[Critique] The Crow : un remake à la hauteur ?

Caractéristiques

  • Titre : The Crow
  • Réalisateur(s) : Rupert Sanders
  • Avec : Bill Skarsgård, FKA Twigs, Danny Huston, Laura Birn, Sami Bouajila et Isabella Wei.
  • Distributeur : Metropolitan FilmExport
  • Genre : Action, Policier, Fantastique, Thriller
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 111 minutes
  • Date de sortie : 21 août 2024
  • Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
  • Note du critique : 3/10

Trente ans après la sortie du film original, qui est devenu culte, voici que le remake de The Crow, cette fois réalisé par Rupert Sanders (Ghost in the Shell), arrive dans nos salles. Le long-métrage raconte l’histoire d’Eric et sa fiancée Shelly qui sont sauvagement assassinés par un gang de criminels. Mais une force mystérieuse ramène Eric d’entre les morts, qui, doté de pouvoirs surnaturels, entreprend de se venger pour sauver son véritable amour. Un remake à la hauteur du film d’Alex Proyas ?

Un gros problème de scénario

Disons-le tout de suite : si vous aimez  le film de 1994 avec le regretté Brandon Lee, ou le comics de James O’Barr, passez votre chemin. Si le long-métrage d’Alex Proyas était une bonne adaptation, la version de 2024 reprend juste les noms des personnages et le côté vengeance. Mais plongeons-nous dans cette version… Le plus gros problème de cette version de The Crow, au-delà du fait qu’elle ne soit pas fidèle au comics, est son scénario. Toute la première partie, qui dure une bonne quarantaine de minutes, nous montre l’histoire d’amour entre Eric et Shelly. On les découvre chacun de leur côté avant qu’ils se rencontrent en cure de désintox. Ils s’échappent, vivent leur histoire et le passé de Shelly revient pour que le couple soit assassiné. Il ne reste donc qu’une bonne heure pour faire revenir Eric à la vie afin qu’il se venge.

Premier problème de cette première partie : l’histoire d’amour entre Eric et Shelly ne fonctionne pas et l’on n’y croit à aucun moment. Si Bill Skarsgård fait de son mieux malgré un nombre de tatouages et un character design qui nous font penser au Joker de Jared Leto dans Suicide Squad (et ce n’est pas un compliment). L’alchimie avec FKA Twigs n’est pas présente. La chanteuse, dont c’est ici la seconde prestation dans un film, n’est qu’à moitié convaincante et surjoue dans certaines scènes. L’autre problème, c’est que cela donne un mauvais rythme au film. Et, si on ne croit pas à la romance, comment peut-on s’intéresser à la vengeance? Du coup, l’ennui s’installe. En fait, Si l’histoire d’amour entre Eric et Shelly avait été racontée par de petits flashback durant le film, l’impact sur le spectateur aurait été meilleur.

image Bill Skarsgård the crow
Copyright Metropolitan FilmExport

Un film qui ne respecte pas ses propres règles

Concernant la vengeance, nous pouvons louer le côté sanglant, voire gore de The Crow, qui apporte tout de même un peu de fun au film. Les scènes où Eric se régénère ou quand il tue des hommes de main à foison nous réveillent un petit peu. Mais, à côté de ça, nous avons tout le lore du film qui est surexpliqué, ce qui détruit clairement tout le mysticisme entourant la figure du corbeau, notamment à cause du personnage interprété par Sami Bouajila (dont il faudra regarder le générique de fin pour comprendre qui il est grâce au nom de son personnage), qui va expliquer les règles plusieurs fois. Sauf que, quand on installe des règles, il faut s’y tenir. Ici, on nous dit que c’est le corbeau qui va guider Eric dans sa vengeance et l’amener vers ceux qu’il doit tuer. Sauf que non, là encore, on tue encore le mysticisme pour tomber dans la facilité scénaristique.

Quand Eric tue un sous-fifre, il va tomber sur un indice ou un SMS/appel envoyé à celui-ci qui l’amène à la personne suivante. C’est tellement récurrent que cela en devient risible et prévisible. D’ailleurs, du côté des méchants, le principal antagoniste, Vincent Roeg (incarné parfaitement par Danny Huston) possède des pouvoirs – un du moins. Et, alors qu’on explique trop toute l’histoire et le lore, pour le méchant, c’est tout le contraire : on ne sait pas ce qu’il est et comment il a eu ses pouvoirs. Aucun background ne nous est donné. Il aurait été intéressant, par exemple, de faire un parallèle entre Eric et lui, mais non. On a juste un méchant lambda.

image fka twigs the crow
Copyright Metropolitan FilmExport

On sauve la réalisation

Si on doit sauver vraiment quelque chose de The Crow version 2024, c’est le côté technique du film. Rupert Sanders est un bon technicien. Il l’a déjà prouvé par le passé. Ici, il fait le travail, certes classique, mais de manière assez carrée – surtout lors des quarante-cinq premières minutes d’exposition. Il nous sort quand même quelques bons plans séquences, comme celui qui ouvre le film. Mais on sent qu’il s’amuse largement plus lors des scènes d’action, comme celle du combat dans la voiture ou celle de l’opéra. Même si pour cette dernière, on ne croit pas une seconde que le public présent n’entend pas les nombreux coups de feu qui sont tirés juste à côté, mais bref…

Là, au moins, le réalisateur se fait plaisir et nous avec les façons de tuer d’Eric nous font croire, un instant, qu’il y a un minimum de créativité. Même la direction photo, qui donne un côté trop réaliste à l’ensemble, n’est pas moche, loin de là. Et les effets spéciaux sont de qualité pour un budget de 50 millions de dollars. On a vu largement pire pour de plus gros budgets. Par contre, la composition musicale de Volker Bertelmann n’est pas terrible, voire fade. Là aussi, on croirait que le compositeur oscarisé pour À l’ouest rien de nouveau est en mode automatique. Les chansons utilisées sont juste là pour faire “cool” mais, là encore, ça ne fonctionne pas.

Cette nouvelle version de The Crow n’est clairement pas un bon film, ni un bon remake, et encore moins une bonne adaptation du comics. Si nous sauvons la technique, le reste pose clairement trop de problèmes. Une belle coquille vide à qui il manque désespérément une âme. 

Article écrit par

Adore le cinéma en général, que ce soit les gros blockbusters ou les plus petits films, les séries TV et les jeux vidéo. Il réalise de nombreux tests de blu-ray et films en UHD 4K et couvre l'actualité cinématographique en salles.

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