[Test – Playstation 4] Don’t Knock Twice : plus flippant que le film

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
  • Développeur : Wales Interactive
  • Editeur : PQube
  • Date de sortie : 29 septembre 2017
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Introduction

image don't knock twice
Johnny Hallyday n’est jamais très loin.

Personnage maléfique issu du folklore russe, parmi les sorcières les plus effrayantes de ce bestiaire légendaire, Baba Yaga est un antagoniste rêvé. Ainsi, la culture populaire s’est emparée de cette figure horrifique, accompagnée d’un background si puissant que l’on ne peut que comprendre cet état de fait. La littérature, la BD, la peinture, le cinéma, ils ont tous tenté de jouer avec la sorcière, avec plus ou moins de succès. Le récent film d’horreur Don’t Knock Twice (aussi connu sous le titre, plus direct, de Baba Yaga) fait partie de ces tentatives, mais résultat fut très loin d’avoir procuré de bonnes sensations. Scénario insipide, effets qui ne fonctionnent pas (c’est la foire aux sursauts prévisibles), l’œuvre n’aura marqué aucun cinéphile. Dès lors, quand on voit débarquer un jeu vidéo qui en reprend les grandes lignes on est pris par un pressentiment pas spécialement encourageant. Nous allons voir que ces à-priori étaient partiellement mérités, du moins si vous ne jouez pas avec le Playstation VR.

Histoire : 3/5

image ps4 don't knock twice
Le genre de chose qui vous mettront la pression

L’histoire en elle-même n’est pas désagréable du tout. Don’t Knock Twice développe une intrigue inoffensive, mais plutôt bien ficelée, avec une problématique clairement établie, et un cheminement qui s’appuie bien dessus. Le joueur incarne une mère de famille, rongée par certains remords, qui se doit de retrouver sa fille dans une immense maison. Le tout en découvrant, petit à petit, que le lieu est hanté par la redoutable Baba Yaga, sorcière puissante et sanguinaire, qui ne tardera pas à rendre vos pérégrinations quelque peu stressantes. Rien de bien étonnant, donc, mais c’est assez solide, en terme de situation, pour titiller notre curiosité au point de nous pousser à nous immerger.

Don’t Knock Twice est surtout l’objet d’une narration balourde, trop peu travaillée pour convaincre. L’écriture sauve les meubles, mais on aurait apprécié plus d’efforts dans le développement de l’univers, ou la caractérisation des personnages. Le coup du téléphone portable, sur lequel on reçoit des textos, est bien senti. Mais on passe trop notre temps à attendre la prochaine note, trouvée parfois sans trop de cohérence avec le lieu. Aussi, le début de l’aventure est trop abrupte. On est trop vite plongé au cœur de l’action, il manque un véritable background. Il s’agit, donc, plus d’un trip à vivre qu’un monde à découvrir. Et c’est, au final, un choix cohérent avec l’objectif du jeu, qui se doit d’être joué au Playstation VR, sous peine de faire face à un soft un peu ennuyant.

Gameplay : 3/5

image test don't knock twice
Une présence bien étrange.

Nous le répéterons tout au long de ce test, Don’t Knock Twice est une expérience de qualité… si vous jouez au Playstation VR. Abordons d’abord l’autre solution, sans le casque de réalité virtuelle. Elle perd évidemment en immersion mais aussi, plus embêtant, en confort de prise en mains. On fait alors face à un jeu en vue à la première personne, des plus banals, et peu ergonomique sur quelques éléments. Les commandes, afin de s’emparer d’un objet, sont tout sauf naturelles. On se retrouve à balancer ce qu’on a empoigné, sans trop comprendre pourquoi. On aurait aussi aimé plus d’impact dans les actions, comme allumer les bougies au mur, une action que l’on effectue avec trop de dédain dans la mécanique. On sent bien que le jeu sans réalité virtuelle n’était pas une priorité pour le studio Wales Interactive.

