Caractéristiques
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- Playstation 4
- Développeur : Quantic Dream
- Editeur : Sony Interactive Entertainment
- Date de sortie : 2018
Tout pour faire un hit
Si la Paris Games Week 2017 a fermé ses portes depuis quelques heures, les souvenirs se télescopent dans la mémoire vive des joueurs, et nous en faisons partie. Parmi les meilleurs moments, qu’il ne fallait surtout pas louper, figure la démo de Detroit : Become Human. On sait que le débat fait rage, sur les internets, concernant la qualité des jeux de Quantic Dream. Discussions enflammées, et souvent de mauvaise foi, la personnalité clivante (paraît-il, on a d’autres échos) de David Cage étant en fait au centre de bien du ressentiment. Loin de tout ce brouhaha, les jeux du studio ont suivi une courbe de progression intéressante, depuis Fahrenheit (The Nomad Soul ne s’inscrivant pas dans cette lignée, cette réflexion narrative), jusqu’à ce prochain titre, toujours prévu pour 2018, en exclusivité sur Playstation 4. Et nous allons voir que le soft a tout pour être un véritable sommet.
La démo que nous avons pu prendre en mains nous plongeait dans la peau de Connor, un agent spécial… et androïde de son état. L’univers de Detroit : Become Human prend le chemin d’une science-fiction bourrée de détails, et si cet aperçu ne nous a pas laissé le temps de véritablement s’en imprégner, la direction artistique a clairement fait l’objet d’un soin très particulier. C’est un véritable lièvre pour Quantic Dream, depuis Fahrenheit (avec plus ou moins de réussite) : il faut que le joueur croit en ce qu’il voit. Et c’est un objectif en passe d’être atteint. Notamment grâce à des animations tout simplement grandioses, qui certes ont un impact direct sur l’inertie du personnage, un peu lourd dans certains mouvement, mais dont le réalisme poussé nous a de suite séduit.
Une ambiance mémorable, qui ne fait qu’ajouter du charme au concept
Passées ces premières impressions avant tout cosmétiques, Detroit : Become Human dévoile un concept vertigineux. On parie que cet adjectif reviendra beaucoup, quand il faudra qualifier le jeu terminé. Cette impression nous étreint, alors que notre avatar commence à collecter des informations importantes pour l’affaire en cours : un androïde défectueux menace de sauter du toit de l’immeuble, avec une fillette qu’il a pris en otage, et dont il a tué le père. On comprend vite que bien des chemins peuvent nous mener à Rome, mais nous choisissons de prendre le temps de collecter des éléments, lesquels seront utiles pour la confrontation. On fouille les différentes pièces de l’appartement, afin de recréer les conditions de ce pétage de plomb. Cette phase est incroyablement savoureuse. Par exemple, le cadavre du père, une fois analysé, nous donne la possibilité de voir sa mort, la répéter en la projetant dans le décor, afin d’en sortir des indices qui nous permettront de mieux comprendre l’acte sanglant. Bluffant, et ultra-efficace.
Une fois que l’on a recueilli assez de preuves, on se rend sur le toit, afin d’en découdre avec l’unité défectueuse. Il faut préciser ici, et sans trop vous en dire, que l’ambiance, entre humains et androïdes, n’est pas des plus amicales. Dès le début de la démo, le scénario nous le signale. Si l’on vit ce face à face avec autant de passion, c’est aussi parce qu’il met en scène ce qui sera sans doute la clé de voûte de Detroit : Become Human, les rapports entre les deux entités et, encore mieux, ce qui fait que certaines machines se demandent quelle est la frontière entre les deux existence. Un sujet qui, espérons-le, sera mieux maîtrisé que ce que le cinéma a produit récemment. La tension est palpable, et le dialogue se met en place. Alors que l’on parlemente, un agent humain, très mal en point, nous demande de l’aide. Problème : en face de nous le preneur d’otage ne l’entend pas de cette oreille. On choisit de lui obéir, avec du remord plein la tête. Comme nous avons pris le temps de bien comprendre à quoi (qui ?) nous avons à faire, on a pu gagner la confiance de l’androïde défectueux, et éviter qu’il ne tombe du toit, tout en sauvant la jeune fille. Mais il est fort à parier que foncer tout droit aurait résulté sur une toute autre possibilité.
Detroit : Become Human brille par cette masse des possibles, perceptible et imposante. Bien entendu, il va falloir attendre de vérifier que le fond est bien en adéquation avec ce qu’on a essayé. Mais l’on peut s’attendre à de nombreux embranchements, des choix véritablement engageants, et une écriture qualitative. Bourré de statistiques, comme pour souligner efficacement la foule de choix qui s’offrent à nous, le soft se veut précis, bien plus que les précédents jeux d’aventure narratifs. Espérons que les équipes de Quantic Dream rendront une copie digne de cette ambition. Nous est avis que c’est bien parti…