Caractéristiques
- Titre : Beetlejuice Beetlejuice
- Réalisateur(s) : Tim Burton
- Scénariste(s) : Alfred Gough et Miles Millar
- Avec : Jenna Ortega, Michael Keaton, Winona Ryder, Catherine O’Hara, Justin Theroux, Monica Bellucci et Willem Dafoe.
- Distributeur : Warner Bros France
- Genre : Comédie, Fantastique, Epouvante-horreur
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 104 minutes
- Date de sortie : 11 septembre 2024
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- Note du critique : 8/10 par 1 critique
Nouveau long-métrage réalisé par Tim Burton (Dumbo, Miss Peregrine et les enfants particuliers) et suite du film culte sorti en 1988, Beetlejuice Beetlejuice nous fait ramener la famille Deetz à Winter River après un terrible événement. Toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice, Lydia voit sa vie bouleversée lorsque sa fille Astrid, adolescente rebelle, ouvre accidentellement un portail menant à l’Après-vie. Alors que le chaos plane sur les deux mondes, ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un ne prononce le nom de Beetlejuice trois fois et que ce démon farceur ne revienne semer la pagaille… Est-ce que l’attente de 36 ans vaut le coup ?
Le retour du Burton des années 80-90
Clairement, oui. On avait peur que cette suite ne soit pas à la hauteur par rapport à ce qu’est devenu Tim Burton depuis un peu plus d’une vingtaine d’années. Mais non, on a le droit au grand Burton des années 80-90. Et cela passe, au départ, par le scénario d’Alfred Gough et Miles Millar (créateurs des séries Smallville et Mercredi). Ils nous offrent une histoire qui revient à l’essence de ce que faisait le réalisateur à ses débuts. On retrouve donc la famille Deetz, qui fait le deuil de Charlie, qui vient de décéder dans des circonstances aussi horribles qu’amusantes. C’est à ce moment que l’ex-femme de Beetlejuice refait surface pour l’éliminer. Un prétexte à une histoire aussi macabre que délirante.
Du côté des personnages du premier film qui sont de retour, Lydia (Winona Ryder, toujours excellente) est toujours là. Arborant son éternel look gothique, elle est devenue animatrice d’une émission télé où elle fait parler ses talents pour communiquer avec les fantômes. Elle est toujours hantée par Beetlejuice (Michael Keaton, qui s’éclate comme un petit fou) et a des problèmes de communication avec sa fille Astrid (Jenna Ortega, qui s’imbrique bien dans l’univers de Burton) depuis le décès du père de la jeune fille. Evidemment, cette histoire est là pour que les liens familiaux se resserrent et qu’Astrid fasse le deuil de son père. On retrouve aussi la belle-mère de Lydia, Delia (l’hilarante Catherine O’Hara). Toujours aussi excentrique, elle offre quelques-uns des moments les plus délirants de Beetlejuice Beetlejuice. En ce qui concerne les nouveaux personnages, nous vous laissons les découvrir, mais ils s’incorporent tous bien, autant à l’histoire qu’à l’univers en général.
Une suite qui tient ses promesses
L’histoire en elle-même est un gros prétexte pour nous faire rire. Attention, nous parlons là d’un humour noir et macabre, voire sanglant, comme en avait l’habitude Burton il y a bien longtemps. Celui-ci repose autant sur les jeux de mots que des gags visuels, qui fonctionnent parfaitement à chaque fois. De plus, le réalisateur utilise nombre de techniques cinématographiques et de références pour s’amuser. Entre une scène en noir et blanc type film de la Hammer, des effets spéciaux pratiques, en stop motion, en numérique, une scène musicale et quelques tacles à Disney et des références à Mario Bava.
Il déploie tout ce qui est possible pour raconter cette histoire et il le fait bien. Qu’est ce que cela fait du bien de revoir le réalisateur à ce niveau ! Alors qu’il était en mode automatique depuis au moins 25 ans (si l’on excepte Sweeney Todd), on dirait qu’il retrouve là une seconde jeunesse. En plus des différentes techniques employées, visuellement, Beetlejuice Beetlejuice est un régal. Si nous avons toujours la traditionnelle petite ville des Etats-Unis, qu’on retrouve la maison des Deetz avec son grenier et sa maquette où Burton privilégie des tons gris monotone, l’après-vie est complètement joyeux, avec des couleurs clinquantes débordant d’imagination, autant sur les décors que les personnages qui hantent ce lieu.
Un univers délirant et hilarant
Si nous avons un grand Burton, nous avons aussi un grand Danny Elfman. Le compositeur était aussi en mode automatique depuis quelques années – malgré quelques fulgurances de-ci de-là – et lui aussi nous offre une partition des grands jours. Comme quoi, revenir à la source est souvent une bonne chose. Le seul petit reproche que l’on pourrait formuler au film est son rythme. BeetleJuice Beetlejuice possède trois grandes trames narratives et, si on ne s’ennuie pas durant 1h45, le passage d’une histoire à l’autre n’est pas tout à fait bien géré.
En vrai, nous avons peu à dire sur Beetlejuice Beetlejuice. C’est une très bonne suite au film culte de 1988, mêlant gags et humour macabre qui fait mouche. Mais surtout, on retrouve le Tim Burton des grands jours. Il aura fallu un retour aux sources au réalisateur pour qu’il retrouve une nouvelle vitalité et des idées visuelles délirantes. Tout simplement le meilleur film de Tim Burton depuis vingt-cinq ans.