Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Playstation 4
- Développeur : Kou Shibusawa
- Editeur : Koei Tecmo Europe
- Date de sortie : 28 octobre 2016
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- Note : 7/10 par 1 critique
Nobunaga’s Ambition, le STR pas pour tous
Si vous êtes du genre à apprécier les jeux de grande stratégie à forte tendance historique, vous connaissez obligatoirement la licence Nobunaga’s Ambition. Il s’agit en effet de l’une des plus anciennes séries de jeux à être encore en activité, la première itération (intitulée Nobunaga No Yabo) remontant à 1983, l’année de naissance de votre humble serviteur ! Au-delà de ces considérations impressionnantes, la licence jouit d’une belle popularité au Japon, mais un peu moins en Occident où, pour être clair, il rentre parfaitement dans la catégorie des jeux de niche. Soft pointu, faisant la part belle aussi bien à la gestion qu’à la diplomatie, Nobunaga’s Ambition : Sphere of Influence (seizième épisode, tout de même !) venait fêter dignement les trente ans de la série. Il revient aujourd’hui dans une version que l’on nous annonce grandement augmentée côté contenu, tout en gagnant un sous-titre évocateur : Ascension.
Histoire : 3/5
Nobunaga’s Ambition : SoI – Ascension nous fait voyager jusqu’au Japon et, par la même occasion, nous propose de remonter le temps. Et pas qu’un peu : jusqu’à l’ère Sengoku, qui s’étale entre 1477 et 1573. On retrouve ce cher Oda Nobunaga, Daimyo de son état (sorte de gouverneur fédéral, pour être précis) et certainement le plus reconnu des « unificateurs » du Pays du Soleil Levant. Le jeu permet de vivre les batailles historiques les plus décisives, tout en s’appuyant sur les différentes relations qui, à l’époque, divisaient le pays. La progression se fait toujours par scénarios, et il est à noter que Nobunaga’s Ambition : SoI – Ascension en propose un énorme tout nouveau, tout beau. Celui-ci s’intéresse de près à la bataille d’Osaka, et s’avère ne pas être un ajout mineur : il s’agit de l’un des meilleurs.
Autre nouveauté de Nobunaga’s Ambition : SoI – Ascension, le fait de permettre de commencer au bas de l’échelle et de la grimper jusqu’à devenir un immense Daimyo. Justifiant évidemment le sous-titre, cette nouveauté fait aussi en sorte que l’histoire nous paraît plus maîtrisée, en donnant au joueur la possibilité d’ingurgiter les informations à un rythme moins élevé que par le passé. On apprécie particulièrement cette décision de Koei Tecmo qui, à défaut de rendre le jeu tout à fait abordable par toutes et tous, contribue à le rendre moins obscur. Une tendance qui se poursuivra avec le prochain épisode ? Toujours est-il qu’on regrette cette décision de ne pas traduire le jeu en français, et il faudra un niveau d’anglais correct pour s’en sortir correctement. Surtout que Nobunaga’s Ambition : SoI – Ascension est du genre agréablement bavard…
Gameplay : 4/5
Si vous avez joué à Nobunaga’s Ambition : Sphere of Influence, la version Ascension en reprend clairement la base pour la compléter de quelques bonnes idées. Ce qui fait que, factuellement, on se retrouve avec un soft fouillé, enrichi, parfois un peu trop pointu mais toujours dans une envie de bien faire. Le concept est toujours cet équilibre fragile entre gestion, diplomatie et stratégie. Tout d’abord, il va vous falloir vous occuper de vos terres, les faire se développer. On apprécie toujours autant de voir le terrain se développer suite à nos décisions. Tout en gardant, bien entendu, en gardant un œil à la fois sur les adversaires et sur les alliés. Avec ces derniers, on peut échanger et monter de beaux partenariats bien à notre avantage, pour cela il faudra faire preuve d’une maîtrise de la diplomatie en envoyant vos meilleurs éclaireurs. Par contre, avec les ennemis attention à ne pas vous faire submerger. Car si vous prenez vus prenez soin de votre développement, c’est aussi le cas chez les concurrents…
On retrouve donc ce système qui faisait la complexité de Nobunaga’s Ambition : Sphere of Influence. La version Ascension ajoute à la recette des ingrédients qui ont le mérite d’apporter de véritables nouvelles saveurs. On pense tout d’abord à l’arrivée des Sièges, que vous pourrez tout aussi bien subir que mener. Les conditions de ces batailles, plus brutales que les attaques plus conventionnelles, apportent un sacré dynamisme à l’ensemble. Autre grosse nouveauté au menu, qui manquait pas mal dans le jeu original soit écrit en passant : les batailles navales. Il est vrai que d’un point vue purement conceptuel, elles n’apportent pas réellement d’éléments de gameplay novateurs, mais elles permettent à ce titre d’acquérir clairement une dimension stratégique plus étoffée.
