Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Développeur : Larian Studios
- Editeur : Bandai Namco Entertainment
- Date de sortie : 31 août 2018
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- Note : 9/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Le plus grand RPG occidental de tous les temps, carrément
Il nous aura fallu un peu plus d’un an avant d’avoir l’audace de nous lancer dans Divinity : Original Sin 2 Definitive Edition, sur PlayStation 4, alors que la version Nintendo Switch est désormais disponible. Les raisons sont nombreuses. Si l’un des acteurs principaux de ce retard est notre agenda surbooké, il faut aussi écrire que le jeu nous intimidait. Alors que le webzine balbutiait, on a publié notre test de Divinity : Original Sin Enhanced Edition. le jeu était tout simplement prodigieux, d’une richesse mémorable à tous les niveaux. Cette suite, toujours développée chez les surdoués de Larian Studios, et désormais distribuée par Bandai Namco Entertainment, on sentait bien qu’elle allait pousser le bouchon encore plus loin, nous demandant du temps, beaucoup de temps. C’est désormais chose faite. Et on a une montagne de louanges à tresser.
Le premier coup de force de Divinity : Original Sin 2 Definitive Edition est lié au scénario. On se souvient avoir passé plus d’une centaine d’heures dans la peau d’un Traque-source, lors du premier opus. Ici, on incarne l’un de ceux que cette faction chasse : un esourceleur. Bim, première surprise, et même twist puisque, du coup, c’est toute l’atmosphère du jeu qui se trouve imprégnée d’une tonalité plus sombre, voire parfois dramatique. Ne vous inquiétez surtout pas, l’humour si efficace de Larian Studios, et de son équipe de scénaristes, est toujours présent, notamment dans les nombreuses quêtes annexes. Mais revenons au récit : il se déroule mille ans après le premier opus, et nous voilà persécuté par l’Évêque Alexandar, qui n’est autre que le fils de Lucian, que vous connaissez parfaitement si cette licence ne vous est pas inconnue. Et vous imaginez bien que l’enfant est à la hauteur du père…
L’histoire de Divinity : Original Sin 2 Definitive Edition est un exemple de fluidité, d’écriture intelligente. Avant de la vivre, il va falloir vous en donner les moyens, donc construire un personnage. Vous pourrez en façonner un d’un bout à l’autre, ou bien opter pour l’un des modèles pré-définis. Nous vous conseillons de vous concentrer sur les avatars existants, car ils sont accompagnés de destinées qui leurs sont propres. Oui, chacun de ces six protagonistes embarquent des quêtes qui peuvent différer, et un cheminement discordant des autres. Outre que cela a évidemment un gros impact sur la rejouabilité, sachez que ce n’est pas juste un argument marketing : ils ont tous un caractère qui leur est propre, ce qui induit une écriture des dialogues très soignée, et des relations avec les autre héros de l’équipe qui peuvent changer du tout au tout. Ainsi, selon votre run, ce sont des parties entières qui vous sembleront presque inédites. Larian Studios s’est chargé de rééquilibrer la narration, particulièrement sur la dernière partie du soft. Comme nous n’avons pas testé le titre hors Definitive Edition, nous ne pourrons juger des progrès. Par contre, on peut assurer que nous n’avons pas remarqué une baisse de régime par rapport aux autres chapitres, ce qui est signe d’une mission réussie haut la main.
