Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Nintendo Switch
- Développeur : Happinet
- Editeur : Matrix Software
- Date de sortie : 10 décembre 2020
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Brigandine revient, toujours autant « de niche »
Si l’on vous dit Brigandine, on n’est pas vraiment certain que le titre parlera à beaucoup de joueurs. Et ce même s’ils sont attentifs aux jeux de niche, c’est dire si l’on est là en présence d’une licence obscure. Obscure certes, mais très appréciée par les amateurs de jeux de stratégie à la japonaise, de ceux qui guettent impatiemment chaque nouvelle itération d’un Romance Of The Three Kingdoms, par exemple. Paru voilà vingt ans, sur la toute première PlayStation et uniquement au Japon, Brigandine : The Legend Of Forsena a tout de même ses adeptes nostalgiques. Si ceux-ci sont invités par le même studio, Happinet, à revenir vers cet univers avec Brigandine : The Legend Of Runersia, les nouveaux venus peuvent doivent tout de même s’attendre à une expérience rude.
Brigandine : The Legend Of Runersia s’inscrit totalement dans l’esprit du jeu de stratégie à la japonaise. On a donc droit à une importance très appuyée du scénario, par le biais de phases de lecture de textes accompagnées d’artwork. Oui, la méthode de narration est très classique, mais ce qu’on y découvre est si bon, et riche, que l’on oublie cette forme quelque peu plate. Sur un continent regorgeant de mana, le joueur en maitrise l’une des six nations (Guimoule, Shinobi, Norzalea, Saleesia, Mirelva et Gustava). L’action se déroule dans une époque troublée, longtemps après qu’un chercheur ait provoqué l’apparition des monstres, et chacune des nations provoque son propre récit. Oui, cela pousse évidemment à la rejouabilité, surtout que l’univers ne se dévoile totalement qu’en ayant tous les points de vue. L’objectif de chacun des scénarios reste globalement le même : mener une guerre totale afin de combattre l’idéologie adverse, et ceci bien accompagné de motivations très prenantes. Et tout cela baigné d’une direction artistique très efficace, et une technique bien stable sur tous les points. Malheureusement, les sous-titres ne sont pas disponibles en français mais en anglais.
Grosse durée de vie grâce à plusieurs scénarios
Il faut avoir à l’esprit que Brigandine: The Legend Of Runersia s’inscrit dans une voie tactique au rendu visuel schématique. Pour faire plus simple, il s’agit de découvrir un environnement organisé par cases, ce qui pousse à un point de vue très élevé, et même macro. Ce point de vue, très utile quand on a bien capté les (pas si nombreuses) mécaniques, peut tout d’abord créer un sentiment proche de l’embarras. On se dit que tout sera complexe, mais c’est faux : on ne fait pas non plus face à un 4X à la Stellaris, d’ailleurs n’attendez pas d’éléments diplomatiques. Passez du temps à bien comprendre le tutoriel, il s’agit d’ailleurs d’un passage indispensable à nos yeux si vous voulez multiplier les conquêtes de forts. Votre choix de la nation a un impact direct sur les ressources en début de partie, tandis que le niveau de difficulté induit un nombre de tours dans les batailles. Les débutants iront donc vers le Easy, qui propose un nombre de tour infini.
On passe notre temps à préparer nos troupes, à gérer les points de mana pour bien s’entourer des meilleurs soldats, à les placer idéalement, avant de lancer les hostilités. Le cœur de Brigandine : The Legend Of Runersia se trouve là, dans un concept qui place le combat au centre. Cela pourra surprendre, et une impression de répétition pointe le bout de son nez au bout de quelques heures de jeu. Heureusement, des spécificités viennent contrecarrer cela, comme la prise en compte du type de terrain, avec des troupes plus sensibles à certains, et des ennemis qui ont tendance à bien contre-attaquer. On a aussi droit à un système pierre-feuille-ciseaux, permettant ainsi aux joueurs de jouer avec les faiblesses adverses. Attention cependant, car les ennemis ont parfois une IA un peu cheaté, semble prévoir beaucoup trop à l’avance nos actions. Ajoutons une composante RPG, avec des classes qui gagneront en skills. Enfin, on ne peut que regretter une ergonomie des menus très perfectible, avec des manipulations dont on se serait bien passé.
Note : 15/20
Brigandine : The Legend Of Runersia se destine avant tout aux fans de jeux taciques à la japonaise, et les curieux de ce qu’on appelle les softs de niche. Son histoire, bien plus intéressante et riche qu’on ne l’avait imaginé, nous pousse aussi à y revenir pour en découvrir les différents points de vue. Si la représentation du monde pourra un peu refroidir celles et ceux qui attendent un peu de détails, le point de vue macro fait aussi en sorte que l’on contrôle que mieux les offensives. On ne regrettera qu’une ergonomie des menus pas évidente, mais on s’y fait au final.