Caractéristiques
- Titre : Rapide
- Réalisateur(s) : Morgan S. Dalibert
- Scénariste(s) : Morgan S. Dalibert
- Avec : Paola Locatelli, Alban Lenoir, Anne Marivin, Rik Kleve, Mathilde La Musse et Tchéky Karyo
- Distributeur : Universal Pictures International France
- Genre : Action, Comédie
- Pays : France
- Durée : 98 minutes
- Date de sortie : 16 avril 2025
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Second long-métrage écrit et réalisé par Morgan S. Dalibert (Aka), Rapide raconte l’histoire de Max qui a toujours aimé aller vite. Elle ne sait pas faire autrement. Alors, quand elle découvre le karting, c’est une évidence : elle sera championne de F1. Les compétitions juniors s’enchainent, les victoires aussi. Pourtant, à 17 ans, aucune écurie ne la retient. Sa faute principale : être une jeune femme dans un sport d’hommes. Face à ce monde qui lui tourne le dos, seul un ancien pilote de deuxième zone totalement fantasque croit encore en son potentiel. Un seul but : faire de Max la plus rapide.
Une histoire convenue
Côté scénario, on est sur du classique : une personne talentueuse qui va devoir surmonter des embûches pour réaliser son rêve. Divisé en trois actes, Rapide se concentre dans sa première partie sur la jeunesse de Max, qui a toujours voulu aller vite — et ce, dès sa naissance. Que ce soit à pied ou à vélo, elle a toujours eu le « need for speed ». Un jour, alors qu’elle est encore adolescente, elle découvre le karting : une révélation. Après de nombreuses victoires, elle est acceptée dans l’une des meilleures écoles de pilotes du monde. À la fin de son année, elle pourrait — ou non — intégrer une écurie de F3. Ce ne sera pas le cas, et le premier acte se termine sur une note tragique.
Plutôt bien écrite, cette première partie sert à nous présenter les personnages, et elle le fait efficacement. Max (interprétée par Paola Locatelli, qui s’avère être un bon lead pour son âge) est bien introduite. On comprend immédiatement sa passion. On découvre aussi sa mère, Pauline (Anne Marivin, solide dans son rôle), avec qui elle vit. Et son rival sur la piste, Will (Rik Kleve, aussi attachant qu’agaçant, dans son personnage et dans son jeu). On est plongé dans l’univers très masculin des écoles de pilotage. Le film aborde donc en filigrane la question du féminisme, tout en rappelant qu’aucune femme pilote de F1 n’a jamais terminé une saison. Cela rend le rêve de Max encore plus inaccessible.
Une dynamique maître/élève plaisante
Le second acte débute alors que la jeune femme a complètement changé de vie. Mais une rencontre avec un ancien pilote de F1 va tout bouleverser. Stanislas, interprété par Alban Lenoir (qui en fait des caisses dans un rôle haut en couleur), vit dans un château, possède une collection de voitures impressionnante et ne semble faire que s’amuser. Pourtant, il croit au talent de Max et va tout faire pour la remettre sur les rails. On découvre aussi un nouveau personnage : Mélanie (jouée par Mathilde La Musse, qui semble s’amuser dans son rôle). C’est une jeune femme qui devient l’amie de Max, mais qui n’a malheureusement pas beaucoup d’impact sur l’histoire. Elle est un peu mise de côté, alors qu’elle aurait pu jouer un rôle plus important.
Dans cette seconde partie, on suit donc une dynamique maître/élève classique mais plaisante. Leur relation, faite de hauts et de bas, fonctionne bien. La troisième et dernière partie offre à Max une chance : trois courses de F3 pour prouver son talent. Évidemment, on voit venir la fin de loin, mais cela reste agréable à suivre, car Rapide ne ralentit jamais. Les trois parties sont bien équilibrées, et l’arrivée de Stanislas donne un vrai coup de boost au second acte, qui est aussi celui avec le moins d’action en piste.
Une réalisation immersive
Si on regarde de plus près, on peut clairement faire le parallèle avec le film Gran Turismo, sorti en 2023. Ce n’est en aucun cas un reproche : la comparaison est naturelle. En effet, Rapide n’a rien à envier à ce film américain. La réalisation de Morgan S. Dalibert est plutôt solide. Techniquement, on sent qu’il s’éclate sur les scènes de course, qu’il rend immersives et prenantes, autant grâce à une bonne utilisation du drone que par des méthodes plus classiques. Cela constitue déjà une belle réussite. Le reste du long-métrage est filmé proprement, efficacement.
Il est aussi soutenu par un bon travail sur le son et par le mixage, qui nous plongent directement dans le cockpit. La direction artistique est également réussie : on se sent pleinement immergé dans le monde des écoles de pilotage et des circuits. Les effets spéciaux sont de qualité. Enfin, la musique d’Étienne Forget accompagne le tout avec justesse, faisant monter la tension quand il le faut.
Pas de temps morts, pas de détours : Rapide va droit au but, et il le fait bien. Un divertissement réussi avec un scénario classique mais qui fonctionne, et avec des acteurs qui font le job, voire s’amusent et nous amusent. La mise en scène des courses est immersive et n’a rien à envier aux productions américaines. Avec une durée d’un peu plus d’1h30, le film passe à toute allure.