[Test – Blu-ray 4K Ultra HD] Dune (1984) – ESC Editions

Caractéristiques

• Titre : Dune
• Réalisateur(s) : David Lynch
• Avec : Kyle MacLachlan, Jürgen Prochnow, Francesca Annis, Everett McGill, Kenneth Mcmillan, Sting, Patrick Stewart...
• Editeur : ESC Editions
• Date de sortie Blu-Ray : 18 juin 2025
• Date de sortie originale en salles : 6 février 1984
• Durée : 140 minutes
• Acheter : Cliquez ici
• Note : 9/10 par 1 critique

★★★★★

★★★★★

Image 4K : 4,5/5

Dune a été tourné en pellicule 35 mm (Arriflex 35 BL2 et Photo-Sonics 4E), et le Blu-ray 4K, au format respecté 2.35:1, est issu d’un master 4K avec compression HEVC/H.265, image BT.2020, WCG, et une présentation en Dolby Vision ou HDR10. Le film a été restauré en 2021 à partir d’un scan des négatifs originaux. C’est cette restauration qui nous est proposée ici. Premier constat : nous avons un très léger dézoom arrière, ce qui dévoile une petite portion d’image supplémentaire. Ce n’est peut-être qu’un détail, mais il mérite d’être mentionné.

Le grain de la pellicule est bien présent, de manière naturelle et homogène, ce qui est très satisfaisant pour un long-métrage de 1984. Il n’a rien de figé ni d’artificiel. La quasi-totalité des défauts (cheveux, craquelures, rayures, etc.) ont été effacés. Nous n’avons noté qu’une tache noire en bas de l’écran, lors du retour du Baron Harkonnen sur Arrakis, juste avant l’attaque. Rien de gênant, donc. Aucun problème de stabilité d’image n’a été détecté. La profondeur de champ est généralement très bonne, sauf lors des plans avec effets d’incrustation (comme les dessins de fond ou l’arrivée des vaisseaux Atreides dans un plus gros vaisseau), où les limites des techniques de l’époque se font sentir.

Le résultat est globalement très satisfaisant. Les détails sur les visages (on distingue clairement les contours des faux crânes des Bene Gesserit et les pustules du Baron Harkonnen), les costumes (notamment les distilles), les décors (les boisements de Caladan ou les intérieurs des palais), ainsi que les vaisseaux, affichent des textures magnifiques. Le gain de netteté par rapport aux anciennes éditions est indéniable. Ce n’est pas une redécouverte totale du film, mais on n’en est pas loin. En revanche, et c’est logique, certains effets spéciaux optiques accusent le poids des années, et quelques flous inhérents au tournage d’époque restent visibles.

Concernant le nouvel étalonnage, les couleurs sont plus saturées et mieux définies qu’auparavant, tout en respectant les intentions visuelles d’origine. Il s’agit davantage d’une mise à jour que d’une refonte. Une dominante or/ambre est perceptible dans les intérieurs des palais de Caladan et, bien sûr, d’Arrakis. Le vert ressort bien dans les scènes se déroulant sur Giedi Prime, et le bleu des yeux des Fremen est plus vibrant qu’auparavant. Là où cette édition se démarque vraiment, c’est dans la gestion des scènes sombres : la scène de la cache d’eau, la fuite nocturne de Paul et sa mère, ou encore le combat final, sont bien plus lisibles. Les noirs sont profonds sans être bouchés, les blancs bien calibrés, et les teintes de peau ont été retravaillées pour un rendu plus fidèle.

Il s’agit donc d’une très belle restauration. Pas la plus parfaite que l’on ait vue, mais assurément la meilleure version disponible à ce jour pour (re)voir le film. Aucun problème de compression n’a été constaté. Pour fêter le 40ᵉ anniversaire du film (sorti en 1985 en France), c’est un beau cadeau pour les fans.

Son : 4/5

ESC Editions (Robin des Bois: Prince des Voleurs, Le Cobaye) nous propose ici deux pistes DTS-HD Master Audio 5.1. Ces pistes se révèlent puissantes, bien équilibrées, précises et généreuses en spatialisation. Elles sont très proches en termes de rendu, bien que la VF soit un peu moins puissante que la VO. Les cinq canaux sont sollicités de façon quasi permanente : qu’il s’agisse des effets d’ambiance, des scènes d’action, ou de la bande originale signée Toto, dont la spatialisation est particulièrement réussie. Le rendu est ample, immersif, avec un bon placement des éléments sonores dans l’espace. On note cependant quelques légers grésillements sur les hautes fréquences, perceptibles autour du milieu du film. Rien de rédhibitoire, mais cela mérite d’être signalé pour les audiophiles les plus pointilleux.

