Caractéristiques
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- PC
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- Playstation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- Mac
- Développeur : Pendulo Studios, YS Interactive
- Editeur : Microïds
- Date de sortie : 5 novembre 2019
Tout le monde veut devenir un (détective) cat
Il y a parfois des adaptations qui nous posent question, de prime abord, avant de s’imposer comme une évidence. Vous rappelez-vous du King Kong de 2005 ? Quelle excellente surprise, alors qu’on avait du mal à percevoir, en amont de la sortie, un concept fort. On se souvient aussi de la sortie incroyable de Blade Runner, en 1997, que l’on n’attendait pas à ce niveau de qualité. Et ce Blacksad : Under The Skin, développé par Pendulo Studios et YS Interactive, édité chez Microïds, est accompagné à peu près de la même impression. Certes, on s’imaginait un jeu d’enquête. Mais l’univers, que l’on adore, ne nous venait pas de suite en tête quand on pensait au difficile travail de l’adaptation. On va voir que ce qu’on en a joué est du genre à nous convaincre, au moins en partie, de l’évident potentiel.
Rappelons, tout d’abord, que Blacksad est une série de bande dessinée en cinq tomes (un sixième est attendu de pied ferme depuis six ans), et qu’elle s’avère d’une qualité supérieure. Avec ses animaux anthropomorphiques, son ambiance très film noir, ses récits passionnants, son personnage principal charismatique en diable : on tient là de véritables bijoux, que l’on vous recommande vivement. Blacksad : Under The Skin développe une histoire originale, et il ne sera pas du tout obligatoire d’avoir lu les différents albums. Même si vous ne connaissez pas les différents personnages, ils seront tout à fait abordables par tout un chacun.
Nous avons pu découvrir Blacksad : Under The Skin pendant une heure et demie. Plus précisément, au tout début du jeu. On est plongé dans la peau de John Blacksad, un détective qui tombe toujours sur ses pattes. Et pour cause : c’est un chat noir anthropomorphique. Avec sa dégaine d’Humphrey Bogart félin, et son esprit très acéré, il s’est habitué à hérité d’affaires louches, parfois tordues, typiques des plus grands films noirs. Dans ceux-ci, il est souvent question de boxeurs qui « se couchent », donc voir le noble art ici invoqué est d’une cohérence à toute épreuve. En effet, un gérant de salle est retrouvé pendu par la femme de ménage, et le privé que nous incarnons est engagé par Sonia Dunn, la fille du suicidé. L’affaire s’avère louche, et du bien mauvais monde commence à graviter autour de cette mort de plus en plus suspecte.
L’ambiance de la bande dessinée est sauvegardée
Si vous êtes fans de la bande dessinée, vous aviez peut-être un doute quant à l’adaptation. Vous pouvez vous rassurer, Blacksad : Under The Skin est PEGI 18, ce qui signifie que les développeurs ont obtenu carte blanche afin de coller à la tonalité de cet univers. C’est sombre, les personnages peuvent être vulgaires, violents, et certaines répliques sonnent comme dans la BD. Si l’on se gardera, pour le moment, de tout jugement sur l’histoire, sachez que celle-ci réserve pas mal de personnages à la hauteur de ce que doit être un récit noir. Si Jake, Weekly et les autres habitués de la licence sont bien présents, on a aussi été séduit par un sans domicile fixe, aveugle et à l’humour très grinçant, mais aussi d’autres que l’on abordera lors du test, pour ne pas trop spoiler. Enfin, toujours un bon point, le doublage en français est, d’ores et déjà, à saluer. Cela renforce l’immersion, et surtout rassure sur le soin apporté au jeu.
Blacksad : Under The Skin est un jeu d’aventure, d’enquête. Contrairement à un Point & Click, on contrôle les mouvements du personnage que l’on incarne. On sent que Pendulo Studios et YS Interactive s’appuient sur des jeux récemment sortis, en reprenant quelques classiques côté gameplay. Ainsi, le système de déduction par association de preuves rappelle celui de la série des Sherlock Holmes, ou du plus récent The Sinking City. Et c’est une bonne chose, car ça fonctionne bien. On a aussi des Quick Time Events à la TellTale Games, quand certaines phases d’action s’enclenchent, mais aussi des dialogues à choix multiples. Ceux-ci pourront avoir une incidence directe sur le cheminement. Par exemple, on a décidé de ne pas balancer un sale type à sa femme. Et l’on a accepté son pot-de-vin. Plus tard, on s’est rendu compte que cette décision avait, tout de même, quelques bons côtés… Cela rappelle les objectifs de Quantic Dream. Certes, on sent les références comme assez présentes, mais tout de même, il faut bien préciser que l’ensemble sert un univers qui fait toute la différence. C’est, d’ailleurs, la grande pression sur les épaules du soft : tout va tenir sur son scénario, et sa capacité à nous tenir en haleine.
Bien entendu, il reste des éléments à affiner, corriger, avec plus ou moins d’urgence. La plus importante est la vitesse du personnage. Il faut absolument que les développeurs travaillent dessus, car passer plusieurs fois dans des environnements comme celui de la ruelle, assez long, peut être épuisant. Aussi, il va falloir corriger l’ergonomie des menus, pas toujours très claire. Mais, même en l’état, cela fera un minimum le job. Comme à notre habitude, on va patienter jusqu’à la sortie du soft pour donner un véritable avis sur l’aspect purement technique. Sachez seulement que les animations faciales sont satisfaisantes, tout comme la direction artistique. Les textures sont parfois un peu pauvres, mais on verra si ce sera toujours le cas dans quelques mois. Clairement, on attend Blacksad : Under The Skin surtout pour sa capacité à satisfaire le fan de films noirs qui sommeille en nous. Et, pour l’instant, c’est plutôt bien parti.