[Test – PlayStation 5] Until Dawn : Le retour

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 5
      Existe aussi sur :
    • PC
  • Titre : Until Dawn
  • Développeur : Supermassive Games
  • Scénariste(s) : Graham Reznick et Larry Fessenden
  • Editeur : Sony Interactive Entertainment
  • Date de sortie : 4 octobre 2024
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Du neuf avec du vieux…

En 2015, Supermassive Games entre par la grande porte dans le monde du jeu vidéo avec Until Dawn, un jeu d’horreur narratif exclusif à la Playstation 4. Aidé par un casting de stars (Hayden Panettiere, Rami Malek, et Peter Stormare), il s’amusait à reproduire (et parfois un peu parodier) les clichés inhérents aux codes du genre à travers une histoire néanmoins très bien écrite et haletante.


L’expérience en elle-même trouvait son intérêt dans les choix que nous pouvions effectuer, et qui impactaient le déroulement du récit et le destin des personnages. Ce qui d’ailleurs créé un paradoxe amusant car, dans un bon slasher au cinéma, souvent, c’est le nombre de morts et les circonstances de ces morts qui font en partie le sel de l’histoire, alors que, dans le jeu, la meilleure partie qu’on puisse faire est justement de faire les bons choix pour obtenir le plus de rescapés possible, voire même zéro victime.

Aujourd’hui, Until Dawn bénéficie d’une remasterisation disponible sur PS5 et PC (et non pas d’un remake), mais, instinctivement, on pouvait se poser des questions sur l’utilité d’une telle démarche. Une fois le jeu refait, malheureusement, malgré plusieurs améliorations notables, y compris en termes de graphisme, on est en droit de toujours se poser la question.

Halloween est là et c’est néanmoins le bon moment pour ressortir un jeu qui, malgré l’anthologie de Bandai Namco (que Supermassive Games a lancé ensuite pour surfer sur la réussite de son poulain), n’a jamais retrouvé le même équilibre que lors de son premier jeu. Donc, 10 ans plus tard, le studio se décide à cette remasterisation afin, certainement, de promouvoir la future adaptation cinéma et une possible suite à venir, si on se réfère à l’une des scènes ajoutées.

… mais un vieux qui fait pas neuf

Comme nous l’avons dit, en matière d’améliorations, visuellement, on sent qu’il y a eu un effort de fourni, même si la version de 2015 assure toujours le spectacle. Il y a également de (micro)ajouts notables, scénaristiquement parlant, entre autres dans le prologue, qui est désormais plus long et met en place davantage les personnages et la suite de l’histoire.

C’est le studio Ballistic Moon qui a pris le relais de Supermassive Games pour cette remasterisation, et qui s’appuie sur le moteur graphique Unreal Engine 5. Un choix judicieux car, en effet, visuellement, le niveau de détail a pris du galon et l’ambiance s’en ressent – plus immersive, avec des effets lumineux qui gagnent en éclat et une modélisation des personnages plus précise (même si les expressions faciales et la synchronisation labiale sont toujours loin d’être parfaites). Pour le reste, le jeu n’a pas vraiment changé et l’ambiance couloirs étriqués continue de faire son effet et accentue les moments d’angoisse pour nous faire sursauter.

En revanche, au niveau de la prise en main, on regrettera un manque notable d’effort car on a souvent droit à de grosses saccades, voire même des bugs de collision qui nous obligent souvent à tourner le curseur de la manette plusieurs fois pour réussir à passer par une porte ou contourner un PNJ qui nous accompagne. Heureusement, cela n’arrive pas tout le temps, mais la lourdeur de l’ensemble nous rappelle l’ancienneté du jeu malgré les peaufinages.

Le vrai problème surgit uniquement lorsque vous êtes en situation d’urgence et que votre taux de réaction ne dépend pas uniquement des actions contextuelles. La lourdeur de votre personnage devient alors vite pesante. Des défauts quelques peu pénibles mais qui, fort heureusement, sont à nouveau absorbés par un récit aussi angoissant que captivant.

En résumé, cette version Until Dawn 2024, malgré ses améliorations techniques, reste un simple remastered et n’atteint donc pas le niveau de certains jeux PS5 plus récents. En revanche, son histoire n’a pas pris une ride et, s’il est difficile de conseiller le jeu à tous ceux qui ont déjà joué à l’expérience originelle compte tenu d’un prix de vente à 70 euros clairement exagéré (l’arrivée sur PC a d’ailleurs donné le ton avec un pic de seulement 3000 curieux d’après Steam DB), les autres peuvent se laisser tenter par l’aventure – surtout que le jeu possède une véritable rejouabilité si on veut essayer tous les embranchements narratifs ou que l’on souhaite récupérer tous les collectibles.

Article écrit par

Depuis toujours, je perçois le cinéma, certes comme un art et un divertissement, mais aussi et surtout comme une porte vers l'imaginaire et la création. On pourrait dire en ce sens que je partage la vision qu'en avait Georges Méliès. Avec le temps, de nombreux genres ont émergé, souvent représentatifs de leurs époques respectives et les bons films comme les mauvais deviennent ainsi les témoins de nos rêves, nos craintes ou nos désirs. J'ai fait des études de lettres et occupé divers emplois qui jamais ne m'ont éloigné de ma passion. Actuellement, sous le pseudonyme de Mark Wayne (en hommage à l'acteur John Wayne et au personnage de fiction Bruce Wayne alias Batman), je rédige des critiques pour le site "Culturellement Vôtre". Très exigeant dans ma notation des films, en particulier concernant le scénario car c'est la base sur lequel aucun bon film ne peut émerger s'il est bancal ou pour le moins en contradiction avec son sujet. Je conserve une certaine nostalgie d'une époque qui me semble (pour l'instant) révolue où le cinéma ne se faisait pas à base de remakes, intrigues photocopiées et bien-pensance. Néanmoins, rien n'entame mon amour du cinéma, et chaque film que je regarde me le rappelle, car bons ou mauvais, ils restent le reflet de notre époque.

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