Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Ordinateur/PC
- Xbox One
- Nintendo Switch
- Développeur : Namco Tales Studio
- Editeur : Bandai Namco Entertainment
- Date de sortie : 11 janvier 2019
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- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Un RPG japonais d’une belle générosité
Chez Culturellement Vôtre, on aime aborder les RPG japonais. Tous ne sont pas bons, on aura connu quelques déceptions au fil des années, mais le genre en lui-même est passionnant. Pour ses mécaniques bien entendu, mais aussi ses histoires, aussi bien au sein des softs que ce qui les entoure. Final Fantasy, appelé ainsi car il s’agissait de la dernière carte d’un Squaresoft en grave difficulté économique. Pokémon refusé par Sega, avant de finir chez Nintendo. Dragon Quest et son succès populaire tel que sa sortie fut réglementée, pour ne pas créer un absentéisme trop marqué. La licence des Tales Of peut, sans ombrage, se mélanger à ces grands noms. Certes, on aura attendu plus longtemps pour la découvrir en Europe, en 2004 avec Tales Of Symphonia. Mais son impact, au Japon, notamment grâce à une direction artistique très typée anime, s’est renforcé au fil du temps, avec des chiffres de vente tout à fait honorable. Nous avons donc décidé d’aborder certains des opus, en commençant par celui qui est considéré comme l’un des plus mémorables : Tales of Vesperia.
Et, comme un doux présage, cette envie de découvrir réellement cette licence (votre dévoué serviteur avait tout de même parcouru Tales Of Symphonia) est intervenue au même moment que la sortie de Tales Of Vesperia : Definitive Edition, sur nos consoles actuelles. Un véritable luxe, qu’on ne pouvait laisser passer. Mais revenons, tout d’abord, sur le scénario du soft. Sachez que, tout comme pour les Final Fantasy, les Tales Of ne figurent pas dans le même univers, sauf cas spécial de suite chiffrée. Mais l’on retrouve, tout de même, certains thèmes en commun, comme l’acceptation d’autrui. Ici, le scénario prend place dans le monde de Terca Lumeiris, où une force, nommée l’aer, s’occupe de l’équilibre des rapports. Pour protéger les villes et villages, on érige des barrières, nommés blastias. C’est dans ce contexte qu’on va s’intéresser de plus près à un certain Yuri Lowell, jeune homme vivant dans les quartiers inférieurs de Zaphias, la capitale. Il ne s’agit pas de n’importe qui : il fut chevalier impérial, mais son état d’esprit en a fait un cynique.
Tales of Vesperia : Definitive Edition utilise ce personnage principal au caractère plutôt bien trempé pour lancer le récit. Un jour, il découvre que la fontaine d’eau, que vous pouvez imaginer d’une importance capitale, est déréglée. Et pour cause, l’aque blastia, qui régulait l’arrivée, a été dérobée par un certain Mordio. Le début d’investigation va mener le jeune homme dans le quartier noble, où il va se faire arrêter pour être rentré par effraction dans une maison. Pendant l’évasion, notre avatar va croiser le destin d’Estellise Sidos Heurassein, vite surnommée Estelle, demoiselle de la haute, qui va rejoindre notre aventure. Ensemble, ils vont rechercher Flynn, un ami d’enfance de Yuri, et chevalier en faction. On apprécie l’univers, les personnages ne sont pas trop gnangnan (ce qui est, pourtant, un défaut souvent relevé dans les Tales Of), mais on note tout de même des motivations un peu vagues, du moins dans le premier tiers du jeu. Le scénario, par la suite, élève le rythme et le niveau dramatique des situations. Mais tout de même, on doit composer avec des personnages sans trop de problématiques importantes, mis à part l’un des plus jeunes, Karol, chassé de sa guilde.