Nobunaga’s Ambition : SoI – Ascension est ce genre de jeu qu’il va vous falloir maîtriser pour qu’il vous révèle son véritable potentiel ludique. Avançons-le clairement, il est très possible que, si vous abordez la série pour la première fois, vous soyez quelque peu perdu lors de la première poignée d’heures de jeu, qui ne vous épargnera aucun tutoriel. La somme d’informations, à cet instant précis, est sans doute un peu trop poussée, mais on ne peut que vous conseiller de vous accrocher, faire le dos rond en attendant de digérer toutes les informations engrangées. Vous découvrirez un jeu de grande stratégie qui sait quand se faire simple (on apprécie les méthodes pour trouver des matériaux, loin de la complexité parfois harassante des STR), et qui vous laissera assez de possibilités, de choix pour être plus précis, afin de vous faire sentir Daimyo à la place du Daimyo. Nobunaga’s Ambition : SoI – Ascension est donc un jeu fortement agréable à jouer, mais dont le plaisir se mérite après un temps d’adaptation certain.
Technique et ambiance sonore : 2/5
Nobunaga’s Ambition : SoI – Ascension fait mieux que la version qu’il améliore, notamment en gâtant un peu mieux certaines textures. On pense surtout au rendu de l’eau, qui ne fait que rendre les batailles navales encore plus passionnantes. Mais, une fois au sol, le constat est plus amer : cela manque de détails, aussi bien pour les bâtiments que pour les unités. Autre regret, on a remarqué quelques baisses de framerate lors des Sièges. Pas de quoi fouetter un chat, certes, mais elles étaient tout de même assez prononcées pour être notées. D’un point de vue global, on peut dire que le sot compense son aspect purement graphique par sa profondeur de gameplay et de background, ce qui est d’ailleurs la marque des jeux dits « de niche ».
Côté sons, Nobunaga’s Ambition : SoI – Ascension s’en sort plutôt bien, avec des partitions symphoniques du plus bel effet mais malheureusement trop peu nombreuses pour un soft qui, on va le voir, peut vous proposer un nombre d’heures de jeu en trois chiffres. On félicite Koei Tecmo Europe d’avoir opter pour la version japonaise pour les voix, celles-ci étant particulièrement convaincantes. Cela manque peut-être un peu de relief dans les bruitage, mais l’ensemble est de bonne tenue.
Durée de vie : 5/5
Elle est carrément Gigantesque. Si vous accrochez à Nobunaga’s Ambition : SoI – Ascension, vous êtes partis pour un voyage au Japon féodal long d’une bonne grosse centaine d’heures. Et cela uniquement pour les scénarios ! Car on pourra encore rajouter un paquet de temps à passer avec le soft avec la possibilité de créer ses propres généraux, mais aussi et surtout ses propres conflits. Voilà le genre de soft généreux avec le joueur qui l’appréciera, et c’est à féliciter.
Note finale : 14/20
Ce titre s’avère bel et bien la version ultime de la seizième itération de cette série. Agrémenté d’ajouts de gameplay significatifs, mais aussi un peu plus long grâce à du contenu inédit, le jeu atteint un stade de qualité supérieur. On pourra encore lui reprocher de ne pas avoir été traduit dans la langue de Molière, et d’être toujours un peu juste techniquement, mais Nobunaga’s Ambition : SoI – Ascension reste ce soft de grande stratégie pointu, complet, dont l’exigence cache un bon confort de jeu. Pas pour tout le monde, certes, mais si l’Histoire du Japon vous botte, et si vous êtes anglophones (niveau au moins intermédiaire), alors vous tenez là un jeu qui se doit de retenir votre attention.