Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Nintendo Switch
- PC
- Développeur : Catastrophic_Overload
- Editeur : Yogscast Games
- Date de sortie : 6 août 2020
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- Note : 6/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Drink More Glurp, entre bonnes idées et insuffisances
Les Jeux Olympiques et le jeu vidéo, c’est une histoire d’amour qui dure depuis bien longtemps. Si le tout premier soft sous licence, Olympic Gold, est paru en 1992, d’autres ont tout de même bien déblayé le terrain. D’ailleurs, en vérité, il faut remonter à 1977 (oui, quarante-trois ans, c’est la folie) pour trouver la trace d’un certain Video Olympics, sur Atari 2600. Depuis, vous imaginez bien que les itérations se sont succédé, revoyant au fil du temps l’approche du gameplay. Longtemps, très longtemps même, c’est la technique du matraquage de bouton, directement issue de Track And Field, qui a dominé le genre. Depuis quelques années, on sent que les développeurs se rapprochent plus d’une pluralité des mécaniques, comme on peut la voir dans les Mario et Sonic aux Jeux Olympiques. C’est intéressant, n’est-ce pas ? Bon, oubliez tout ça, car Drink More Glurp propose encore autre chose.
Autant vous le signaler de suite : il n’y a aucune trace de véritable histoire dans Drink More Glurp. Par contre, le jeu débute tout de même par un écran intriguant. Une coupure afin de laisser un sponsor s’exprimer est annoncée (une page de pub, donc), avant qu’une sorte de gros bonhomme aux traits simples ne s’enfournent une boisson pas du tout enviable. D’ailleurs, on retrouvera ce genre de coupure entre certaines épreuves. Pourquoi ? Une critique du monde sportif ? De la consommation extrême ? Juste pour faire joli, ou laisser le joueur aller s’envoyer un shot de tequila ? On n’a pas vraiment d’idée, et nous n’aurons jamais la moindre réponse à ce sujet. Enfin bon, grosso modo, des extraterrestres auraient capté l’importance de nos réclames, et en auraient conclu qu’elles sont au centre de nos Jeux Olympiques. Bon, pourquoi pas. Ah, sachez aussi que les sous-titres sont assurés en français, ce qui est toujours bienvenu.
Développé par Catastrophic_Overload, studio anglais basé à Bristol, composé par deux personnes, Drink More Glurp est un premier jeu. Écrivons que, pour débuter une carrière, un party game peut être à double tranchant. Certes, l’accumulation de mini-jeu fait en sorte qu’un développement se découpe de lui-même, laissant les artistes bien se concentrer sur chacune des mécaniques. Mais, en contrepartie, il faut faire attention à ne pas oublier de proposer un contenu digne de ce nom. En arrivant à l’écran principal, on a le choix entre deux modes : Multi (de un à vingt joueurs), et Défis. C’est tout, et c’est le principal regret que nous émettons dans ce test. Certes, les épreuves, là aussi finalement peu nombreuses même si le concept de sponsors apportant des spécificités aléatoires nous plait bien, se révèlent plus funs qu’espérés. Et on a trois modes de difficulté. Mais on a quand même l’impression d’en faire un peu vite le tour.
La physique et les mécaniques fonctionnent bien
Pourtant, nulle question d’éliminer d’office Drink More Glurp. Le jeu plaira très certainement à un public du genre déluré, qui n’a pas peur de se frotter à une direction artistique à la limite du jeu Flash, mais dont les qualités se trouvent bien dans le fun, Joy-Con en mains. Par contre, il faut vous avertir que les premiers moments seront un peu rudes. En effet, la prise en mains des différents jeux s’appuie sur la principale spécificité physique de ces extraterrestres sportifs : leurs bras démesurés. Du coup, pour cavaler dans les épreuves de course, il va falloir imprimer un mouvement rond sur les sticks, chacun ayant une incidence sur l’un des membres. Oui, ça a l’air totalement bordélique car, vous l’imaginez, le moteur physique s’en mêle et donne un caractère incertain aux actions. Il faut donc essayer de contenir au mieux l’avatar qui rebondit n’importe comment, tout en trouvant le bon rythme. Et ça fonctionne plutôt bien : on se prend au jeu, en rageant bien des fois.
D’autres épreuves vous demandent de balancer des objets au loin, ou de sauter au dessus de haies, voir en longueur. Drink More Glurp est tout à fait ce genre de jeux qui cherchent à vous faire rire de vos échecs, un concept très à la mode en cette époque où les streamers sur Twitch cherchent à nous proposer des expériences qui font réagir. Pareil pour les sponsors : les faire intervenir de manière aléatoire, histoire d’ajouter un handicap (membres liés, raccourcis, ce genre de choses), est on ne peut plus pensé dans une optique de fun à partager. Par contre, on se doit d’émettre ici une deuxième retenue : si le soft est jouable jusqu’à vingt, c’est uniquement en local. Vraiment dommage. Du coup, si vous n’avez pas d’amis sous la main, il va falloir se replier sur le solo, la chasse au meilleur temps, gagner des éléments cosmétiques pour votre avatar. On insiste : ce titre ne s’envisage sur la longueur qu’avec des potes sur le canapé…
Ajoutons, enfin, que Drink More Glurp se tient évidemment très bien du côté de la pure technique. Pas une trace de baisse de framerate n’a été détectée, aucun crénelage, c’est propre. Par contre, on n’est pas vraiment fan de la direction artistique, qui navigue entre le naïf et le rendu Flash. Les couleurs sont jolies, ce n’est pas le problème, mais on n’est pas séduit par le character design. Aussi, on aurait aimé plus d’indices à propos du monde extraterrestre sur lequel les épreuves se déroulent. Tout cela aurait pu prendre place sur notre bonne vieille planète Terre sans que l’on y voit une différence. L’ambiance sonore, elle, ne nous a laissé aucun souvenir particulier. C’est, quelque part, plutôt positif : on sait à quel point une mauvaise musique, dans ce genre de jeu, peut agacer. Ce n’était donc pas le cas, tant mieux.
Note : 12/20
Drink More Glurp est le genre de petite expérience pas désagréable, à tenter quand le jeu est en solde. Le contenu reste assez chiche, et l’on ne goûte que peu à la direction artistique. De plus, l’absence d’un mode online se fait évidemment ressentir. Reste que l’on apprécie les mécaniques qui sortent de l’ordinaire, et le système des sponsors apporte de l’imprévu. Une première expérience à peu près positive, donc, pour Catastrophic_Overload.