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[Test] Cannibal Cuisine : la cuisine oui, mais entre amis

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo Switch
      Existe aussi sur :
    • PC
  • Développeur : Rocket Vulture
  • Editeur : Rocket Vulture
  • Date de sortie : 20 mai 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Cannibal Cuisine a les crocs, mais surtout en multi

image test cannibal cuisine
Cannibal Cuisine déploie un univers décalé.

 

Voilà quelques heures, nous abordions le cas de Fledging Heroes, un jeu clairement typé smartphone et qui, pourtant, s’est trouvé une plateforme idéale avec la Nintendo Switch. Aujourd’hui, on continue sur cette lancée d’expériences légères mais gratifiantes avec Cannibal Cuisine, un soft développé chez le studio bruxellois de Rocket Vulturea. Clairement inspiré par Overcooked, un gros succès populaire sur Steam, le titre ne nous inspirait pas une confiance exacerbée. Et pourtant, la surprise est plutôt au rendez-vous, malgré quelques retenues.

Vous vous en doutiez et nous vous le confirmons : Cannibal Cuisine ne propose pas un scénario de prime importance. Il existe tout de même un minimum d’écriture, histoire d’instaurer un contexte qui puisse se retrouver à l’écran. Ainsi, vous incarnez un cannibale qui se doit d’apaiser l’appétit féroce des Hoochooboo, sorte de  divinités particulièrement voraces. Et pour leur remplir la panse, quoi de mieux que de découper des touristes fraichement débarqués sur votre territoire ? Voilà, c’est tout, mais ça remplit amplement son rôle de justificateur. Sachez que le soft est entièrement traduit en français, ce qui est toujours un plus non-négligeable pour l’accessibilité.

Vous ne jouerez pas à Cannibal Cuisine pour son scénario, mais pour son gameplay. Celui-ci peut être résumé à de l’Overcooked un peu plus tendu dans la rythmique. On fait donc face à un jeu de préparation de repas, dans une 3D vue de trois-quarts, avec un Hoochooboo qui vous demande de lui concocter une recette composée d’ingrédients de son choix. Ceux-ci sont disponibles de deux façons : les fruits et autres légumes à cueillir, et la viande à découper en liquidant des touristes dans la joie et la bonne humeur. Attention cependant, car ces visiteurs ne se laisseront pas occire sans résister, et c’est ici que le jeu diffère de sa référence.

Un concept limité en solo

image gameplay cannibal cuisine
En solo, le jeu est de suite plus difficile.

Cannibal Cuisine prend ses distances avec Overcooked grâce à l’action. C’est plus vif ici (et un peu plus brouillon), et l’on aura même besoin de faire attention à la barre de vie de notre avatar. Pour la remplir, il ne faut pas hésiter à manger la barbaque laissée au sol par les touristes transformés en charpie sanguinolente. Un élément qui peut vous ralentir, alors qu’Hoochooboo vous impose un objectif chronométré. Une fois les éléments pour la recette récupérés, il faut les placer dans la marmite, les laisser mijoter le temps que la jauge le demande, puis servir l’odieux plat bien chaud. Vous imaginez bien que cela se fera avec une difficulté croissante, surtout que les niveaux auront tendance à proposer des pièges de plus en plus retors. Et attention, toute erreur réduit l’effort à néant : le dieu est exigeant.

Cannibal Cuisine ne se contente pas de ce postulat simple et efficace, il l’enrichit de quelques petites subtilités, peu nombreuses mais notables. La plus croustillante restant le choix de compétences, en début de level. Vous pourrez choisir entre Totem, qui en place un afin de vous soigner, Sprint que l’on pourra résumer à un dash très utile, Souffle de feu qui impact la vitesse de cuisson, et Piètinement pour étourdir certains touristes. Ce sera à sélectionner sur l’écran de sélection de l’avatar, où l’on pourra aussi personnaliser ce dernier avec des éléments tout à fait cosmétiques (chapeau, arme). Très clairement, c’est le Sprint qui a notre préférence : il permet de passer au-dessus des cours d’eau, des trainées de lave etc. Aussi, le jeu vous demandera de performer si vous voulez atteindre les trois étoiles de notation. Toujours un bon plus pour les jusqu’au-boutistes.

On arrive à notre principale retenue concernant Cannibal Cuisine : le jeu est surtout conseillé à plusieurs. Sachez que vous pourrez préparer vos mixtures jusqu’à quatre joueurs, et ce aussi bien en local qu’en ligne, une bonne chose. Par contre, vous risquez de fermement vous ennuyer si vous pensiez y plonger en solo. La vingtaine de niveaux peut parfois être assez difficile, ce qui traduit bel et bien le fait que le game design a été pensé pour le multi. Là, le challenge se fait quand même plus doux. Enfin, signalons que le soft se tient techniquement. C’est très humble entendons-nous bien, mais la 3D est propre et l’on n’a croisé que peu de baisses de framerate. Côté direction artistique, c’est plutôt surprenant, d’ailleurs le titre est classé PEGI 16. C’est vrai que les flaques de sang se multiplient, mais dans un esprit enfantin qui confine au joyeux délire inoffensif dans l’esprit. Par contre, on aurait apprécié une intelligence artificielle des touristes plus élaborée. Aussi, la musique s’oublie vite, mais ce n’est pas vraiment un mal.

Note : 13/20

Cannibal Cuisine est en position de ravir les joueurs en quête d’un petit délire fun à plusieurs. Clairement pas pensé pour une pratique en solo, le soft se dégustera bien mieux avec des amis sur le canapé. C’est dans cette configuration que cet Overcooked-like pourra séduire, notamment grâce à une difficulté tout de même au rendez-vous.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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