Caractéristiques
- Titre : Savage Weekend
- Réalisateur(s) : David Paulsen
- Avec : Christopher Allport, Marilyn Hamlin, David Gale, Caitlin O’Heaney, Jim Doerr, Devin Goldenberg
- Editeur : Artus Films
- Date de sortie Blu-Ray : 6 Septembre 2016
- Date de sortie originale en salles : 1978
- Durée : 83 minutes
- Note : 8/10 par 1 critique
Image : 4/5
Artus Films nous propose Savage Weekend dans un master étonnant de qualité. Le format d’origine (1.85) est respecté, la définition bien stable avec très peu de plans un peu plus flous que les autres, et la colorimétrie a bien été rétablie. A part quelques menues imperfections ici ou là c’est du tout bon.
Son : 4/5
Savage Weekend est proposé uniquement en version originale sous-titrée en français, et ce dans un Dolby Digital 2.0 là encore d’une belle propreté. Un petit écho se fait entendre sur une poignée de séquences, mais rien de bien regrettable. On est globalement enjoué de pouvoir effectuer ce genre de découvertes cinéphiles dans de telles conditions.
Bonus : 4/5
On est habitué à ce que les DVD d’Artus Films soient accompagnés d’un module conséquent, animé par un maître de cérémonie compétent. Mais cette fois-ci, ce n’est pas un unique bonus mais deux qui sont au programme ! On a droit à « Le tueur derrière le masque« , une présentation de Savage Weekend par Eric Peretti, longue de 22 minutes et exhaustive : acteur, auteur, contexte et historique de production, tout y passe et l’on s’en régale. Ce n’est donc pas tout, puisque le toujours agréablement affable Alain Petit revient sur un instrument très en vogue dans le cinéma de genre avec « La tronçonneuse au cinéma« , un module détendu mais loin d’être inintéressant, long d’une dizaine de minutes. Viennent s’ajouter les bandes annonces des films de la collection « Horreur US 70’s », et l’habituel diaporama.
Synopsis
Un groupe d’amis décide de passer un week-end à la campagne pour terminer la construction d’un bateau. Alors que chaque couple a ses différents problèmes, les quelques rednecks locaux commencent à tourner autour d’eux. Jusqu’à ce qu’arrive un tueur sauvage camouflé derrière un masque. Gore et érotisme !
http://www.dailymotion.com/video/x4l61gs_savage-weekend-film-annonce_shortfilms
Le film
Artus films gonfle les rangs de sa collection « Horreur US 70’s » avec une œuvre mineure en apparence mais utile historiquement. Savage Garden est avant tout un film d’horreur intéressant car il préfigure carrément le genre du slasher. Sorti officiellement en 1979 mais produit quelques temps avant que ne déboule au cinéma un certain Michael Myers, l’œuvre déploie là une grande partie des codes du genre : un tueur masqué, une situation au bord de l’eau, des meurtres quasiment rituels et parfois à l’arme blanche.
Savage Garden préfigure le slasher, mais au final il ne fait que l’esquisser sans le colorier. Car si les meurtres sont bien présents dans la seconde partie du film, les victimes n’ont rien des éternels adolescents bien débiles sur les bords. Au contraire, David Paulsen prend le temps d’installer une ambiance rendue pesante aussi bien par le fondamental de l’œuvre que par son rythme trop lancinant. Savage Garden parle clairement de frustration sexuelle, notamment par le biais du personnage féminin principal du film qui, d’après ses dires , »essaie de tomber amoureuse » de son homme pas très viril ; tandis qu’elle est irrémédiablement attirée par le bûcheron du coin bien plus robuste. C’est parfois un peu bavard, bancal dans la gestion des temps morts, mais ça a le mérite de proposer de la matière.
Le groupe d’amis n’aura jamais vraiment le temps de commencer à travailler sur le bateau qu’ils étaient venus réparer. Entre séances de bronzette parfaites pour instaurer quelques plans coquins et digressions pas toujours intéressantes, Savage Garden s’emmêle les pinceaux et peine à se trouver une cadence. Pourtant, cette histoire nous a tout de même divertis notamment grâce à une interprétation globalement pas dégueulasse, notamment un charismatique William Sanderson (Blade Runner) malheureusement pas assez présent à l’écran, et un whodunit pas insignifiant. Côté réussite, on souligne aussi la bonne tenue de la musique, assez minimaliste et « inspirée » par d’autres partitions (on pense à Délivrance).
Savage Garden n’est pourtant pas un classique du genre, ni même une perle tombée dans l’oubli. Il s’agit surtout d’un film d’horreur plutôt bien écrit, dont les quelques idées seront à la base d’un genre qui deviendra à la mode après la sortie au cinéma de l’œuvre signée David Paulsen. Un DVD qui a donc toute sa place au sein de toute vidéothèque pointue sur le cinéma de genre, ainsi qu’un film maladroit, sans grands moyens et un peu longuet qui mérite tout de même qu’on s’y attarde, au moins pour son dernier acte plutôt réussi.