Une fois le Playstation VR bien vissé sur le crâne, tout change. Don’t Knock Twice gagne en plaisir de jeu, mais aussi en pertinence. Tout d’abord, sachez que les développeurs ont tout fait pour positionner le joueur dans les meilleures dispositions. On peut choisir entre deux modes de déplacement : par téléportations successives, ou en totale liberté. Une très bonne idée, tant les deux options peuvent combattre le motion sickness (l’impression de mal de mer ressentie par certains, liée à cette technologie). Une fois le choix effectué, il faut encore déterminer quel sera le moyen physique de jouer : manette ou Playstation Move ? On conseille très fortement la deuxième solution, plus équilibrée et immersive, permettant de se servir des deux prolongations comme autant d’objets. La manette garde une sensation peu pratique, même si l’on a tendance à être plus patient quand on joue dans ces conditions.

Don’t Knock Twice s’organise autour d’énigmes et de phases plus énergiques, avec une Baba Yaga menaçante. Rien de bien original dans la manière de venir à bout des mystères, comme allumer des bougies ou trouver une salle cachée afin de rétablir l’électricité, mais on se prend au jeu grâce à l’ambiance. C’est d’ailleurs une constante jusqu’à la fin du soft, et même si l’on a parfois droit à de bonnes surprises, notamment à partir du moment où Baba Yaga se déclare réellement, on se dit que la qualité première du titre est indissociable de la réalité virtuelle.

Ambiance visuelle et sonore : 3/5

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Pas très catholique, tout ça.

Ce n’est certes pas très beau, mais il se dégage de Don’t Knock Twice une certaine personnalité. On le sait depuis un moment, le Playstation VR nivelle les performances techniques de la Playstation 4 vers le bas, et cela se vérifie ici. Pas mal d’aliasing, des textures pauvres, et une certaine tendance à la duplication de modèles 3D. Heureusement, Wales Interactive fait preuve de maîtrise dans les ambiances. Les jeux de lumière comblent la limite des moyens par une intelligence de leur utilisation. Ainsi, on flippe réellement quand on fait face à un couloir, le hors champ fonctionnant remarquablement bien. Jouer sans le Playstation VR assure une netteté plus conséquente, mais l’expérience perd tellement en impact de la peur que l’on se passe de cette amélioration.

L’ambiance sonore de Don’t Knock Twice est soignée, même si le sound design est parfois incertain au casque. Les musiques remplissent bien leur rôle d’accompagnatrices de situations naturellement effrayantes. Mais c’est surtout la gestion des bruitages qui séduit. Une simple vibration du téléphone portable pourra créer un jump scare, et l’on vous laisse imaginer ce que les murmures malsains de Baba Yaga peuvent provoquer à l’arrière de votre pantalon.

Durée de vie : 3/5

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Plongé dans les ténèbres, il va falloir garder votre calme.

Il faut de suite préciser que Don’t Knock Twice est proposé pour vingt euros. Ce qui, de suite, fait avaler la pilule quand on boucle l’histoire en trois heures. Il faudra retourner vers le jeu, afin de découvrir une seconde fin, ainsi que se lancer dans la recherche des petites poupées russes à collecter (et détruire). L’expérience sera donc totalement complétée en 6 heures, ce qui s’avère acceptable dans le cadre de ce titre.

Note finale : 12/20

Don’t Knock Twice rejoint les expériences en réalité virtuelles, qui pourront créer un petit engouement le temps d’en venir à bout. Y jouer sans le casque est possible, mais les points forts du jeu sont tellement liés à l’immersion que le titre perd grandement en qualité sans le Playstation VR. Grâce à une écriture banale mais pas mauvaise (contrairement au développement du background, inexistant), aux Playstation Move qui prouvent encore la pertinence de leur utilisation, et aux sons qui vous feront sursauter à volonté, le soft pourra assurer des moments pas inoubliables, mais savoureux dans l’instant.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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