[Test – Blu-ray 4K Ultra HD] Twin Peaks : Fire Walk With Me – Potemkine

Caractéristiques

  • Titre : Twin Peaks : Fire Walk With Me
  • Réalisateur(s) : David Lynch
  • Avec : Sheryl Lee, Ray Wise, Chris Isaak, Mädchen Amick, Kyle Maclachlan, David Bowie...
  • Editeur : Potemkine
  • Date de sortie Blu-Ray : 6 mai 2025
  • Date de sortie originale en salles : 3 juin 1992
  • Durée : 125 minutes
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Image 4K : 4/5

Twin Peaks : Fire Walk With Me été tourné en pellicule 35 mm (caméras Panavision Panaflex Platinum), et le Blu-ray 4K proposé ici respecte le format d’origine 1.85:1. Il est issu d’un master 4K, avec une compression HEVC/H.265, une image encodée en BT.709 et une présentation en SDR, un choix pleinement assumé par David Lynch. L’image a été restaurée à partir d’un scan 4K des négatifs originaux. Il nous a été confirmé qu’il s’agit bien de la restauration datant de 2017.

Le grain pellicule est bien présent, fin, homogène et naturel, sans aspect figé. Aucun effet de DNR (réduction de bruit numérique) n’a été détecté. La majorité des défauts de pellicule (cheveux, rayures, etc.) ont été nettoyés, même si l’on note encore pas mal de points blancs ici et là. La stabilité de l’image est globalement bonne, mais on observe quelques légers scintillements sur certains plans.

La définition reste solide pour un film de cette époque, y compris dans les scènes sombres ou nocturnes. Les détails sur les visages et les corps sont impressionnants, jusqu’à frôler la visibilité du maquillage des acteurs. Les textures des costumes et des décors (celui de la Red Room est somptueux) ressortent particulièrement bien. La profondeur de l’image est également très satisfaisante. Face à l’édition Blu-ray précédente, le gain en netteté est, certes, modeste mais réel.

Concernant l’étalonnage, comme indiqué en début d’article, l’image est présentée en SDR. On ne retrouve donc pas la précision d’un HDR moderne, mais c’est une volonté artistique de Lynch, afin de préserver une certaine continuité visuelle avec la série d’origine, tournée quelques années auparavant. Et cela fonctionne : le rendu reste cohérent avec la version HD de la série sortie il y a quelques années. Le rouge domine visuellement, que ce soit pour illustrer le destin tragique de Laura Palmer ou pour habiller la Red Room.

Le reste de la palette colorimétrique s’inscrit dans la lignée de la série et des productions des années 90. Les contrastes sont bien dosés, les noirs profonds sans être bouchés. Les scènes nocturnes, notamment dans la forêt en fin de film, restent lisibles. Les teintes de peau et les blancs (la tenue de lingerie de Laura) sont respectés. Aucun souci de compression n’a été relevé. Difficile de juger cette présentation sans prendre en compte les intentions de David Lynch. En dehors de celles-ci, tout n’est pas parfait, mais cette édition n’en demeure pas moins la meilleure façon de (re)découvrir Fire Walk With Me à ce jour.

Son : 4/5

Potemkine (Lynch/Oz, F for Fake) nous propose une première piste anglaise en DTS-HD Master Audio 7.1. Celle-ci se révèle puissante, bien répartie, précise, et offre une belle ampleur. Elle délivre quelques moments forts, à commencer par la célèbre scène en boîte de nuit, où la musique couvre presque entièrement les dialogues, un choix volontaire de Lynch, qui démontre une fois de plus son sens aigu du travail sonore. Les canaux surround sont souvent sollicités, notamment pour les ambiances, et certains effets marquants (les coups de feu, le cri primal de Laura, ou encore la scène de viol) bénéficient d’un placement sonore efficace et dérangeant.

Les dialogues sont clairs, y compris ceux en « reverse talk » dans la Red Room, qui passent remarquablement bien. Les compositions d’Angelo Badalamenti, et notamment le thème emblématique de la série, s’intègrent parfaitement au mixage, procurant un plaisir auditif constant. Le caisson de basse reste discret, mais c’est un choix cohérent avec la nature du mixage. Au final, cette piste 7.1 propose une expérience immersive de grande qualité, en parfaite harmonie avec l’univers de Lynch.

