[Test] Whisper Ari La Cavalière intrépide: des intentions trop élevées

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Aesir Interactive
  • Editeur : Just For Games
  • Date de sortie : 28 mars 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 5/10

Un monde ouvert pour un public précis

image test whisper la cavaliere intrepide
Le monde ouvert part d’une bonne intention.

Vous vous souvenez du gigantesque succès de la Nintendo DS ? Nous c’est le cas, et comme si c’était hier. Cette console portable aura su, avec la Wii, ouvrir le divertissement vidéoludique à tout un public certes déjà intéressé, mais pas spécialement motivé par une communication jusqu’ici axée sur les core gamers. Fort de ce constat, les éditeurs ont suivi le chemin tracé par la multinationale de Kyoto, et ont multiplié les softs qui, pour notre part, ne nous ont jamais réellement convaincus. On citera, bien évidemment, la licence Léa Passion. Véritable sous-genre, de ce mouvement casual, le jeu de cheval s’est aussi fait sa petite place au soleil, avec les innombrables Alexandra Ledermann. Vous prenez cette ouverture, vous la mixez avec le succès assez surprenant de la série de films allemand Whisper, laquelle donne la part belle aux canassons, et vous obtenez Whisper : Ari, La Cavalière Intrépide, distribué en France par Just For Games.

Qui dit adaptation, dit scénario attendu au tournant. Surtout dans le cas de cette licence, qui embarque tout un tas de petits fans très au taquet. Pour faire simple, sachez que Whisper : Ari, La Cavalière Intrépide se positionne temporellement juste après le troisième long métrage, et qu’il fait suite à un premier jeu sorti voilà quelques mois. Logiquement, vous vous demandez s’il est handicapant de débuter par cet opus. La réponse est claire : aucunement. Les développeurs d’Aesir Interactive ont eu la bonne idée d’introduire un personnage totalement inédit, Ari, et c’est un ressort scénaristique idéal afin de construire un récit qui peut se suffire à lui-même. Bien entendu, les fans ont droit à tout un tas de références, dont la plus incontournable est la présence de Mika, qui accompagne la nouvelle venue sous une forme spectrale. Dès le début de l’histoire, dans une introduction mouvementée, cette adolescente est plongée dans le coma, d’où cet état. Le public visé pourra se réjouir de cette envie de s’adresser à une cible plus large qu’espéré, et pas uniquement aux amateurs déjà conquis.

Le récit en lui-même reste simple mais, et c’est bienvenu, il fait un peu plus que pousser le joueur à avancer. Whisper : Ari, La Cavalière Intrépide raconte l’histoire d’une nouvelle adolescente, qui se rendra vite compte de la relation fusionnelle qu’elle entretient avec le fameux cheval. Orpheline, elle peut compter sur un caractère bien trempé, lequel va vite être mis à l’épreuve. À peine arrivée au ranch Kaltenbach, voilà que Maria Kaltenbach, la grand-mère de Mika, voit sa santé décliner, de manière très abrupte. Du coup, les affaires sont reprises par la sournoise Isabelle, dont les intentions sont plus pécuniaires. Pour couronner le tout, voilà qu’elle engage l’ignoble Thordur Thorvaldsen, véritable tortionnaire qui envisage de perfectionner Whisper à sa façon. Ni une, ni deux, Ari prend la fuite avec le canasson, et voilà les deux aventuriers partis pour régler la situation depuis le maquis. On reste dans la région du ranch, mais ce qui frappe en premier c’est cette volonté d’inscrire le soft dans un monde ouvert. Une ambition sans doute trop démesuré pour l’humble studio Aesir Interactive, mais tout de même : on aime l’idée que ce titre puisse être une sorte de porte d’entrée vers l’open world, pour un public qui n’était peut-être pas destiné à le découvrir de la sorte.

Techniquement faible, mais les fans apprécieront

image gameplay whisper ari la cavaliere intrepide
Les missions auraient pu se faire plus diverses.

