Caractéristiques

- Titre : Jurassic World : Renaissance
- Titre original : Jurassic World: Rebirth
- Réalisateur(s) : Gareth Edwards
- Scénariste(s) : David Koepp
- Avec : Scarlett Johansson, Jonathan Bailey, Mahershala Ali, Rupert Friend, Manuel Garcia-Rulfo, Luna Blaise, David Iacono, Audrina Miranda et Ed Skrein.
- Distributeur : Universal Pictures International France
- Genre : Action, Aventure
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 133 minutes
- Date de sortie : 4 juillet 2025
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- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Septième opus de la saga et nouveau long-métrage réalisé par Gareth Edwards (Rogue One : A Star Wars Story, The Creator), Jurassic World : Renaissance se déroule cinq ans après les événements de Jurassic World : Le Monde d’Après. L’environnement de la planète s’est révélé hostile pour la plupart des dinosaures. Ceux qui subsistent vivent dans des zones équatoriales isolées, dont les climats se rapprochent de ceux dans lesquels ils pouvaient autrefois s’épanouir. Parmi les créatures les plus redoutables de cette biosphère tropicale, trois spécimens sont la clé d’un remède miracle susceptible de sauver l’humanité.
Une mission simple… mais un scénario alourdi par une famille superflue
Nous suivons donc une mission destinée à récupérer le sang de trois des plus gigantesques dinosaures. Une mission simple sur le papier. Mais avant cela, le film prend le temps de nous présenter les personnages. Nous faisons ainsi connaissance avec Zora (Scarlett Johansson, en forme), une mercenaire convaincue par l’appât du gain. Le Dr Loomis (Jonathan Bailey, parfois en surjeu, parfois très juste), qui officie comme consultant scientifique. Duncan (Mahershala Ali, qui se contente du strict minimum), capitaine du bateau et ami de Zora. Et enfin Martin Krebs (Rupert Friend, en roue libre), celui qui finance toute l’opération. Sans oublier bien sûr les seconds rôles, présents avant tout pour faire office de chair à canon.
Ce scénario, qui aurait pu rester simple et efficace, est alourdi par l’ajout d’une famille (un père, sa fille sur le point d’entrer à l’université, son petit ami et une fillette d’une dizaine d’années). On comprend vite que leur présence a pour but d’attirer un public familial… mais surtout d’allonger artificiellement la durée du film. L’intégration de cette famille semble clairement étrangère au script original de David Koepp, et c’est regrettable : leur arc narratif parasite la mission principale.

Tension en berne, mais souffle d’aventure retrouvé
Certes, quelques scènes avec cette famille se révèlent plutôt sympathiques — l’une avec un T-Rex, une autre avec des raptors — mais elles auraient tout aussi bien pu concerner les membres de la mission, sans que cela ne change quoi que ce soit. À cela s’ajoute une incohérence flagrante : le père se casse la jambe au début du film, mais sa blessure évolue selon les besoins du scénario. Bien sûr, un petit dinosaure attachant accompagne également la famille, et avec cette « immunité familiale », on comprend très vite qu’aucun danger ne les menace réellement. Dès lors, la tension s’effondre.
Et c’est dommage, car l’univers est plutôt bien développé. On comprend rapidement que les dinosaures ne peuvent pas survivre durablement dans notre monde, sauf dans certaines zones proches de l’Equateur. Certains ont même muté pour s’adapter, et le film évoque également les conséquences des croisements inter espèces menés par InGen… ce qui aboutit à l’apparition d’un nouvel hybride. Certes, il n’apparaît pas longtemps à l’écran, mais il s’avère redoutablement efficace, tant par son design (qui évoque légèrement Alien) que par sa façon de tuer.
Et surtout, ce Jurassic World : Renaissance parvient à renouer avec un véritable sentiment d’aventure, perdu depuis bien longtemps dans la saga. C’est peut-être là sa plus grande réussite. Par ailleurs, via le personnage de Krebs, le film n’oublie pas de livrer une critique (certes attendue) des grandes entreprises prêtes à tout pour faire du profit sur le dos des dinosaures.

Gareth Edwards sauve les meubles
Côté réalisation, Gareth Edwards semble en pilotage automatique. Il est arrivé tardivement sur le projet et on sent qu’il s’agit clairement d’une commande. Mais en bon technicien, il emballe ce Jurassic World avec efficacité. Son sens du gigantisme reste intact, que ce soit dans la manière de filmer les dinosaures ou dans certaines séquences d’action impressionnantes : sur l’eau (avec une inspiration assumée des Dents de la mer), sur l’île ou lors d’une scène en rappel. Ce sont là les points forts du film, malgré quelques ratés visibles au niveau des effets spéciaux — non pas sur les dinosaures, mais dans certains fonds verts un peu voyants (notamment lors de la scène en rappel).
La direction artistique est soignée et reste fidèle à l’identité visuelle de la saga. Le rythme, lui, demeure chancelant. On ne s’ennuie pas vraiment, mais l’ajout de la famille déséquilibre clairement le récit. La bascule entre les deux intrigues — la mission et la famille — manque de fluidité et d’harmonie. Cela dit, les deux heures et quart du film passent plutôt bien. En revanche, la musique d’Alexandre Desplat constitue une vraie réussite : le compositeur français respecte les codes musicaux de la franchise et réutilise le thème iconique avec parcimonie, toujours à bon escient.
Jurassic World : Renaissance est un film bancal, coincé entre les ambitions d’un véritable film d’aventure et les exigences commerciales d’un blockbuster familial. Si le retour à une certaine tension et à un esprit d’exploration fait plaisir, l’ajout artificiel de personnages inutiles nuit à l’ensemble. Gareth Edwards sauve les meubles grâce à sa mise en scène spectaculaire et quelques idées visuelles fortes, mais ce nouvel opus peine à retrouver l’équilibre magique entre émerveillement, frissons et émotion qui faisait le charme des premiers Jurassic Park. Un divertissement et un blockbuster qui fait le travail, mais qui laisse, au final, un goût d’occasion manquée.