La piste française, ainsi que la seconde piste anglaise, sont proposées en DTS-HD Master Audio 5.1. Là encore, les qualités sont au rendez-vous : bonne répartition, précision, et mixage équilibré. Les cinq canaux sont correctement exploités, notamment pour les ambiances sonores et la spatialisation musicale. Les dialogues sont nets, y compris en VO, à l’exception, encore une fois, de la scène en boîte de nuit, mais cela fait partie de l’intention artistique.

Le niveau sonore du doublage français est bien ajusté et s’intègre convenablement au reste de la bande-son. Là aussi, le caisson de basse reste en retrait, sans que cela ne nuise à l’ensemble. Une piste alternative correcte pour la VO en 5.1, et une piste VF de très bonne tenue. Peu de longs-métrages de cette époque peuvent ce targuer d’avoir une piste française dans ce format.

Bonus : 4/5

Blu-ray 4K UHD :

  • Twin Peaks : Missing Pieces », les pièces manquantes du dossier (91′) uniquement en VOST et version HD

Blu-ray bonus:

  • Entre deux mondes (Between Two Worlds) (28′)
  • Entretien avec Pacôme Thiellement (15′)
  • Entretien avec Hervé Aubron (27′)
  • Entretiens tirés d’archives  (6′)

En premier bonus, nous avons Twin Peaks : Missing Pieces », les pièces manquantes du dossier (2014) qui propose un montage d’environ 90 minutes, réalisé par David Lynch lui-même, à partir de scènes coupées ou rallongées. Véritable prolongement du film, ce bonus développe davantage l’univers et les personnages, offrant un regard plus ample sur certains enjeux dramatiques. Il est vivement conseillé de le visionner après le film pour en apprécier pleinement la portée.

Entre deux mondes (Between Two Worlds) est un entretien organisé par Lynch, réunissant Sheryl Lee, Ray Wise et Grace Zabriskie. Ils reviennent sur leurs souvenirs du tournage de la série, puis découvrent ensemble une scène coupée de Fire Walk With Me, qui sera incorporée dans The Missing Pieces, qu’ils commentent avec émotion. Quelques anecdotes touchantes viennent ponctuer l’échange, ainsi que l’envie commune de retravailler avec Lynch. Un moment sincère et particulièrement émouvant.

L’entretien avec Pacôme Thiellement, spécialiste de David Lynch, établit un lien fort entre la série et le film, en explorant des thèmes chers au cinéaste : le rêve, la symbolique du récit de Laura Palmer, ou encore les échos entre la série et le reste de sa filmographie. Une analyse limpide et enrichissante.

L’entretien avec Hervé Aubron, critique (notamment pour Les Cahiers du Cinéma), revient sur l’échec du film en salles, tout en défendant sa place pivot dans l’œuvre de Lynch. Il aborde le film comme une histoire de fantôme, évoque frontalement le thème de l’inceste, l’hommage fait à Laura Palmer, la dialectique du propre et du sale, ainsi que des références à Lewis Carroll. Il analyse aussi quelques scènes et la figure de Bob. Un complément analytique passionnant à celui de Thiellement.

Enfin, une série d’entretiens tirés d’archives (Ray Wise, Sheryl Lee, Moira Kelly et Mädchen Amick) revient sur le tournage du film. Ces témoignages, plus brefs mais riches en souvenirs, constituent une belle conclusion à cette section bonus.

Conditions du test

  • TV 4K UHD Sony Bravia KD49XF7077SAEP
  • Lecteur Blu-ray Samsung 4K UHD UBD-M8500
  • Ampli Yamaha 4K UHD YHT-1840

Synopsis

La mort mystérieuse de Teresa Banks dans la tranquille petite ville de Deer Meadow va donner du fil a retordre aux agents Dale Cooper et Chester Desmond, qui vont mener une enquête en forme de charade et découvrir que bien des citoyens de la ville sont impliqués dans cette affaire. Un an plus tard, ce sont les sept derniers jours de Laura Palmer, qui se termineront par la mort brutale de cette dernière annonçant ainsi le début de Twin Peaks, le soap opera.

Le Film

Pour en découvrir plus sur le film, nous vous conseillons la très bonne analyse de celui-ci par le site Court-focal.fr. Et pour en savoir plus sur David Lynch, nous vous redirigeons vers notre dossier sur le réalisateur qui comprend des analyses des œuvres du réalisateur.

 

Article écrit par

Adore le cinéma en général, que ce soit les gros blockbusters ou les plus petits films, les séries TV et les jeux vidéo. Il réalise de nombreux tests de blu-ray et films en UHD 4K et couvre l'actualité cinématographique en salles.

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