Caractéristiques
- Titre : Tempête de Sable
- Titre original : Sufat Chol
- Réalisateur(s) : Elite Zexer
- Avec : Lamis Ammar, Ruba Blal et Hitham Omari
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Genre : Drame
- Pays : Israël
- Durée : 97 minutes
- Date de sortie : 25 janvier 2017
- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Nous sommes dans une petit village bédouin en Israël, les festivités battent leur plein. Sulliman épouse sa seconde femme. Jalila, sa première épouse, tente de faire bonne figure face à l’humiliation. C’est alors qu’elle découvre que sa fille aînée, Layla, a une relation avec un jeune homme dans l’université où elle étudie. Un amour interdit qui pourrait jeter l’opprobre sur sa famille. Mais Layla est déterminée à bousculer les coutumes ancestrales.
Tempête de Sable est une plongée dans une petit village bédouin. Nous y rencontrons une famille dont la vie va être bouleversée par les choix de chacun. Jalila, mère de quatre filles, voit son mari épouser une seconde femme plus jeune. Elle subit cette humiliation avec force et courage. Elle découvre, le jour du mariage, que sa fille aînée, Layla entretient une relation avec un jeune homme qui va à l’université avec elle. Jalila comprend ce que cela peut signifier pour sa fille et fait tout pour arrêter cette relation. Layla, de son côté, n’en fait qu’à sa tête, croyant pouvoir changer les traditions.
Deux visions s’opposent dans ce film. La mère représente la tradition. Elle connait sa place dans la famille et fait tout, malgré les apparences, pour sauvegarder ses filles. Layla représente la modernité. Elle va à l’université, elle étudie et a un téléphone portable. Sa relation avec Anuar est interdite (son père doit choisir son futur mari) mais elle veut bousculer les traditions pour pouvoir vivre sa vie pleinement. Ces deux visions sont bien introduites par le biais des personnages et le contexte, mais offre aussi de surprenant rebondissements quant à l’évolution des personnages. On sent que les désirs de Layla ne sont pas que les siens. Il suffit de voir la discussion qu’elle a avec la seconde femme de son père pendant un court instant pour se rendre compte qu’elle n’est pas la seule.
Le film est vraiment porté par ses deux actrices principales : Ruba Blal incarne parfaitement la mère, Jalila, qu’on pourrait trouver austère, voire antipathique au premier abord, mais sa façon de nuancer son jeu fait que l’on s’attache à elle. Idem pour Lamis Ammar, Layla, qui donne de la profondeur à son jeu quand les enjeux deviennent de plus en plus importants pour sa famille.
La réalisatrice, Elite Zexer, filme caméra à l’épaule, au plus près des acteurs, sans pour autant envahir leur espace. Elle filme par ailleurs en lumière naturelle, même pour les intérieurs, ce qui donne une véritable authenticité à son récit, tandis que sa narration, faite de deux points de vue qui s’entrechoquent, est élégante. Elle place ses héroïnes sur un chemin sinueux tout en prenant le temps d’approfondir les personnages. Le film prend sont temps mais ne souffre d’aucune longueur. Durant 1h27, on est captivé par cette petite histoire. Seul petit bémol : l’utilisation imagée d’un tunnel quand Layla fait un choix crucial aurait pu être évité et apparaît comme une facilité scénaristique.
Tempête de Sable raconte ainsi une histoire intime simple mais efficace, qui oppose la tradition à la modernité, mené par deux très bonnes actrices.