Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Développeur : Drakkar Dev
- Editeur : Blowfish Studios
- Date de sortie : 27 juin 2019
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Les Méchas occidentaux peuvent surprendre
Véritable spécialité japonaise, les Méchas passionnent tout autant les amateurs d’animés que de jeux vidéo. D’ailleurs, ces domaines rassemblent souvent ces deux publics. Il suffit de prononcer les titres de Steel Battalion, Zone Of The Enders, Front Mission, Armored Core, pour que les puristes rappliquent. Depuis quelques temps, l’Occident, qui compte bien entendu pas mal de fans, tente d’investir le genre. Avec plus ou moins de réussite, surtout dans le design des robots géants, souvent peu concluant. On peut tout de même citer Titanfall 2, véritable surprise qualitative. Est-ce aussi le cas pour ce War Tech Fighters, développé par le studio italien Drakkar Dev, et édité chez Blowfish Studios ? En partie, oui.
Avant d’aborder le gameplay de War Tech Fighters, il faut signaler que Drakkar Dev n’a pas totalement mis de côté la narration. Le scénario ne surprend pas vraiment, on fait face à un classique récit de guerre entre un dominant et un dominé, dans un futur très éloigné. Les personnages sont assez archétypaux, et leur écriture s’avère sans doute le point fort de cette histoire peu passionnante mais au moins convaincante. Cela rythme tout de même assez bien le cheminement qui, sans cet effort à souligner, aurait pu s’avérer plus redondant qu’il n’est. Signalons, enfin, que les textes sont traduits en français. On remarque quelques coquilles, mais là encore on ne peut que féliciter le studio pour cette jolie attention.
La prise en mains de War Tech Fighters s’avère une véritable réussite. Les premières heures sont facilitées par la rapidité avec laquelle le joueur digère le concept, et les différentes commandes. Vous l’aurez compris, le Mécha fonce dans l’espace, afin de remplir différentes missions. Le robot géant possède deux attaques à distance : une automatique, dont le rythme élevé compense légèrement les dégâts faibles, et des missiles. Les munitions sont illimitées, par contre elles s’acoquinent avec une jauge qui, quand elle se vide totalement, nous force à se déplacer à basse vitesse et à n’utiliser que le bouclier, du moins pendant un laps de temps. Canarder à distance se révèle grisant au possible : on sent bien la patate de la machinerie, et les dégâts provoqués donnent véritablement une impression de puissance idéalement grandiloquente.
La personnalisation est une satisfaction
Si vous appréciez les Méchas, vous savez que le corps à corps a aussi son importance. War Tech Fighters ne l’a pas oublié, et propose au joueur de pouvoir régler ses comptes avec l’opposant de manière rapproché. On aurait apprécié plus de possibilités de coups, on ne pourra compter que sur une offensive lourde, une légère, et un dash (trop) salvateur. Aussi, et étrangement tant le combat à distance est une belle satisfaction dans ce domaine, les impacts se ressentent un peu moins dans ces joutes. Cela reste agréable, entendons-nous bien, mais on aurait apprécié plus de fureur. Une fois qu’on a bien cabossé l’opposant, on pourra déclencher un coup final, qui se produit dans une mise en scène bien sympathique, même si elle pourra lasser au bout de quelques heures de jeu. Heureusement, le studio a pensé à nous proposer de la passer, d’une simple pression de touche.
Notons que les missions proposent plusieurs objectifs. Détruire des flottes, mais aussi récupérer des matériaux ou infiltrer l’ennemi, cette dernière étant la moins réussie car trop permissive. Autre gros morceau de War Tech Fighters : la personnalisation des Méchas. Et ce n’est pas une simple option esthétique, même si l’on pourra opter pour d’autres couleurs que celle imposée au début du cheminement. On pourra optimiser chaque membre, acquérir de l’équipement modifiant les statistiques, et se plonger dans la Recherche et Développement afin d’ouvrir la voie à de nouvelles technologies. Le menu, qui rassemble toutes ces possibilités, figure dans les bons points : après un léger temps d’adaptation, il s’avère parfaitement lisible. Sachez, enfin, qu’il faudra récupérer des éléments pendant les missions, grâce à une commande de collecte. Ce qui pousse le joueur à prendre le temps de farfouiller les différents environnements. Et, qui sait, vous dénicherez peut-être des projets cachés, lesquels vous accorderont des récompenses de grande qualité. Enfin, que les monomaniaques se rassurent, Drakkar Dev a bien pensé à implémenter une base de donnée très touffue. Vous allez y passez du temps !
D’ailleurs, War Tech Fighters peut compter sur un contenu assez costaud. Il vous faudra bien du temps pour emmener votre Mécha vers ses capacités maximum. Un seul run ne suffira pas, mais rassurez-vous : un new game plus est proposé en fin de parcours. Aussi, les amateurs de challenge ne seront pas déçu : la courbe de difficulté s’avère assez marquée, et le dernier tiers de l’aventure pourra même faire rager quelques uns d’entre vous (votre humble serviteur n’y a pas échappé). Pour terminer, la technique du jeu souffle le chaud et le froid. La fluidité est irréprochable la très grande majorité du temps, par contre quelques temps de chargement s’avèrent un peu longuets. Cependant, pas de quoi en tenir rigueur, seuls les yeux bioniques décèleront les menues baisses de framerate. Les textures, elles, font un peu datées. La direction artistique, elle aussi, est à moitié convaincante. Certains environnements impressionnent, tandis que les Méchas et autres vaisseaux manquent un peu de personnalité. Tout comme les doublages en anglais, monocordes au possible. Les compositions de Riccardo Bellistri, artiste que nous découvrons à cette occasion, soulignent bien l’énergie des combats à distance. Il manque un thème mémorable, mais l’ensemble ne démérite pas.
Note : 14/20
On n’attendait pas grand chose de War Tech Fighters, et l’on obtient un jeu de Mécha tout à fait agréable. On apprécie l’effort de proposer une narration, un challenge corsé mais pas insurmontable, ainsi qu’une personnalisation bien poussée. Si l’on relève tout de même quelques regrets, comme les combats rapprochés moins inspirés que ceux, autrement plus énergiques, à distance, le résultat se fait assez probant pour être conseillé aux amateurs du genre.