Avec le froid de décembre,nous avons pensé vous proposé des chroniques d’albums de toutes époques à écouter l’hiver, par temps de neige ou pas. Voici donc le premier, qui a tourné en boucle sur nos platines l’hiver dernier et promet de rythmer de nouveau nos soirées et dimanches après-midi.
Le deuxième album solo de Lisa Hannigan, Passenger, est sorti il y a maintenant 2 ans. Faisant suite au très réussi Sea Sew (2008), le disque nous fait découvrir une artiste sensible et mélancolique, qui part dans une longue tournée et un long voyage à la recherche d’elle-même suite à sa rupture avec Damien Rice en 2007. La dimension autobiographique est évidente et plusieurs titres de l’album sont explicitement dédiés au chanteur de “Blower’s Daughter” (“Paper House”, “Little Bird”).
Au-delà de cette dimension personnelle, ce qui frappe dans l’album, c’est son atmosphère ouatteuse et la sérénité qui s’en dégage. La figure de l’artiste en voyage, qui part à la découverte du monde mais n’a pas de chez soi, pas de maison et tente de se reconstruire, est esquissée dès le titre d’ouverture, le sublime “Home”, beau et mélancolique avec son atmosphère neigeuse et ses paroles poignantes.
Oh, every lie we told
is written in stone,
every lie we wrote on our bones.Hold on, there’s nothing to pack.
We know we’re not coming back.(Oh, chaque mensonge prononcé est gravé dans la pierre
chaque mensonge que nous avons inscrit dans nos os
Tiens bon, il n’y a rien à emporter
Nous savons que nous ne reviendrons pas.)
Baigné dans une atmosphère intimiste (à l’exception de l’entraînant single “Knots”) d’où ressort néanmoins l’impression de paysages qui défilent, Passenger est un album à écouter lové dans un fauteuil avec une bonne tasse de thé fumant, pour méditer en regardant tomber la neige ou lire un bon roman. Un disque qui, après la plus grande légèreté de Sea Sew, révèle une artiste aux belles capacités de composition et à la voix singulière.