Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- PC
- Développeur : Fishing Planet LLS
- Editeur : Bigben
- Date de sortie : 17 octobre 2019
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
La pêche, ce n’est pas qu’un long fleuve tranquille
La sortie de The Fisherman – Fishing Planet est l’occasion de revenir sur l’une de nos marottes : la pêche dans le jeu vidéo. En tant qu’amateur de RPG japonais, votre humble serviteur a un petit faible pour cette pratique au sein même des mondes vidéoludiques. Mais si, il y a un rapport, allez donc jouer à Trails of Cold Steel 3 ou Chocobo’s Mystery Dungeon. Les mécaniques y sont évidemment très basiques, cela reste du domaine de la quête annexe et l’on est plus dans la collection d’espèces. Mais le trip est bien là, parfois jusque dans l’achat de mouches. Le jeu qui nous intéresse ici va beaucoup plus loin, et se destine surtout à celles et ceux qui recherchent des sensation proches de la réalité.
The Fisherman – Fishing Planet ne sort pas de nulle part : c’est la version Premium de Fishing Planet, gros succès sur PC dans son modèle free-to-play. La satisfaction des aficionados de la pêche était si grande (plus de quinze mille avis favorables, tout de même) que l’éditeur Bigben a eu le nez creux en poussant une édition console qui rassemble non seulement non seulement la trentaine de DLC parus à ce jour, mais aussi des nouveautés exclusives à cette sortie. On pensera surtout à un nouveau lieu (et français s’il vous plaît : la Creuse), mais aussi quatre poissons et deux bateaux. Aussi, et les amateurs de cette discipline la demandaient : on compte l’apparition de la pêche à la traîne. On accroche la canne à l’arrière du bateau, et celui-ci avance à vitesse réduite, ce qui a tendance à exciter le radar de l’embarcation. Donc non, cette parution ne fait pas que surfer sur un phénomène populaire : elle le bonifie.
On doit de suite préciser que The Fisherman – Fishing Planet se destine avant tout aux passionnés de pêche. Pas dans son gameplay, celui-ci se fait assez accessible, bien plus que ce qu’on a pu voir dans un Fishing Sim World Pro Tour, pour prendre un exemple récent. D’ailleurs, débutons par la prise en mains : elle se révèle plutôt agréable, surtout pendant la pêche en elle-même. L’intelligence artificielle des poissions s’avère carrément excellente, elle propose parfois un combat difficile, mais jamais excessif. Du tout bon. Ces premiers instants sont l’occasion de se lancer dans un tutoriel bien complet, à la forme un peu abrupte mais qui a la qualité de nous faire participer à l’apprentissage. C’est un peu un tunnel pédagogique, avec des objectifs bien précis, mais cela fonctionne bien. C’est lors de cette première heure que vous apprendrez à bien placer la ligne, choisir votre point d’intérêt, mais aussi faire des emplettes pour ne pas tomber en rade.
L’intelligence artificielle des poissons est remarquable
Le plus compliqué, c’est sans aucun doute l’ergonomie des menus, clairement pensée pour le PC et non la manette. The Fisherman – Fishing Planet ne nie pas son passif, mais on aurait tout de même apprécié qu’il change ses atours à ce niveau. Heureusement, le reste de l’expérience s’avère bien plus agréable. Les lieux regorgent d’endroits où prendre position, et l’on prend même plaisir à parcourir les lacs en bateau. Pendant la pêche, les sensations sont aussi agréablement surprenantes. Les développeurs ont trouvé le juste milieu entre la patience vertueuse de la vraie pratique et celle, moins étendue, du gamer. En résulte un rythme qui évite les phases d’assoupissement. Surtout que tout est fait pour bien garder le joueur éveillé, avec ce qu’il faut de signalétiques à l’écran pour bien nous garder tendus. Ainsi, rater un poisson peut parfois arriver, mais on le vit comme un véritable échec. Le jeu se pense donc comme une simulation, mais n’oublie pas non plus qu’il est un jeu vidéo.
Par contre, si vous êtes un nouveau venu dans le monde de la pêche, attendez-vous à des premiers moments un peu effrayants dans le magasin en ligne (interne au jeu, s’entend). The Fisherman – Fishing Planet est complet, donc il va falloir rapidement apprendre, par exemple, l’importance du bon choix d’un leurre, et d’une canne qui fera toute la différence. On vous conseille, pour ne pas rentrer bredouille, de passer du temps à bien lire les descriptions de produits, intégralement en français (la police d’écriture est un peu petite, signalons-le). Côté contenu, c’est tout simplement énorme : cent trente-huit espèces de poissons, dont des très rares. Au passage, on vous conseille de varier les moments de la journée, grâce au cycle du jour et de la nuit, qui a un impact direct sur les espèces. Aussi, c’est un total dix-huit lieux qui s’offre à vous. Si vous voulez faire fortune, vous offrir le meilleur matériel et frimer avec des prises impressionnantes, préparez-vous pour quelques dizaines d’heures de jeu.
Techniquement, The Fisherman – Fishing Planet est plutôt joli, même s’il le reste moins sur consoles que sur PC. On s’en doutait, mais ça crève les yeux. Les textures sont inégales, cela dépend des lieux et de l’éclairage (plutôt bon, soit écrit en passant). La direction artistique se veut très réaliste, surtout dans les tenues. Un peu moins du côté des animations, bien raides. Aussi, on émet un regret concernant la vitesse de la démarche : elle est tellement lente qu’on se doit de courir en permanence. Mais la plus grosse retenue concerne l’obligation d’être connecté pour jouer : on n’apprécie pas ce genre de chose, que ce soit pour ce soft ou d’autres. Pour terminer, l’ambiance sonore s’avère plus convaincante. Pas dans les musiques, très anecdotiques, mais plutôt les différents bruitages. Plusieurs fois, on s’y est cru, et on était loin de la grise ville, en compagnie de la nature dans ce qu’elle a de plus charmante.
Note : 14/20
The Fisherman – Fishing Planet plaira avant tout aux pêcheurs déjà au moins un peu expérimentés, lesquels trouveront là un jeu d’une belle ampleur. Facile d’accès dans ses mécaniques, mais plus pointu pour tout ce qui est choix et achat d’équipements, le titre pourra vous occuper pendant des dizaines et des dizaines d’heures. Quelques éléments sont tout de même à revoir, comme l’obligation d’une connexion pour jouer, la démarche de l’avatar et la technique pas folichonne, mais rien qui puisse changer ce constat : on a bel et bien mordu à l’hameçon.