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[Test] Straimium Immortality : trop bordélique pour convaincre

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Caiysware
  • Editeur : Digerati
  • Date de sortie : 18 décembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 3/10

Straimium Immortality perd de vue la nécessaire lisibilité

image gameplay straimium immortality
Straimium Immortality va vous faire plisser les yeux…

Straimium Immortality est l’un des nombreux jeux sortis par l’éditeur Digerati le 18 décembre 2019 (on compte, parmi les autres, XenoRaptor et Tamashii). Et le point commun entre tous, outre qu’il s’agit évidemment de softs pleins d’humilité, est qu’ils ne peuvent qu’être qualifiés de courageux. Le titre que nous abordons dans ce test est l’oeuvre d’une personne : Anthony Case, qui représente à lui seul Caiysware, studio déjà à l’oeuvre sur Spirit Abyss. Il en fallait, de l’audace, pour faire paraitre un Roguelite aussi spécial en cette fin d’année. Surtout quand le résultat est aussi barré, du moins visuellement parlant.

Bon, ce n’est pas avec Straimium Immortality qu’on va galérer à vous résumer une histoire. C’est bien simple, il n’y en a pas. On a à peine le droit à une motivation, en tout début de cheminement mais, clairement, l’écriture était le cadet des soucis de Caiysware.  Ce n’est pas spécialement un défaut, puisqu’un Roguelite peut très bien se passer d’un récit et s’avérer fun à jouer. Par contre, on se doit de souligner un certain humour dans la grammaire, un certain surréalisme qui pourra faire mouche chez les anglophones (le titre est sous-titré uniquement en anglais). Le problème étant que le résultat ne parvient pas à atteindre le degré d’amusement attendu.

Comme écrit plus haut, Straimium Immortality est un Roguelite. Si vous connaissez et aimez ce genre, vous savez que l’échec fait partie intégrante de l’expérience. C’est par lui que l’avatar devient plus fort, et que le joueur gagne en skill. Cela, c’est plutôt bien rendu : on a effectivement une légère courbe de progression, malheureusement mise à mal par un défaut qui, dès les premières secondes, nous saute aux yeux : c’est carrément le bordel à l’écran, mais on y reviendra plus bas, en abordant la direction artistique. On incarne une sorte de batracien à jet pack, sur un plan en 2D, ce qui fait qu’on a l’impression de jouer à un véritable Shoot’em up. On peut donc parcourir chaque tableau de long en large, mais aussi dans la hauteur. Comme il faut se défendre contre les hordes d’ennemis qui ne manqueront pas d’apparaître à l’écran, l’avatar est armé. Ici, on souligne un autre gros souci : le tir ne peut que se faire horizontal, et dans le sens du regard. Tout bonnement ubuesque, surtout quand les tirs adverses sont, eux, multidirectionnels. Pourquoi ne pas avoir opté pour un bon Dual stick, qui aurait rendu le jeu beaucoup plus agréable et précis ?

Une direction artistique qui pose problème

image test straimium immortality
C’est quand même particulièrement moche.

Est-ce pour autant que tout est à jeter, dans ce Straimium Immortaity ? Non, même si d’autres reproches sont à formuler. La recette reste tout de même fonctionnelle, surtout pour qui apprécie les Roguelite purs et durs. La construction du cheminement, totalement générés de manière procédurale, ajoute évidemment ce petit piment qui fait l’une des qualités de ce genre. Aussi, on apprécie le nombre important d’items à collecter, que ce soit des armes ou des systèmes de défense. D’ailleurs, sachez que l’arsenal peut être upgradé, ce qui va dans le sens du perfectionnement au fil des parties. La durée de vie nous paraît assez solide, avec ce qu’il faut de modes annexes, comme le Boss Rush. Enfin, et c’est un point qui peut autant plaire que fâcher : sachez que le titre est d’une difficulté très élevée. De base, les ennemis font très mal, mais ce n’est pas la seule raison…

Malheureusement, Straimium Immortality est l’exemple typique d’un jeu sabordé par sa direction artistique. Ne tournons pas autour du pot : la soupe de pixels qui s’affiche à l’écran se révèle carrément grotesque. Et elle a, comme effet secondaire désobligeant, d’ajouter de l’injustice à la difficulté. Outre que les couleurs (mauve, vert, berk) se font baveuses au possible, on est sans cesse gêné dans la lisibilité, et l’on échoue parfois à cause d’elle. L’avatar est trop petit, les ennemis trop nombreux et pas assez différenciés de leurs tirs. Ainsi, on a plus l’impression de survivre par le plus grand des hasards, et non grâce à nos exploits. Signalons des effets de transparence incroyablement ratés, et l’on obtient une véritable purge graphique. Et ce n’est certainement pas l’argument du psychédélique, aussi utilisé afin de justifier une bande son carrément incommodante, qui expliquera ce carnage.

Note : 6/20

On n’est jamais contre un bon gros délire de temps en temps, mais il faut tout de même que le résultat puisse être jouable. Et Straimium Immortality perd de vue cette règle pourtant immuable. Si le game design est compréhensible, quoique largement perfectible, on a été sans cesse gêné dans la lisibilité, à cause d’une direction artistique défiant tout bon sens. Les amateurs d’expériences psychédéliques pourront peut-être y voir une sorte d’exutoire, mais pas les joueurs qui trouvent leur plaisir dans la maitrise du soft.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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