Larian Studios n’a pas pris l’exercice à la légère
Côté gameplay, Divinity : Original Sin 2 Definitive Edition va encore plus haut dans l’excellence que son prédécesseur. On fait face à un système en tour par tour, avec une grosse emphase sur le champ de bataille. Il ne s’agit pas d’une révolution de cette mécanique, qui était déjà plus que satisfaisante dans la précédente itération, mais d’un perfectionnement. Ainsi, l’approche tactique se fait plus intelligente. Par exemple, il va falloir prendre en compte la topographie des lieux. Nous vous conseillons fortement de chercher à vous positionner en hauteur, car l’effet des attaques s’en trouve décuplé. On retrouve aussi la mécanique de maniement des éléments en fonction des caractéristiques du terrain. Si de l’eau y est présente, exploitez-là, que ce soit de manière classique (un coup d’électricité et hop, les ennemis dégustes) ou plus… originales. Notons aussi, surtout pour celles et ceux qui désirent avant tout vivre l’histoire, et un peu moins les batailles qui, parfois, peuvent être acharnées, qu’un Story Mode a fait son apparition. Il facilite grandement l’expérience. Aussi, le tutoriel a été allongé assez drastiquement, et tant mieux : bien des mécaniques ne sont pas communes pour les joueurs console. Une preuve de plus que Larian Studios a pris cette version très au sérieux, en respectant les « consoleux ». Beaucoup devraient s’en inspirer…
La durée de vie de Divinity : Original Sin 2 Definitive Edition se révèle titanesque. Il y a tant de choses à faire dans ce jeu qu’une seule partie ne suffit pas. Par exemple, l’artisanat, qui exploite le craft, n’était pas pour nous une priorité. On a compris, dans le dernier tiers de notre aventure, que c’était une erreur. D’ailleurs, le système se veut très simple, à base de recettes à dénicher. Quant aux quêtes, principales ou annexes (particulièrement bien écrites), c’est assez dingo. Si l’on ajoute un univers si vaste, au backgroud hyper travaillé qu’on va fouiller par le biais de multiples lectures, alors on obtient un premier run qui se termine en plus de cent heures (on en avait cent-quinze au compteur). Le scénario de base peut être terminé en soixante heures. Cela vous donne une idée du contenu, décidément ébouriffant.
Divinity : Original Sin 2 Definitive Edition nous propose une expérience soignée dans les moindres détails. Vous aviez peur de la maniabilité au pad ? Rassurez-vous, le résultat se veut intuitif et précis. Le mapping des touches est un exemple : il prouve que oui, les RPG occidentaux à l’ancienne peuvent être agréable à la manette. Aussi, les différents menus sont repensés pour mieux coller à l’usage d’une télé, donc à l’éloignement du joueur et de l’écran. Tout est est clair, limpide, et cela même en coopération, jusqu’à quatre. Oui, on peut y joueur à deux, sur la même télévision, ou en ligne dans des deathmatchs que les fans du genre apprécieront (ce n’est pas notre cas, mais on comprend l’intérêt). Enfin, la technique nous est parue plutôt solide, malgré une fluidité parfois incertaine, particulièrement quand les éléments se mêlent à des combat contre plusieurs ennemis. Rien de grave. Surtout que la richesse des décors, la précision des textures et des sources de lumière, le tout combiné au HDR désormais compatible se charge de nous rendre le soft tout à fait charmant. Terminons par la bande originale, signée Borislav Slavov. On connaissait son travail sur Crysis 3, mais il restait éloigné de la qualité qu’il atteint ici. Bien des thèmes nous restent encore en mémoire, et nous poussent même à nous diriger vers un second run. Ce ne serait pas raisonnable, tant cette fin d’année est chargée, mais le jeu mérite qu’on lui concède autant de temps.
Note : 19/20
On va faire simple : Divinity : Original Sin 2 Definitive Edition est un monument du RPG, et sans aucun doute la meilleur itération occidentale à ce jour. Oui, devant des The Witcher, des Baldur’s Gate, des The Elder Scrolls, que l’on apprécie grandement mais qui n’atteignent pas les cimes du titre de Larian Studios. Si l’on excepte une fluidité imparfaite, tout nous a bouleversé. Du système de combat à l’histoire, en passant par la durée de vie colossale. Et comme le soft est aussi disponible sur Nintendo Switch, il peut être joué partout, par n’importe quel joueur. Donc pas d’excuses : foncez et vite, c’est un grand hit qui fait date.