[Test] Doraemon Story of Seasons : la star, c’est le chat-robot

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo Switch
      Existe aussi sur :
    • PC
  • Développeur : Brownies
  • Editeur : Bandai Namco Entertainment
  • Date de sortie : 11 octobre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Le chat-bleu hyper populaire découvre la vie à la ferme

image test doraemon story of seasons
L’univers de Doraemon : Story of Seasons est mignon comme tout.

Que les fans de culture japonaise se réjouissent : Bandai Namco Entertainment vient d’éditer Doraemon : Story of Seasons en France. Voilà un jeu qui se trouve au carrefour de tout un tas d’éléments qui vont faire tilt chez beaucoup de joueurs, et ce dès le titre en lui-même. Doraemon, et Story of Seasons. Le premier est une véritable institution, le héros félin et bleu d’un manga vendu à plus de cent millions d’exemplaires, et ce depuis 1969. Des générations de japonais ont suivi les aventures de Nobi et de son compagnon venu du futur, c’est une œuvre culte dans toute sa splendeur. Le second est le titre d’une licence vidéoludique beaucoup moins importante culturellement, mais tout de même assez bien ancrée populairement. Story of Seasons est la continuité du Harvest Moon de Marvelous (une série qui continue de paraître chez Natsume, d’ailleurs on l’abordera prochainement), une simulation de vie à la ferme. Le mélange était attendu de pied ferme, et il s’avère convaincant.

La question qu’on pouvait légitimement se poser concernait l’équilibre de Doraemon : Story of Seasons. Allait-il se destiner aux fans de l’une ou l’autre des licences, ou plus habilement aux deux ? La réponse va vous faire plaisir : le studio Brownies, qui s’occupe du développement, est bel et bien parvenu à accoucher d’un jeu qui utilise les forces (et faiblesses, on y reviendra) de chacun. Le scénario est, du coup, hyper important, mais il ne l’est pas plus que le gameplay. Signalons ici que l’histoire  se veut légère dans le ton, mais pas dans sa narration. Doraemon, Nobi, Shizuka, Sunéo et Géant sont soufflés par une mystérieuse tempête, et se retrouve bloqués à Natura, un village qui a tout pour être le plus agréable possible. Recueillie par Ravi et Ranch, deux habitants qui possèdent une ferme, notre bande va comprendre que la vie, ici, n’est pas non plus de tout repos. Le maire, un personnage pour le moins curieux, veut voir tout le monde au travail, y compris les enfants. Ni une, ni deux, nous voilà dans la peau de Nobi, à traverser la rue la recherche d’un emploi.

Oui, Doraemon : Story of Seasons parlera beaucoup aux fans du chat bleu, et ce même si celui-ci est (très) loin d’être aussi populaire sous nos latitudes qu’au Japon, où il est une véritable légende. Cela signifie-t-il que le soft est réservé aux fins connaisseurs ? En partie, mais on est tenté de répondre que cette dernière est minime. On comprendra mieux les rapports qu’entretiennent les personnages mais, finalement, l’intrigue très légère se laisse vivre sans souci, même pour un nouveau-venu. C’est la situation qui importe, mais aussi les dialogues, qui peuvent parfois être assez longs. Rassurez-vous, le titre est entièrement traduit en français, ce qui est un véritable luxe. Vous bénirez ce choix lors de la trop étendue introduction. Celle-ci figure parmi nos deux retenues : une heure et demi pour poser le contexte, et enfin nous permettre de bûcher, c’est trop. Par contre, cela préfigure aussi d’un contenu qui ne lésine pas sur les cutscenes. Elles sont nombreuses, plutôt statiques mais toujours bienvenues.

Une direction artistique au niveau de cette rencontre attendue

image gameplay doraemon story of seasons
Quand on arrive en viiiiille…

Côté gameplay, Doraemon : Story of Seasons marche sur des œufs, et rend un résultat qui cherche surtout à ne pas froisser les fans de la simulation de vie à la ferme. Ainsi, on retrouve tous les codes de la licence (eux-même totalement repris dans Harvest Moon, ce qui créé quant même pas mal de clones ces derniers temps). Pour nous, ce n’est pas un mal : on trouve que la recette est toujours aussi idéale dans le but de capturer l’intérêt du joueur sur la longueur. On va devoir s’occuper d’une ferme à l’abandon, y faire pousser différents fruits et légume (naturellement ou avec de l’engrais accélérant), histoire de se faire de l’argent. Les saisons vont vous pousser à bien choisir quel type de graines utiliser, car le sol ne sera pas clément pour tout et n’importe quoi quand, par exemple, l’hiver pointe le bout de son nez gelé. Ainsi, attention à bien organiser vos récoltes : si un fruit d’été est planté le jour précédent l’automne, il est fichu.

Le but ultime de Nobi est de mener sa ferme au summum de la rentabilité. Pour ce faire, Doraemon : Story of Seasons nous propose parfois de sortir un peu de notre lieu de travail, pour amasser du minerai dans une mine, ou couper du bois. Ces activités ne sont pas anodines, elles permettent d’améliorer le rendement notamment de vos outils. Au fur et à mesure, votre demeure devient de plus en plus imposante, et pourra même accueillir des animaux. Par contre, et si le rythme est tout de même assez calme, ne pensez pas non plus que cette aventure soit un long fleuve tranquille. Le jeu embarque la gestion de la fatigue : Nobi est assez vite éreinté, et le faire travailler plus que de raison est dangereux. C’est ici que se fait sentir l’apport de Doraemon sur le gameplay, puisque ses incontournables gadgets pourront parfaire notre personnage, tout au long du cheminement. Par contre, il faut bien dire qu’on est un peu déçu par le manque d’originalités. On ne parlera pas non plus de « skin » aux couleurs du manga, mais on s’en rapproche. C’est particulièrement vrai pour les activités en ville : elles sont identiques à ce que l’on retrouve dans Story of Seasons, et le concept devient fatalement un peu répétitive au bout de quelques dizaines d’heures de jeu, du moins si vous avez l’habitude de ce genre de soft.

Doraemon : Story of Seasons se révèle d’une belle qualité visuelle. La technique n’est pas folle, on a décelé un peu de crénelage et quelques textures un peu moins précises que d’autres, mais dans l’ensemble on en sort charmé. Les décors regorgent de détails, et la direction artistique termine de rendre le tout très agréable, que ce soit en extérieur ou en intérieur. On n’a même pas le souvenir d’une seule baisse de framerate, c’est dire si le travail de Brownies a été fignolé au possible. Enfin, l’ambiance sonore n’est pas en reste, avec des musiques dont on apprécie le mélange de quiétude et de tendresse. Les bruitages et autres voix rentrent, là-aussi, dans un constat tout à fait positif.

Note : 15/20

Doraemon : Story of Seasons parvient à parler autant à l’amateur de culture japonaise, par le biais du fameux chat-robot, qu’au fan de simulation de vie à la ferme. Le résultat fait la part belle à l’ambiance, avec une histoire certes légère mais très présente. Beaucoup trop, d’ailleurs, dans la première heure. Au rayon des regrets, on pourra aussi noter un manque global d’originalité dans le gameplay, on sent que Brownies n’a pas voulu bousculer le public, et c’est dommage. Reste que la recette reste toujours aussi prenante, surtout si c’est votre premier soft du genre.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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