Les Pokémon World Championships 2017 se sont tenus du 18 au 20 août 2017 au Convention Center de Anaheim, la ville du parc Disney, en Californie. Ces championnats du monde réunissent les meilleurs joueurs de jeux vidéo (Pokémon Soleil et Lune, Pokkén Tournament), mais aussi du jeu de trading cards Pokémon, venus des quatre coins du globe. Culturellement Vôtre s’est rendu sur place afin de vous proposer un grand reportage autour de cet événement incontournable de la licence, où les fans de Pikachu, Ronflex, Rondoudou, Lougaroc et tous les autres se côtoient dans la bonne humeur.
Des Championnats de monde bien agréables, sous le soleil de la Californie
Vous l’avez très certainement remarqué, Culturellement Vôtre multiplie les contenus en rapport avec l’une des licences les plus populaires du jeu vidéo : Pokémon. Parce que ça génère du trafic ? Bien entendu. Mais aussi car votre dévoué serviteur est un joueur assez assidu, qui a connu la toute première génération (Pokémon Bleu et Rouge) à l’époque de sa sortie, alors que le phénomène n’était pas encore devenu aussi populaire. Vous vous souvenez de cette époque ? Mais si, ces journaux télévisés qui nous présentaient le jeu comme un phénomène dangereux, qui rendrait asocial ? Plus récemment, Pokémon Go a aussi connu une campagne médiatique assez terrible, faisant de l’appli la responsable de bien des maux (le problème n’est pas que des enfants y jouent à l’école, mais que ces gamins aient un smartphone à leur âge, et dans l’enceinte d’un établissement scolaire). Loin, très loin de toute cette vibe anxiogène, Pokémon est dorénavant une valeur sûre, et s’inscrit totalement dans l’inconscient collectif. Qui ne connaît pas Pikachu aujourd’hui, ne serait-ce que de visu ?
Pokémon, une licence mondialement populaire
Pokémon est un jeu vidéo parmi les plus appréciés au sein de la rédaction — même si la génération X et Y provoque un véritable schisme. C’est aussi une passion, pour bien des gamers. Et les rapports passionnels sont bien connus pour déborder allègrement. Ici, la licence est devenue globale, avec un merchandising à la pointe et d’autres manières de jouer. Ainsi, les trading cards sont considérées par les fans comme une composante essentielle de l’univers de Ronflex et ses amis. On vous l’a démontré avec notre toute récente interview de Yugi Kitano et Atsushi Nagashima, les cartes ne se contentent pas d’être collectionnées : elle servent de support pour un jeu qui passionne, à travers le monde. Dès lors, quand l’opportunité de découvrir les Championnats du Monde Pokémon, aux États-Unis (plus précisément à Anaheim, dans la périphérie de Los Angeles, plus connue comme la ville de Disneyland Park) s’est présentée, on ne l’a pas loupée. Et ce que l’on a découvert nous a marqués.
Mélange de détente et de compétition
En plein cœur de l’énorme (et climatisé, on y reviendra) Convention Center d’Anaheim, se déroulaient les Pokémon World Championships 2017. C’est bien simple, si vous aimez la licence, et avez de quoi vous payer le voyage, c’est le lieu où il fallait être, du moins pour cette année. Moins festif et « fourre-tout » qu’une convention, ce gros événement rassemblait des joueurs et spectateurs de tous les pays : Argentine, Brésil, Japon, Canada, Allemagne, Espagne et bien d’autres… dont la France. Même chez les spectateurs qui ont bravé les onze heures d’avion (et les repas d’Air France), on a pu trouver une poignée de frenchies, comme le stéphanois Maxime Cyrklewski, qui pratique le jeu de cartes à collectionner depuis six ans, tout en étant arbitre depuis trois ans.
