Caractéristiques
- Titre : La course à la mort de l'an 2050
- Titre original : Roger Corman's Death Race 2050
- Réalisateur(s) : G. J. Echternkamp
- Avec : Manu Bennett, Malcolm McDowell, Marci Miller, Folake Olowofoyeku, Anessa Ramsey, Yancy Butler, Shanna Olson
- Editeur : Universal Pictures Video
- Date de sortie Blu-Ray : 17 Janvier 2017
- Durée : 93 minutes
- Note : 6/10 par 1 critique
Image : 4/5
Bonne surprise que ce transfert, à la fois propre et précis. La course à la mort de l’an 2050 est certes une série B tirant vers le Z, il n’en fallait pas moins faire attention à ce que son numérique ne soit pas desservi par un rendu craignos. Heureusement, donc, ce n’est pas le cas et dans l’ensemble la définition et la colorimétrie sont satisfaisantes.
Son : 3/5
La course à la mort de l’an 2050 est proposé en cinq langage (français, anglais, espagnol, allemand et italien, avec des sous-titres français), le tout dans un Dolby Digital 5.1 qui assure amplement l’essentiel. On regrettera tout de même la spatialisation moins poussée dans les pistes non-anglaises. Par contre, et même si la version originale reste conseillée, le doublage dans la langue de Molière est tout à fait réussi.
Bonus : 3/5
Cette édition Blu-ray de La course à la mort de l’an 2050 propose un peu plus de trente minutes de bonus. On a droit à un making of (10 minutes), qui vaut surtout pour les quelques images du tournage et les paroles de Roger Corman, grand Pape du film bis. Le look de 2050 (6 minutes) est un petit module qui revient plus précisément sur les costumes du film, pas vraiment fondamental, mais ça mérite le coup d’œil pour les quelques réactions du casting. Voiture à gogo (4 minutes) est une courte featurette revenant sur les astuces de production afin de façonner les bolides. Cela manque un peu de détails, mais on a assez d’informations pour bien comprendre le système D dans lequel fut plongée l’équipe. Tour d’horizon des voitures (8 minutes) rassemble cinq modules très courts, pendant lesquels chacune des cinq armes sur roues sont présentées par leur pilote. Vaut plus pour l’humour qui s’en dégage que pour les informations recueillies. Enfin, 10 scènes coupées sont au programme, et toutes prouvent qu’elles ont plutôt bien fait de ne pas figurer dans le montage final, même si certaines sont bien marquées par l’humour très noir du film.
Synopsis
En l’an 2050, M. Président règne en maître sur l’Amérique. L’événement de l’année est désormais La Course à la Mort où tous les coups sont permis afin de remporter le titre suprême ! Mi-homme, mi-machine, Frankenstein est le champion de la discipline et le favori pour cette nouvelle édition qui réservera encore son lot de surprises…
Le film
Voilà donc la véritable suite à La course à la mort de l’an 2000, perle du cinéma bis sortie en 1975 et dans laquelle, il faut le rappeler, jouait un Sylvester Stalone tout débutant. Un véritable divertissement fauché, conforme à ce qu’on attend des meilleures productions Roger Corman : du bis oui, mais pas dénué d’un humour noir parfois corrosif. Si le film a été remaké par Paul W. S. Anderson (les horribles Resident Evil, le bien meilleur Event Horizon) en 2008, donnant lieu à un film plutôt efficace (avec des clins d’œil à Mario Kart, il fallait le faire) puis deux suites lamentables, le véritable retour de Frankenstein ne pouvait se faire sans Roger Corman dans l’équipe de production. Maintenant que c’est le cas, La course à la mort de l’an 2050 est-il à la hauteur de nos espérances ?
Oui et non. Derrière cette réponse de normand se cache un sentiment un peu mitigé, mais dans le strict sens de l’équilibre. La course à la mort de l’an 2050 évite ce qu’on redoutait plus que tout : le rendu « à la Nu Image« . Non, le film de G. J. Echternkamp (Virtually Heroes, Frank And Cindy) ne terminera pas obligatoirement programmé sur Syfy entre Sharknado et un film catastrophe au rabais. Commençons par ce qui déçoit peut-être un peu : l’action en elle-même. Certes, le manque de moyen transpire à l’écran, mais on aurait apprécié encore plus de folie à ce niveau, et ce même si les plans gores s’enchaînent plutôt bien. En bon amateur du jeu Carmageddon qu’on est, on s’est senti un peu sous-nourri côté massacre, et finalement les quelques meurtres n’ont rien de bien inventif même si, il faut le reconnaître, les différents effets font dans la générosité sanguinolente.
Par contre, La course à la mort de l’an 2050 se rattrape sur l’humour hyper noir qui s’en dégage, et atteint un niveau de rigolade caustique qui dépasse assez amplement celui du film auquel il fait suite. Devant nos yeux ébahis, le film de G. J. Echterkamp redouble d’idées afin de mettre en place une critique pince-sans-rire d’un futur pas si lointain et, surtout, loin d’être improbable. On ne veut pas non plus trop spoiler, mais sachez que celles et ceux qui voient en le salaire universel (et, donc, la notion de « pas besoin de travailler ») une belle avancée pour l’humanité vont en prendre pour leur grade. On peut aussi déceler une certaine méfiance, là aussi justifiée, des drones, qu’on essaie d’ailleurs d’installer dans l’inconscient des gens. Le réchauffement climatique est aussi abordé, ainsi que le danger des États qui deviennent de véritables entreprises. Mais attention, jamais La course à la mort de l’an 2050 ne se fait donneur de leçon, pas le genre de la maison : on rigole surtout de ces piques, et la priorité est donné à ce que tout soit divertissant.
Si l’on ajoute que les différents personnages sont toujours aussi barrés, alors vous comprendrez que La course à la mort de l’an 2050 est le genre de film bis qu’on peut s’envoyer sans trop d’hésitation, tant qu’on sait où l’on met les pieds. Le scénario, par exemple, est du genre classique, avec la problématique de la rébellion, des traitrises qui se voient venir etc. Par contre, les dialogues pourront faire rire aux éclats (version française de qualité), et le casting ne déçoit pas une seule seconde. Oui, même Malcolm McDowell (Orange mécanique, La féline), ce cachetonneur stakhanoviste ici affublé d’une mèche improbable et de costumes absurdes, qui pourra rappeler un certain président des États-Unis récemment élu. Alors certes, ça ne pète pas plus haut que son cul fauché, mais La course à la mort de l’an 2050 est un bon plaisir pour qui aime ce genre de production.