Caractéristiques
- Titre : Je ne veux pas tuer mon père
- Ecriture : Samaële Steiner
- Mise en scène : Georgia Tavarès
- Avec : Emma Chabaud, David Jeanne Comello, Salomé Lavenir, Lucas Martini, Paulo Ohana et Georgia Tavarès
- Durée : 1h50
- Lieu(x) de représentation : ENSATT de Lyon
- Dates : 15 mars à 20h, 16 mars à 17h30 et 17 mars à 20h
Un spectacle autobiographique au fil des souvenirs
Il y a toujours une émotion particulière à aller à l’ENSATT L’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (Lyon, 69) voir un travail réalisé par une équipe de jeunes futurs professionnel·les. Un privilège : aller là où ça se passera demain. Découvrir, émerveillé·es, une écriture, des visages, des voix, des corporéités, des lumières, des espaces, des sons, des premiers pas, immenses.
Georgia Tavarès donne le « la » dès le titre, Je ne veux pas tuer mon père. Il s’agira d’elle. Elle met en scène, elle est sur scène, elle chante sur scène, elle traduit sur scène (du portugais en français), elle dirige son père sur scène. Elle ne veut pas le tuer puisqu’il est là. Son nom de famille nous invite au Brésil, dans les années 70-90, dans l’enfance de son père, dans son exil de la campagne à la ville, dans son désir d’être musicien en duo avec son frère malgré leurs origines paysannes, leurs débuts, leurs premiers succès… Et on ne connaîtra pas la suite, si ce n’est qu’ils n’iront pas au-delà du 4ème album.
Un effet de réel bouleversant
On nous a annoncé que le genre sera un spectacle documentaire entre théâtre et musique à partir d’un recueil d’histoires que son père lui a raconté. Deux acteurs jouent les deux frères, on se fiche éperdument que l’un soit jeune et l’autre mature, la réalité n’est pas à cet endroit, une actrice joue la mère et une amoureuse, on se fiche éperdument qu’elle n’ait pas l’âge d’être une mère, la réalité est ailleurs. Magie du théâtre, joie du jeu. Deux musiciens jouent de la guitare et chantent en portugais. L’un des deux est ce père, désormais avec une barbe blanche, qui regarde se dérouler sa vie passée. L’effet de réel est bouleversant. Fi du documentaire, ça se passe sous nous yeux, c’est pour nous, c’est vrai. C’est du théâtre-cadeau.
L’espace est immense : horizontal au sol, quelque palettes au lointain et vertical grâce à des échafaudages. Trois gradins nous accueillent, nous sommes mal assis mais on aime ces coussins en toile de jute brut, nous sommes donc un peu de la famille. Les musiciens sont légèrement amplifiés pour une sensation quasi acoustique. Les costumes naviguent entre ceux des pochettes de disques et fantaisie enfantine. La lumière n’existe pas vraiment, c’est mieux, elle caresse ou crée des espaces de vie.
Enfin cerise sur le gâteau, ces ouvertures publiques de l’ENSATT sont gratuites. Donc courrons à l’école.
Réservation en ligne : https://ensatt.notre-billetterie.fr