Il nous a déclaré : « je suis ici pour supporter les Français. Nous avons quatre représentants pour le jour 2 : Stéphane Ivanoff, Mehdi Hafi, Heddi Brahmi et Fabien Pujol.« . Tout en mettant en avant la dimension très fun de cet événement, le sympathique spectateur précise : « je suis aussi ici pour l’Open d’Anaheim, qui est un tournoi important pour engranger des points pour la saison 2018« . Mélange de détente et de compétition donc. Et qu’en est-il d’une comparaison osée avec l’organisation d’une compétition en France ? Maxime répond : « On n’a pas encore eu la chance d’avoir un gros tournoi. On a eu un Special Event à Lyon, où on a eu à peu près trois cent joueurs. C’était une salle beaucoup moins importante que celle d’Anaheim (rires)« , avant d’ajouter ses très bonnes impressions pour ce qui est de l’organisation de ce Championnat du Monde Pokémon. Et comment le contredire ?
Une organisation tout simplement exemplaire
Car, avant de vous toucher quelques mots à propos du contenu de la compétition, il faut revenir sur l’organisation de ce Pokémon World Championships 2017, à Anaheim. Et autant vous écrire de suite qu’on s’est régalés. La fluidité de l’entrée dans la salle est restée totale du début à la fin. Dans cette salle gigantesque, on savait immédiatement où et que trouver : côté jeu vidéo, côté cartes, pour les juniors ou les seniors, aucunement besoin de renseignements pour se repérer. Ensuite, et c’est un clin d’œil pour qui pratique les incontournables Paris Games Week ou Japan Expo : au troisième et dernier jour de compétition, on pouvait encore manger sur le sol, tant il était propre. Les poubelles étaient gigantesques, et vidées très régulièrement. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous ça veut dire beaucoup.
Aussi, de temps en temps, un Pikachu venait amuser les enfants, qui se bousculaient gentiment pour se faire prendre en photo aux côtés de la drôle de souris jaune, devenue véritable icône de la pop culture. Enfin, et comme on vous le signalait plus haut : quel bonheur que d’avoir droit à une climatisation fonctionnelle, tout du long, qui empêche tout coup de chaud. Bref, s’il fallait utiliser un seul adjectif qualificatif pour qualifier cet événement, ce serait « carré ». Tout comme l’était la Cérémonie d’ouverture…
La Cérémonie d’ouverture fut l’occasion de quelques news
Car aucun événement digne de ce nom ne débute sans une Cérémonie. Celle-ci fut présentée par Anna Prosser Robinson, notamment co-fondatrice de la chaîne Twitch Missclicks, et ancienne Miss Oregon. Se sont succédés, sur scène, Tsunekazu Ishihara (Président et CEO de The Pokémon Company) et Junichi Masuda (compositeur de la série, mais aussi producteur), le tout avec quelques annonces, pas transcendantes, mais très bien accueillies par les fans. Commençons par Pokken Tournament DX, qui sortira sur Nintendo Switch le 22 septembre prochain. Sachez que ce jeu de baston basé sur l’univers de Pokémon, aura droit à un mode de jeu compétitif. De quoi lui assurer une véritable carrière dans l’eSport ? Nous verrons bien dans les prochains mois.
Ensuite, les intervenants ont dévoilé l’arrivée d’Ultra Chimères dans le jeu de cartes à collectionner : Mouscoto GX et Engloutyran GX. Enfin, les joueurs qui possèderont un Ekaïser, dans Pokémon Ultra Soleil et Ultra Lune seront ravis d’apprendre qu’il aura droit à une nouvelle Attaque Z : Dracacophonie Flamboyante, dont les effets dévastateurs ont provoqué un tonnerre d’applaudissements (et de rugissements) dans la salle. Après cette introduction matinale, la place fut faite pour les diverses compétitions.
Plus de 1,5 million de fans ont regardé l’événement en streaming
Pour les différentes compétitions, on ne pouvait que repenser aux dires du spectateur français, Maxime. Car oui, le ces Championnats du monde mélangent habilement fun et sérieux. Beaucoup de participants de cette édition 2017, petits ou grands, sont apparus plus ou moins déguisés, habillés aux couleurs du jeu de Game Freak, accompagnés de peluches qu’ils installaient à leurs côtés, sur les tables. Mais derrière cette détente de façade, se cachait tout de même un esprit de compétition qui flottait dans l’air de ce Convention Center. Bien que s’amuser était l’objectif premier, très clairement, la nouvelle de l’échec de nos joueurs français était tout de même accueillie avec une pointe de regrets, par exemple. Il faut écrire que, sans non plus que la pression se fasse trop grande, le lieu a tout de même rassemblé 3500 joueurs et fans. Et plus de 1,5 million ont suivi l’action de chez eux, par le biais du streaming. C’est énorme, facilement intimidant, et cela rappelle bien l’importance de Pokémon à travers le monde.
