Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Développeur : FuturLab
- Editeur : Curve Digital
- Date de sortie : 20 août 2020
- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Peaky Blinders Mastermind est une bonne adapatation
Et si une nouvelle mode des adaptations de séries ou films sorties de nulle part était entrain de naître ? Si vous suivez nos colonnes, vous vous rappelez peut-être de notre article concernant John Wick Hex, un jeu qui tentait des choses pour le moins étonnantes dans l’univers de la licence, en prenant les joueurs dans un contrepied certes pas toujours heureux, mais qui avait la force de ne pas se conformer aux attentes. On a pu aussi voir d’autres sorties récentes, parfois très discutables, comme un certain Fast and Furious : Crossroads (évitez-le à tout prix !), qui ne sont plus effrayées par l’apparente impossibilité d’apposer un gameplay sur un univers spécifique. Aujourd’hui, c’est Peaky Blinders Mastermind que l’on retrouve au centre d’un essai, ce qui nous a tout d’abord fortement remué. Et pourtant, le jeu développé chez FuturLab (que l’on connaissait surtout pour son Velocity), édité par Curve Digital, est parvenu à nous charmer en partie !
Mais comment une série comme Peaky Blinders, diffusée depuis sept ans (et pas encore bouclée), peut faire l’objet d’une adaptation de la part d’un studio aux moyens limités ? C’est une question qui nous a fortement travaillé, et la réponse est en fait fort simple : en tentant de compléter le show, et en s’appuyant sur des mécaniques qui dépassent le concept de ce qu’on peut voir sur le petit écran. Côté histoire, on suit tout d’abord le retour des Shelby à la liberté, après une période par la case prison. Après un retour bien arrosé, qui occasionne d’ailleurs la première mission du jeu, Arthur va s’attirer les foudres d’un gang rival, et c’est bien entendu Tommy qui va en faire les frais. Les événements se présentent comme une sorte de préquel à la toute première saison, ainsi les nouveaux venus ne seront pas trop perdus. Par contre, on ne peut que conseiller à ceux-ci de s’intéresser de près à cette très bonne série, et l’avoir vu vous vaudra tout de même d’avoir la référence sur certains clins d’œil qu’on vous laisse découvrir. Signalons que le soft est entièrement sous-titré en français, et de manière plutôt soignée.
Peaky Blinders Mastermind est donc plaisant à suivre, grâce à des cutscenes à base d’artworks certes statiques, mais qui savent au moins capter l’atmosphère de l’Angleterre des années 1920. Cependant, c’est surtout du côté du gameplay que l’on attendait de vérifier si le projet n’était pas trop hors de propos. Et ô surprise : ce n’est pas le cas ! On fait face à un tactival-puzzle game intelligent, basé sur l’utilisation du temps et de l’espace. On va voir que d’autres mécaniques rentrent aussi en jeu, mais le principe se situe là : il faut gérer une ligne du temps, que l’on peut remonter et rejouer à notre guise. Pour faire simple, votre action, que ce soit une marche vers un endroit ou l’ouverture d’une porte, est enregistrée. Ensuite, on peut rembobiner, voir le personnage effectuer ce qu’on vient d’effectuer, et utiliser un autre personnage qui profitera de cette planification. C’est simple comme bonjour, mais il vous faudra sûrement du temps pour vous y faire, notamment à cause d’une configuration des touches pas toujours optimale. Heureusement, les premières missions prennent la forme d’un bon tutoriel.
Un tactical-puzzle game qui reste abordable
D’autres mécaniques viennent s’ajouter à cette base. Peaky Blinders est une série qui aborde un gang anglais, donc on ne pouvait pas imaginer que FuturLab passe à côté de l’occasion d’exploiter les autres personnages. Arthur, Polly et d’autres sont de la partie, et tous avec leurs caractéristiques que l’on vous laisse découvrir pour ne pas trop spoiler les puzzles qui vous attendent. C’est fait en cohérence avec la série, on apprécie grandement cette fidélité au matériau d’origine. Aller, on peut juste décrire cette fille qui peut attirer l’attention des gardes, lesquels peuvent vous remarquer si vous vous aventurez dans leur cône de vision (lequel est inscrit à l’écran). On fera donc attention d’attendre que les voyous soient trop occupés à taper la discussion avec la gourgandine, et hop on passe. Ajoutons aussi un timer, avec des objectifs de temps à atteindre, ou encore des objets à collecter au sein des niveaux. C’est simple encore une fois, en tout cas une fois le principe digéré. Et c’est peut-être même un peu trop simple. Là est notre principal regret concernant cette sympathique expérience : elle s’avère trop aisée pour les connaisseurs, et trop difficile pour des fans de la série qui ne feraient pas du jeu vidéo leur passion première. Le soft a donc un peu le cul entre deux chaises dans son challenge.
Techniquement, Peaky Blinders Mastermind souffle le chaud et le froid. Ce n’est pas mauvais, les textures sont plutôt détaillées, ce qui donne des environnements assez précis. Par contre, on a croisé quelques baisses de framerate, rien de bien méchant mais notable. Aussi, et plus ennuyant, on a eu une poignée de PNJ qui ne déclenchait pas leur script, nous obligeant à recommencer un niveau. Ce fut rare, et pas bien handicapant, mais on espère tout de même qu’une mise à jour viendra régler ce souci. Plus positif : la direction artistique est un vrai bonheur. On reconnait bien l’ensemble des personnage, que de soit dans le design et même l’animation. Et, décidément, cette Birmingham post-Première Guerre Mondiale est bourrée de charmes, même si un peu répétitive par moment. Par contre, il est dommage que les voix ne soient pas du voyage. Pourtant, les acteurs sont crédités au générique, c’est à n’y rien comprendre.
Note : 14/20
Peaky Blinders Mastermind rejoint les rangs des bonnes adaptations, et voilà une bonne surprise ! Si le jeu n’est pas exempt de reproches, on pense avant tout à une difficulté entre deux eaux, ou encore aux quelques bugs croisés ici ou là, il surpasse d’assez loin des attentes qui, avouons-le, n’étaient pas très élevées. FuturLab est parvenu à trouver une mécanique efficace, et a su l’enrober d’une bonne dose d’hommage à la série. On n’en espérait pas tant, et le résultat s’impose donc comme une réussite.