La bonne surprise vient du canal LFE, utilisé de manière fréquente et efficace. Il apporte un vrai poids aux scènes d’action et aux basses fréquences d’ambiance (bourdonnements, vibrations, scènes avec les vers etc…), avec un recours bien maîtrisé aux infra-graves, qui renforcent l’immersion sonore. Les dialogues en VO sont nets et bien équilibrés dans le mix. Du côté de la VF, le niveau sonore du doublage est correctement ajusté, avec une bonne intégration à l’ensemble de la bande-son. En résumé, deux pistes 5.1 qui font le travail avec brio et permettent, légèrement, de redécouvrir la bande-son du film dans des conditions très satisfaisantes.

Bonus : 5/5

Anciens bonus:

• Interview d’archive de David Lynch (8′)
• «Destination Dune» : behind-the-scene promotionnel d’époque (6′)
• Galerie photos : Behind-the-scene, Affiches et jaquettes vidéo

Nouveaux bonus:

• La Version Alternative TV en HD (177′)
• “Le dormeur doit se réveiller”  (82′)
• Entretien avec Lloyd Chery  (45′)
• «La Prophétie s’est accomplie» : composer Dune (25′)
• «Par-delà l’imagination» : Le merchandising de Dune  (23′)
• «Un autre monde» : Entretien avec le maquilleur, Giannetto de Rossi (17′)
• Artworks by Colin Murdoch (2′)

Les suppléments s’ouvrent sur la version alternative TV en HD. Celle-ci n’est pas totalement inédite, puisqu’elle était déjà présente sur les anciennes éditions DVD. En revanche, elle est ici proposée dans une présentation restaurée en haute définition, au format 2.35:1 (et non en 4/3 comme sur les précédentes éditions) et uniquement en VOST, avec une piste DTS-HD Master Audio 5.1. Une pièce intéressante, plus agréable à visionner dans ces conditions.

Le documentaire « Le dormeur doit se réveiller », réalisé en 2021 par Ballyhoo Motion Pictures, revient en détail sur l’ensemble du processus de production du film. Il aborde le roman original, l’acquisition des droits, les projets avortés avant l’arrivée de David Lynch, l’écriture du scénario, la direction artistique, le casting, les décors, les costumes, les effets spéciaux (pratiques et optiques), le tournage, le montage, et enfin, l’échec critique et commercial du film. Un documentaire essentiel, très complet, enrichi par de nombreux témoignages audio qui apportent des anecdotes précieuses sur cette production chaotique.

L’entretien avec Lloyd Chéry, journaliste et auteur de Tout sur Dune, propose une intervention pertinente, bien que trop dense et un peu dispersée. Il revient sur sa découverte du film, les choix d’adaptation, l’ambiance mystique, la réhabilitation critique, les différences avec les films de Denis Villeneuve, les effets spéciaux, les voix off, les costumes, le casting, la violence visuelle, la musique, la suite de la carrière de Lynch, les héritiers spirituels du film, et la dimension écologique du roman. Une remarque : il est dommage qu’il ne soit pas question de l’adaptation télévisée en mini-série de 2000, pourtant importante dans l’histoire des adaptations de Dune.

Le module « La prophétie s’est accomplie : Composer Dune » revient sur le choix de confier la bande originale au groupe Toto, une pratique assez répandue à la fin des années 70 et au début des années 80. Il évoque la place du groupe en 1984, la création de la musique du film, la collaboration avec David Lynch, ainsi que la composition du « Prophecy Theme » signé Brian Eno. Ce documentaire repose sur des interventions audio accompagnées d’images d’archives, et donne la parole à plusieurs membres du groupe.

« Par-delà l’imagination : le merchandising de Dune » s’intéresse à la stratégie marketing autour du film, dans le sillage du phénomène Star Wars. On y découvre les nombreux produits dérivés conçus pour un public jeune (alors que le film ne s’adresse pas à eux), les figurines, véhicules, jouets non commercialisés, vers des sables, livres, comics, cartes, autocollants, jeux de plateau, ou encore livres-disques, et même une boucle de ceinture ! Un module étonnamment complet et passionnant, qui documente un pan méconnu de la production.

« Un autre monde » propose un entretien avec le célèbre maquilleur Giannetto De Rossi, qui revient sur son arrivée sur le projet, sa rencontre avec David Lynch, ses idées, ses créations pour le film, et sa collaboration avec l’équipe technique. Le tout ponctué de nombreuses anecdotes intéressantes, notamment une histoire de brûlure sur le tournage.

Enfin, le module « Artworks by Colin Murdoch » clôt cette section avec un diaporama d’illustrations conceptuelles de l’artiste. Un bonus visuel modeste mais plaisant pour conclure.

Conditions du test

• TV 4K UHD Sony Bravia KD49XF7077SAEP
• Lecteur Blu-ray Samsung 4K UHD UBD-M8500
• Ampli Yamaha 4K UHD YHT-1840

Synopsis

La saga du guerrier intergalactique Paul Atréides et de son ascension messianique pour conduire son peuple, luttant pour sa survie. Le jeune héros mène ses guerriers contre un baron maléfique et tente de mettre fin à un trafic d' »épices » à l’échelle de la galaxie.