Pas de triche, les juges sont de la partie
Le Pokémon World Championships 2017, à Anaheim, s’est étalé sur trois jours, du 18 au 20 août. Si les deux premiers étaient consacrés à l’Open et aux qualifications, le dernier faisait place aux moments de vérité : les différentes finales. Là, par contre, la pression est montée de quelques crans. Sur la scène du Convention Center, deux joueurs se faisaient face, et ce pour chaque catégorie, divisées entre les jeux vidéo Pokémon Lune et Soleil, Pokkén Tournament, ou le jeu de cartes à collectionner. À leurs côtés, un arbitre, très concentré, car la triche est possible. D’ailleurs, nous avons pu rencontré l’un de ces juges, Stéphane Ruff, organisateur de tournois depuis près de dix ans, et présent aux Championnats du Monde Pokémon depuis quelques années.
Il nous fait part de son rôle : « La triche, ça arrive. Il faut savoir qu’il y a de l’argent en jeu, donc certains tentent. Ça peut être une carte en plus, par exemple. C’est ça notre tâche : intervenir à tous moments, regarder partout, faire preuve d’une grande concentration sur toute la journée« . Et quant à savoir s’il y a eu des cas de petits malins lors de ces trois jours… Eh bien, oui : « On a eu un cas de triche hier (vendredi 18 août 2017), dans la catégorie des 11-14 ans. Ce joueur a attendu volontairement que son adversaire fasse une erreur avant de la signaler, alors qu’il devait intervenir avant pour éviter cela, comme les règles le stipulent. Donc, il a été disqualifié« .
Qui furent les meilleurs Dresseurs ?
Ambiance bon enfant, mais tout de même un peu de suspense. On a observé quelques mains tremblantes, quelques choix vraiment sous-pesés, lors de ces finales. Sans doute moins chez les Juniors, étonnamment plus cliniques, moins dans le doute. Chez les Masters, par contre, la tension se propageait, et le public exultait à chaque manche remportée. Il aura fallu une journée entière pour que les Pokémon World Championships 2017 d’Anaheim délivrent l’entièreté de leur palmarès, que vous retrouverez ci-dessous.
- Champion du Monde du JCC Pokémon 2017, catégorie junior : Tobias Strømdahl de Norvège.
- Champion du Monde du JCC Pokémon 2017, catégorie senior : Zachary Bokhari des États-Unis.
- Champion du Monde du JCC Pokémon 2017, catégorie master : Diego Cassiraga d’Argentine
- Champion du Monde du Jeu Vidéo Pokémon 2017, catégorie junior : Nicholas Kan d’Australie
- Champion du Monde du Jeu Vidéo Pokémon 2017, catégorie senior : Hong Juyoung de Corée du Sud.
- Champion du Monde du Jeu Vidéo Pokémon 2017, catégorie master : Master: Ryota Otsubo du Japon.
- Champion du Monde de Pokkén Tournament 2017 : Tonosama du Japon.
Comme vous le savez, les meilleures choses ont une fin, et ce tournoi mondial n’échappe malheureusement pas à la règle. Pour conclure ces trois jours très chargés, la Cérémonie de clôture nous a récapitulé tous ses gagnants. Et, très important, les différents intervenants ont rappelé l’esprit amical de Pokémon qui, même s’il se décline en compétitions, se doit de rester un jeu. De bons mots, reçus comme tels par une assistance conquise. Il ne nous restait plus qu’à dire au-revoir à Anaheim, non sans que la ville des Pokémon World Championships 2018 ne soit annoncée. Roudoudou et les autres iront donc se friter dans le Tennessee… à Nashville, berceau de la musique country !