Cette nouvelle édition vaut le coup, pour les nouveaux venus et les autres
Si les premières heures de Tales of Vesperia : Definitive Edition sont un peu mollassonnes côté récit, avant de se trouver une vitesse de croisière tout à fait agréable, on pourra compter sur le système de combat pour ne pas flancher. N’était-ce pas, d’ailleurs, un souhait des développeurs, que de tout d’abord laisser le joueur se familiariser avec les différentes mécaniques, avant d’ajouter une couche d’histoire enfin passionnante ? On ne sait pas, toujours est-il qu’on a effectivement le temps de se concentrer sur les batailles. Et celles-ci sont l’une des belles réussites du soft. L’un des gimmicks les plus connus de la licence porte sur les noms associés aux systèmes des différentes itérations. Ici, il est baptisé Evolved Flex-Range Linear Motion Battle System. Beaucoup de mots compliqués pour une prise en mains pourtant simple. On contrôle un joueur, dans une joute rassemblant jusqu’à trois de vos alliés. Tout se déroule en temps semi-réel : on est propulsé dans des arènes, mais une fois dedans on est libre de nos mouvements. On attaque, on utilise des sorts ou des objet, on se défend, on saute. Ajoutons la présence d’une jauge, délivrant un état appelé le hors-limite, qui décuple les forces. Oui, tout ça est finalement assez classique, mais c’est un tel idéal de mécaniques bien imbriquées…
Les fondations de Tales of Vesperia : Definitive Edition ne surprendront pas spécialement les fans de RPG japonais, encore qu’il est étonnant, tout de même, de ne pas observer un quelconque vieillissement du système. Tout ce qui se rapporte aux skills est une réussite sans appel : on apprécie donner à un personnage une certaine personnalité sur le terrain, en dépensant intelligemment les LP (Learning Points). Pareil pour les Artes, qui apportent encore un degré de personnalisation, et les Mystic déploient une puissance très plaisante. En dehors des zones de combat, le soft est peut-être un peu plus prudent. L’apparition des ennemis à l’écran, la possibilité d’effectuer des liens en poussant de multiples rencontres inamicales, cela fonctionne mais sans grande passion. D’ailleurs, on n’a pas spécialement apprécié la méthode qui doit nous permettre de gagner un avantage en bataille : à l’aide d’une projection, issue d’une pierre, le monstre apparent est atteint d’un effet. Il faudra recommencer autant de fois que nécessaire afin d’obtenir l’ouverture recherchée.
Tales of Vesperia : Definitive Edition est un RPG japonais de bien belle qualité. On passe du temps à grinder (et avec plaisir !), à acheter de nouveaux équipements, à concocter des plats à effets, à passer du temps dans le bestiaires. On aurait sans doute apprécié des quêtes annexes moins classiques, mais on s’en contente. Aussi, le système de forge est peut-être un peu fouillis, mais on est sous le charme de son aspect complet. Quand aux spécificités de cette édition, elles sont de nature à faire craquer, ou même recraquer, celles et ceux qui l’ont pourtant déjà terminé en 2009. Tout d’abord, la technique. La direction artistique flatte les rétines, mais c’est surtout le duo 60fps/1080p constant qui change la donne. Aussi, on a droit, enfin, au doublage japonais d’origine. Ce n’est pas un détail : les dialogues se révèle plus que supportables, ils sont remarquablement interprétés. Enfin, côté contenu, on a droit à une flopée de nouvelles scénettes, aux quêtes exclusives à la version PlayStation 3 (inédite en France), des nouveaux costumes (dont des hommages à d’autres jeux de Bandai Namco), deux nouveaux personnages jouables et de nouveaux Artes. De quoi encore renforcer une durée de vie hallucinante, dépassant les cent heures de jeu pour qui veut tout voir.
Note : 16/20
Tales of Vesperia : Definitive Edition est, pour nous, une découverte qui compte. Voilà un RPG japonais certes imparfait, au scénario qui traine un peu dans ses premières heures, mais généreux dans tous les domaines. L’aventure réserve de bons rebondissements, et des personnages certes parfois un peu en dilettante mais attachants. Aussi, on est tombé amoureux de ce système de combat, là encore pas exempt de reproches mais bourré de bonnes idées, qui fonctionnent encore aujourd’hui, comme le recours aux Artes. Et si votre truc c’est la grande aventure, longue, au sein d’un univers imposant, sachez que la durée de vie n’y va pas avec le dos de la cuillère. Enfin, cette édition assure un 60fps/1080p constant, sans aucune baisse de régime, rajoute pas mal de contenu, et prend même soin de nos délicates oreilles, avec un doublage japonais incontournable. La vie est belle !