Caractéristiques
- Titre : Le Dernier Voyage Du Demeter
- Titre original : The Last Voyage Of The Demeter
- Réalisateur(s) : André Øvredal
- Avec : Corey Hawkins, Aisling Franciosi, Liam Cunningham et David Dastmalchian
- Distributeur : Universal Pictures International France
- Genre : Epouvante-horreur, Thriller
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 119 minutes
- Date de sortie : 23 août 2023
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- Note du critique : 4/10 par 1 critique
Trop fort n’a jamais manqué
Nouveau long-métrage réalisé par André Øvredal (Mortal, Scary Stories, The Jane Doe Identity), Le Dernier Voyage Du Demeter est une adaptation d’un des chapitres les plus angoissants du célèbre roman de Bram Stoker, Dracula et le récit terrifiant de la traversée du Demeter, un navire commercial à bord duquel est très discrètement embarquée, à destination de Londres depuis les Carpathes, une cargaison de caisses en bois non identifiée. À bord du navire maudit, d’étranges évènements ne tardent pas à frapper l’équipage qui va devoir tenter, durant cette funeste traversée, d’échapper à une étrange présence qui, nuit après nuit, va les traquer sans pitié. L’épave, véritable bateau fantôme qui finit par accoster (tardivement) sur les côtes anglaises, n’est plus que l’ombre du Demeter, à bord duquel il n’y a plus âme qui vive. Un bon film d’horreur ?
Pas vraiment et cela est dû essentiellement au scénario, qui repose sur une fausse bonne idée. Prendre un chapitre du célèbre roman Dracula de Bram Stoker et en faire un film de deux heures alors que nous avons eu déjà pas mal d’adaptation de ce classique de la littérature fantastique était un pari osé. Mais plusieurs problèmes sont à déplorer, rien qu’au niveau du scénario. En premier lieu, les personnages. Si ceux-ci sont assez bien développés, surtout notre héros, Clemens, l’ajout de personnages qui ne sont pas dans le chapitre dont il est tiré demeure l’un des points faibles du script. Ajouter un enfant, petit-enfant du capitaine, et une femme à bord pour diversifier un peu les personnages peut-être bien sur le papier, mais mauvais dans son exécution – et c’est ce qui se passe ici. En fait, au lieu de faire simple, le scénario va compliquer les choses et s’embourber…
Pétole molle
Dans le chapitre dont est tiré le scénario, les matelots ne comprennent pas ce qui arrive et pourquoi ils disparaissent les uns après les autres. Ici, il faut tout expliquer, ajouter des choses et tout relier à la mythologie de Dracula. Hors, ça ne fonctionne pas car, du coup, les personnages ont des réactions tout simplement idiotes et incompréhensibles. Le second vrai problème, c’est qu’avec les ajouts, on étire inutilement un long-métrage vers les deux heures de durée – sauf qu’il y a vraiment des longueurs. Au lieu de faire monter la tension vers un final explosif, c’est le contraire qui se produit et on s’ennuie ferme. Un rythme lent n’est pas vraiment un problème quand on a de la matière à exploiter mais ici, ce n’est pas le cas. Il aurait fallu couper, au moins, vingt cinq minutes du film pour obtenir un meilleur rythme. On sent que les scénaristes ont voulu faire un Alien sur la mer, mais cela ne fonctionne pas.
Et c’est dommage, car il y a des idées que le scénario pouvait exploiter facilement, comme des superstitions de l’époque ou des superstitions maritimes vu que la météo, dans le roman, n’est clairement pas clémente avec le navire. Mais ici, ce n’est pas le cas. Faire un scénario plus concis avec plus de simplicité aurait été meilleur et on se serait attaché à plus de personnages, voire à tout l’équipage. Là encore, ce n’est pas le cas puisque les protagonistes ne représentent qu’un simple gibier pour notre vampire préféré, dont on attend patiemment qu’il se fasse tuer. Et, nous le disons encore, mais c’est vraiment dommage, car la créature est au fur et à mesure dévoilée comme il faut.
Horizon pas net, reste à la buvette
En ce qui concerne la réalisation, il y a peu à dire. André Øvredal fait un travail plutôt convenable. Visuellement, comme nous le disions plus haut, il a voulu faire un Alien sur un bateau, et cela fonctionne plutôt bien. Il utilise des espaces restreints à l’intérieur de celui-ci, mais c’est dommage qu’il ne l’utilise pas davantage pour des attaques. Le côté oppressant aurait été largement mieux exploité, car la plupart des attaques se déroulent sur le pont – ce qui est dommage.
On sent aussi son amour pour le célèbre vampire, car le design de celui-ci rappelle clairement le design de Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau. Les effets spéciaux (pratiques ou numériques) sont de qualité, que ce soit ceux pour la créature et ses diverses attaques assez sanglantes ou des effets météorologiques. Enfin, la musique de Bear McCreary accompagne parfaitement l’action du film. Il s’agit certainement de l’un des points forts du long-métrage.
Femme de marin, Femme de Chagrin
Côté casting, Corey Hawkins représente un lead correct. On s’attache à son personnage. C’est bien le seul, malheureusement ! Et c’est déjà pas mal. Aisling Franciosi, qui interprète Anna, fait aussi un bon travail, mais son personnage est trop peu développé. On sent que les scénaristes ne savaient pas quoi faire de ce personnage, qui a été ajouté artificiellement pour avoir une femme au sein de l’histoire. Liam Cunningham apporte une sérieuse expérience à l’ensemble dans le rôle du capitaine du Demeter. Enfin, David Dastmalchian (Le Croque-Mitaine), qui interprète Wojchek, le second, est aussi un bon ajout à l’ensemble.
Le Dernier Voyage Du Demeter est donc un film maladroit dans son scénario, qui veut trop en faire au lieu de rester simple. Un plus petit film avec moins d’ambition, plus de tension et plus court aurait été bien plus efficace. Vous trouverez tout de même une ambiance visuellement réussie et quelques scènes assez sanglantes.