas de mine, mais ses effets peuvent être dévastateurs si vous êtes en pleine poursuite. Et quand il vous arrive d’être pris pour cible, observez bien le radar : il vous indiquera les précisions nécessaires pour bien situer les tirs ennemis. Si cela ne suffit pas, sachez qu’appuyer sur L3 et R3 simultanément déclenche un leurre bien utile.
Si les batailles d’Ace Combat 7 : Skies Unknown sont aussi impressionnantes, c’est parce qu’elles sont hyper agréables à mener. Mais pas seulement. L’enrobage technique se révèle carrément impressionnant. Et ce sur une PlayStation 4 non Pro ! Le sol a encore une tendance au pop-up, mais on est tellement au-dessus de tout ce que la licence a fait jusqu’à présent, dans ce domaine, qu’on ne peut que noter cette belle évolution. Mais c’est surtout dans les airs que ça cartonne. Les nuages font plus vrais que nature, les jeux de lumière vous décrocheront la mâchoire, et les effets de condensation donnent une certaine texture à l’image. Et les explosions, bon sang, les explosions ! Elles viennent récompenser nos bonnes décisions, et procurent un véritable sentiment de réussite. N’oublions surtout pas les conditions météorologiques, au rendu sidérant, et dont l’impact se fait ressentir sur le gameplay. Ne rien voir à couse d’une tempête de sable, se faire frapper par la foudre, ce n’est pas anodin. Le tout dans une fluidité de tous les instants, et nappé de musiques divines. Les fans de la série savent à quel point les thèmes sont importants. Ici, on retrouve Keiki Kobayashi, en charge des OST d’Ace Combat depuis la quatrième itération. Si vous appréciez les musiques épiques, vous allez être servis ! Et ce dès le début, avec le sublime Charge Assaut, qui se verra au centre de variations toutes plus folles les unes que les autres. Petit détail : les morceaux s’étouffent gracieusement quand l’avion s’enfonce dans les nuages. Effet garanti. Et comment ne pas féliciter Bandai Namco pour nous permettre d’opter pour les voix anglaises ou japonaises ?
Pour terminer le test de ce mémorable Ace combat 7 : Skies Unknown, on ne pouvait passer outre la durée de vie. Celle-ci se veut bien costaude, et même un peu plus si vous jouez sur PlayStation 4. C’est sur cette console que vous pourrez jouer à trois missions en réalité virtuelle. Si vous avez un casque PlayStation VR, sortez-le de suite car voilà une expérience à ne surtout pas louper, en compagnie des Resident Evil 7 et autres Astro Bot Rescue Mission. Alors certes, on pourra regretter que ces niveaux ne soient pas rattachés au scénario, mais qu’importe au final : les sensations sont sidérantes, c’est là l’essentiel. Et ce même pour un public assez sujet au motion sickness, comme votre humble serviteur. Contrairement au jeu sans casque, vous serez plongés en plein cockpit, et toutes les informations y apparaissent. Très fun, pas gadget tant cela change notre approche du vol : dans ces conditions, mieux vaut éviter les cabrioles gratuites. Le multijoueur est peut-être un peu chiche en contenu, encore qu’on aura bien du boulot pour tout maitriser. Jouable jusqu’à huit, les modes Team Battle et Battle Royale vous occuperont quelques temps.
Note : 18/20
On ne l’a pas vu venir, pourtant Ace Combat 7 : Skies Unknown nous percute à mach 20 ! La narration à plusieurs points de vue pourra un peu déconcerter, et l’on regrette l’absence d’une encyclopédie, histoire de mieux s’y retrouver dans cet univers riche. Mais cette retenue ne tient pas le choc face aux forces du gameplay, et à l’impact de la technique. C’est un plaisir de tous les instants que de virevolter, d’aligner les ennemis, tout ça au son d’une musique épique à souhait. Voilà un titre à ne surtout pas louper…