Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Développeur : Konami, M2
- Editeur : Konami
- Date de sortie : 11 juin 2019
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Hits incoming !
Contra Anniversary Collection, c’est avant tout l’occasion de se remémorer beaucoup de bons souvenirs. Après avoir rendu hommage à sa production destinée à l’arcade, puis à l’éternelle licence Castlevania, Konami continue d’exhumer les grands titres qui ont fait sa gloire, côté jeu vidéo tout du moins. Nous ne pourrons pas affirmer le contraire : la trajectoire de ce très historique éditeur japonais nous fait beaucoup de peine, depuis que son activité s’est fortement recentrée sur le jeu mobile, et d’autres secteurs comme l’exploitation de salles de sport (un marché très lucratif, ne vous en faites surtout pas pour cette entreprise : elle est largement pérenne). Ainsi va l’industrie, mais tout de même, on est heureux de constater que cet ancien géant fait preuve, actuellement, d’une prise en compte de la nostalgie des gamers.
Avec Contra Anniversary Collection, Konami sort (encore) l’artillerie lourde. Certes, on vous parle d’une licence que les moins de vingt ans (voire de trente ans, dorénavant), ne peuvent pas connaître, du moins en-dehors du trip rétro. Car, entre nous, les dernières itérations en date manquaient cruellement d’inspiration. Du coup, que les épisodes comme Neo Contra n’aient pas fait le voyage, ce n’est pas un regret. Le casting, justement, le voici : Contra (Arcade), Super Contra (Arcade), Super C (NES), Contra III : The Alien Wars (SNES), Contra : Hard Corps (Sega Genesis), Contra (NES), Contra (Famicom), Operation C (Game Boy), Probotector (Sega Mega Drive), ainsi que Super Probotector : Alien Rebels (Super Nintendo). Et sachez que les jeux sortis en Europe profite d’un choix jusqu’au-boutiste : 50 hz ou 60 hz. Oui, vous allez pouvoir enfin jouer à Super Probotector dans des conditions normales, et plus avec ces horribles musiques ralenties. Seul véritable manque, celui de Contra 4, l’épisode Nintendo DS, qui parvenait à approcher le niveau de qualité des épisodes les plus cultes. Dommage, mais pas éliminatoire.
Ah, Contra. Notre premier contact avec la licence remonte à loin. Très loin. Internet n’existait pas. Et on buvait du Ricqlès en mangeant des Ménélik (non, pas le rappeur), tout en bataillant avec le joystick d’un Amstrad CPC-6128. Mieux, Contra n’était même pas Contra ! On rentrait la commande « run disk » et, sur la disquette pas très légale d’un oncle (il y a prescription), on découvrait Gryzor. Et là, même sur cet ordinateur loin d’être un foudre de guerre, votre humble serviteur était sidéré par l’impact du gameplay. Là où les autres jeux redoublaient de raideur, le jeu de Konami offrait un avatar qui pouvait tirer vers le ciel, s’accroupir, sauter dans tous les sens. C’était une véritable révolution, et la découverte de la fameuse école japonaise, celle de la patate et du skill. Celle de l’acharnement qui paie toujours. Le jeu pouvait même se targuer d’un univers certes très léger, mais surtout qui sentait bon la bonne série B énergique. Et vous savez quoi ? Contra Anniversary Collection, c’est aussi l’occasion de vérifier que le jeu est toujours aussi plaisant.
Une licence importante historiquement, et toujours aussi plaisante
Des grands classiques, certes, mais proposés dans une foule de versions. Les complétistes seront aux anges : Contra Anniversary Collection propose les itérations destinées aux consoles, à l’arcade. Mais aussi les occidentales et, depuis une récente mise à jour, les japonaises. De quoi mettre vos réflexes à rude épreuve, et constater les quelques différences qui peuvent exister. Surtout, on peut désormais se rendre compte de la courbe de progression de la série. Le constat est sans appel : Konami est toujours parvenu à atteindre un très haut degré de qualité. Et ce même quand, sur le tout premier opus, le studio a tenté des phases en pseudo-3D pas particulièrement mémorables. D’ailleurs, elles disparaitront par la suite. On remarquera que les éditions consoles profitent de plus de cutscenes entre les niveaux, d’items supplémentaires, bref d’un contenu amélioré. Ce n’est pas une lubie que d’embarquer toutes ces itérations : elles ont un véritable intérêt pour les historiens du jeu vidéo, les passionnés.
Contra Anniversary Collection, ce fut aussi l’occasion de découvrir Operation C, l’opus destiné à la Game Boy. Bien évidemment, la portable de Nintendo n’était pas en capacité d’offrir des graphismes saisissants pour l’époque. Alors, Konami s’est attaché à proposer un cheminement original, mais aussi un gameplay qui marie des éléments de Contra et de Super C. La patate est bien présente, avec des améliorations d’arme parfois un peu abusées (un petit défaut qui revient dans la plupart des épisodes), mais toujours cette impression de mieux connaître le soft à chaque échec. On ne l’écrira jamais assez : le Japon a su tirer le jeu vidéo vers le haut, après la grande crise de 1983. Laquelle a bien failli avoir raison de ce divertissement. Et la licence Contra est l’une des plus belles réussites de ce renouveau. On ne pouvait pas manquer de toucher quelques mots à propos de Super Probotector, la meilleure itération pour notre part. Là, on arrivait au sommet de la recette, avec un punch de malade. On passe de phase en scrolling horizontal à d’autres en vue top down, on prend les commandes de différents véhicules, on s’accroche de partout, les patterns des ennemis sont irréprochables, leur hitbox aussi, et le challenge pousse le joueur dans ses derniers retranchements. Un plaisir de tous les instants, un titre culte au possible.
Contra Anniversary Collection se place exactement dans la lignée des deux autres compilations sorties récemment. Le menu est agréable à l’œil. L’émulation, quant à elle, fait un sans faute. Les formats d’origine sont évidemment respectés, et le joueur pourra opter pour un fond d’écran ou l’absence de celui-ci. On a droit à du 16:9, mais l’on ne vous le recommande pas. D’autres options permettent notamment un effet d’écran cathodique, avec les fameuses lignes de balayage. Mais, à notre avis, le rendu se révèle trop prononcé pour convaincre. La musique, de son côté, reste le gros morceau de bravoure qu’elle fut à l’époque. Enfin, on peut compter sur un Bonus Book pour nous apprendre quelques subtilités concernant les différents jeux. Ce contenu est divisé en plusieurs chapitres, avec des interviews de Nobuya Nakazoto (producteur sur beaucoup d’épisodes) et Tom buBois, à qui l’on doit notamment l’illustration de la jaquette de Contra III. Plutôt intéressant dans l’ensemble, et sans trop de langue de bois. On a même droit à une timeline, pour les plus fondus de la licence, mais aussi un focus sur le gameplay et une véritable mine d’or : les croquis préparatoires. De quoi finir de donner envie aux collectionneurs.
Note : 16/20
Contra Anniversary Collection est indispensable à toute ludothèque de passionné. Si l’on peut regretter l’absence de Contra 4, qui pourtant ne pèse pas lourd en terme de taille, on ne peut que vous encourager vers ces sommets du jeu d’action. Ambiance de série B assumée, gameplay incisif et précis en diable, challenge très corsé mais jamais injuste, et des segments inoubliables à la pelle : voilà qui fait l’ADN d’une série décidément au Panthéon de l’univers vidéoludique.