Akihabara comme si vous y étiez
https://www.youtube.com/watch?v=XEy5Mxa37ao
Faisant suite à Akiba’s Trip et Akiba’s Trip : Undead And Undressed (et un Akiba’s Trip For Gree, sur iOS et Android mais sorti uniquement au Japon), Akiba’s Beat s’est dévoilé lors d’une présentation rondement menée. On se posait pas mal de question sur cette nouvelle itération d’une licence qui, mine de rien, a réussi à se trouver son public au pays des jeux déjantés et originaux, alors que l’industrie vidéoludique a tendance à s’enfermer dans les codes des open worlds et autres TPS grisâtres.
Ce qui saute aux yeux dès les premières secondes passées avec Akiba’s Beat, c’est la tournure J-RPG qu’a opéré le jeu dirigé par Kohta Takano. Terminé les mécaniques beat’em all des précédents jeux de la licence, ici on est plutôt dans un système de combat « à la Tales Of« , c’est à dire dans un mélange de rencontres inopportunes et de déroulement en temps réel. S’il faudra attendre le test pour bien saisir les moindres subtilités (notamment le rôle précis du rythme), on aura remarqué que la musique et le tempo tiendront un rôle important. Quoi de plus normal pour un jeu plutôt nostalgique d’une époque où le quartier d’Akihabara était La Mecque des amateurs de bons sons ?
Le scénario d’Akiba’s Beat reste assez mystérieux, même si l’on peut dore et déjà vous affirmer que l’aspect Visual Novel a été amoindri. Les phases dialoguées sont évidemment importantes, mais écrivons qu’elles sont désormais plus équilibrées, moins longues et fastidieuses. Le jeu se veut clairement un J-RPG à tendance enquêtes, du coup il va falloir vite comprendre et maîtriser l’environnement dans lequel le joueur évolue. Celui-ci, nommé Akibara dans le soft, est une reproduction savoureuse du quartier d’Akihabara, un lieu en perpétuel mouvement qui fut celui des spécialistes de l’électronique (aujourd’hui, il est plus celui des otakus, tandis que Shinjuku récupère les boutiques spécialisées). Les bâtiments, leur architecture plus précisément, sont fidèles au point de mériter l’appellation « photo-réaliste ». Ainsi, Akiba’s Beat est sans nul doute un jeu qui parlera aux curieux qui rêvent de découvrir une partie de Tokyo par procuration.
Un tournant assumé vers le J-RPG
Akiba’s Beat vous demandera de mener des enquêtes concernant des âmes en peine. Le joueur incarne Asachi Tachibana, un fondu de pop-culture qui fuit les cours pour se réfugier dans les univers fantasmagoriques des jeux vidéo et autres animés. A la suite d’un mystérieux incident, il se retrouve bloqué dans un dimanche sans fin, au recommencement perpétuel, et il va falloir qu’il en trouve la sortie. Pour ce faire, il va falloir qu’Asachi vienne en aide à des âmes torturées, dont le traitement ne pourra s’effectuer qu’au sein de leur for intérieur. C’est ici qu’interviennent les donjons, et ce qu’on a pu en voir était du genre complètement barré !
Akiba’s Beat profite d’un univers bien maîtrisé, et surtout d’une situation sous contrôle. Le réalisateur Kohta Takano et son équipe distille une véritable passion pour ce quartier de Tokyo, communicative en diable. S’il faudra évidemment patienter pour vérifier de la force de l’ensemble, on peut déjà être sûr que le soft offrira un véritable voyage dépaysant, et qu’il sera bon de découvrir les moindres recoins d’une Akihabara recréé avec une minutie jusqu’au-boutiste. D’un point de vue purement technique, Akiba’s Beat est sans doute le jeu le plus solide que la série a pu produire jusqu’ici, même si l’ensemble reste aliasé. Écrivons que la personnalité hyper généreuse, l’ambiance très travaillée visuellement et musicalement, fait en sorte que l’on est scotché à l’écran, bien plus que le concours de qui a le plus beau pixel que peuvent mener certains titres « AAA » désenchantés.
Akiba’s Beat s’annonce sous de bons auspices. Si l’on regrette que le jeu reste traduit uniquement en anglais (un sujet très délicat, qui n’engage pas spécialement les distributeurs), on peut aussi féliciter PQube pour la présence du doublage japonais, bien plus abouti que l’anglais. Il faut constater que le tournant vers l’action-RPG donne à la licence des atours peut-être plus sérieux, plus dramatiques, et on a tellement été conquis par cette direction artistique résolument fofolle (notamment dans le donjon qu’on a pu visiter) qu’on ne peut qu’être enthousiaste à l’idée de passer des heures et des heures au sein du jeu.
Akiba’s Beat, un jeu développé par Acquire. Sortie prévue pour le premier trimestre 2017, sur Playstation 4 et Vita.