Un cheval, un monde ouvert, on aurait pu penser à Zelda : Breath Of The Wild. Voilà qui met la pression sur les frêles épaules de Whisper : Ari, La Cavalière Intrépide car, rapidement, on se rend compte que la comparaison n’a pas lieu d’être, en tout cas pas sur cet épisode. L’ADN est pourtant prometteur, et l’on ne vous cache pas que, même si nous avons testé ce soft en prenant le point de vue de la cible, on a tout de même apprécié l’idée. L’open world ne contient pas d’ennemis, on peut s’y perdre librement, chercher des points d’intérêt et… c’est à peu près tout. C’est bien dommage, car le studio aurait pu ajouter quelques petits secrets à dénicher, des choses à débloquer. Hélas, rien de tout ça, même si quelques missions secondaires, comme la destruction de panneaux annonçant une journée portes ouvertes au ranch, nous pousseront à parcourir la carte, plutôt grande par ailleurs. Ce regret s’accompagne d’un autre : les missions, une quinzaine, ne sont pas assez diversifiées, et les objectifs peuvent faire naître un sentiment de répétitivité. Signalons aussi une difficulté élevée lors de certaines phases demandant de la discrétion : oui, on a même eu du mal à passer certaines épreuves.

Whisper : Ari, La Cavalière Intrépide est aussi un jeu d’équitation, avec un véritable rapport au cheval. Là encore, ce n’est pas parfait, loin de là, même si la prise en mains sait se faire assez simple pour le public visé. Vous vous en doutez, on n’est pas au niveau de ce qu’on a pu vivre avec Red Dead Redemption 2, dans les animations et les réactions, cependant c’est assez facile d’accès pour qu’on y trouve aussi de quoi se satisfaire. On accélère avec la touche Croix, et plusieurs niveaux de sont possibles. Seul le dernier, le plus puissant, fait appel à une jauge de stamina. Whisper peut aussi sauter les barrières et autres obstacles. Par contre, ce bond demandera un petit temps d’adaptation pour bien prendre en compte les distances de déclenchement. Globalement, rien de bien original, mais c’est fonctionnel, tout comme le tir à l’arc. Car Ari, si elle ne doit pas se défendre contre des orcs et autres gluants, pourra toucher quelques cibles. Malheureusement, la mécanique est sous-utilisée. Aussi, signalons que notre avatar pourra siffler son canasson, pour qu’il la rejoigne où elle se trouve. C’est utile pour deux raisons : tout d’abord la marche est ultra lente, et les bugs de collision sont nombreux…

On arrive à ce qui est très certainement le gros point faible de Whisper : Ari, La Cavalière Intrépide, sa technique. Ne passons pas par quatre chemin, sur PlayStation 4 c’est assez alarmant. Le résultat à l’écran est flou, les textures s’avèrent pauvres, les temps de chargement sont longs. Mais surtout, on a observé des bugs comme s’il en pleuvait. On a pu observer des crashs du soft, des collisions bloquantes, pas mal de choses handicapantes. On comprend le résultat, tant les intentions nous paraissent élevées pour un petit studio, mais en l’état c’est très décevant sur la console de Sony. C’est pour cette raison que nous vous conseillons la version Nintendo Switch, plus pertinente à notre sens, avec la possibilité d’y jouer en nomade sur un écran plus petit. Côté sons, c’est mieux. Les musiques, composées par Wolgang Wiemer, sont plutôt agréables, dans un style éthéré surprenant. Les voix sont toutes doublées en français, et la qualité du travail est globalement bonne. Enfin, que les parents se rassurent : le jeu est entièrement sous-titré en français.

Note : 10/20

Whisper : Ari, La Cavalière Intrépide est issu d’intentions fortes, peut-être trop pour un studio talentueux mais d’humble dimension. Le monde ouvert est une idée séduisante, d’ailleurs on s’est pris à le parcourir avec un certain plaisir, mais on sent bien que le contenu est obligé de composer avec des limites techniques criantes. Cependant, nous devons attirer l’attention sur le fait que le public visé n’est pas, sauf exception, tech addict, donc cela ne sera pas forcément disqualifiant pour les fans de la licence. Ceux-ci pourront tout de même savourer l’opportunité de découvrir une nouvelle et attachante héroïne, et la possibilité de se frotter à un monde ouvert devrait en séduire beaucoup. N’est-ce pas là le principal ?

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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