Une suite qui perfectionne le concept
Sorti en 2017, le premier Cat Quest avait su nous chat-rmer, grâce à une recette très solide, basée sur de l’Action-RPG comme on en fait désormais rarement. Le jeu était intéressant aussi pour d’autres raisons. Mais l’une d’elle faisait qu’on attendait cette sortie, à l’époque : on était impatient de voir comment le studio The Gentlebros allait s’en sortir avec un soft plus conséquent que celui qui leur a ouvert la voie de la reconnaissance, Slashy Hero. Bien entendu, le fait d’être édité par PQube (Gun Gun Pixies, Songbird Symphony), entité que l’on apprécie pour ses prises de risque, était un beau témoignage de confiance, mais tout de même : on a été positivement surpris par ce premier opus. Aujourd’hui, près de deux ans plus tard, on accueille la suite, sobrement intitulée Cat Quest 2. Et c’est encore mieux.
Cat Quest 2 ne prend pas la suite directe du précédent opus : on ne retrouve pas les mêmes personnages, ni des problématiques en commun, même si le conflit entre félins et canidés persiste. The Gentlebros a plutôt fait le choix de reprendre l’esprit, et non le récit. Donc autant vous le signifier de suite : oui, il est possible de débuter directement par ce second épisode. Les amateurs du premier (des gens de bon goût) et les novices vont découvrir deux rois en déroute, celui des Chats et des Chiens, lesquels ont été dépossédés de leurs trônes par Lionen et Wolfen. Il ne faut pas sortir de la cuisse de Jupiter pour comprendre que le cheminement va vous mener jusqu’à la reconquête des Royaumes, non sans avoir reforgé une arme légendaire, capable de terrasser n’importe quel ennemi. Mais ce n’est pas tout car, en route, vous allez pouvoir découvrir bien d’autres conflits, notamment inter-espèces. Et comme vous êtes du genre à avoir le cœur sur la main, vous n’allez pas refuser toutes ces quêtes, n’est pas ? Surtout qu’il faut vous réjouir : l‘intégralité des sous-titres sont traduites en français, avec un bel effort pour distiller blagues et jeux de mot.
Vous l’aurez compris avec notre résumé, Cat Quest 2 est surtout l’occasion de gonfler le contenu. Notamment avec un second Royaume, celui des Chiens. Il s’agit de l’une des deux principales nouveautés immanquables, tant l’un des défauts du premier opus était son air de jeu, laquelle s’avérait un peu trop étriquée au bout de quelques heures d’exploration. Ici, la superficie se révèle bel et bien multipliée, et l’on s’en est de suite rendu compte en se ruant sur la carte. Le récit va vous faire traverser deux environnements, dont un qui rappelle totalement celui du précédent opus, vert et agréable. L’autre, c’est tout le contraire : il est désertique, peu accueillant et même particulièrement dangereux. C’est, mine de rien, une évolution qui trouve un écho dans le gameplay. Car le niveau de difficulté s’en trouve rehaussé : on n’a pas souvenir d’avoir autant été malmené par Cat Quest. Et c’est une bonne chose, on ne parcourt plus l’expérience sans trop faire attention à ce qui nous barre la route. C’est particulièrement vrai pour les boss, parfois redoutables, surtout dans la première moitié de l’aventure. On vous conseille de ne pas trop vous acharner : si vous vous trouvez trop faibles dans une mission, il est possible de l’annuler et de la reprendre plus tard, après une bonne grosse phase de levelling.
Des nouveautés qui ne passent pas inaperçues
Du coup, les combats de Cat Quest 2 s’avère plus intéressants que par le passé, ne se contentent plus d’être une simple course au gain d’expérience ou de monnaie. Cette suite en fait aussi beaucoup plus en terme d’armement, de protections et de sorts : tout est plus en nombre. Les ennemis mettent un peu de temps à se renouveler par rapport au précédent épisode, puis l’on découvre des opposants qui nous font sortir de notre zone de confort, en nous demandant de nouveaux réflexes qui utilisent admirablement tout le potentiel offensif de nos deux personnages (dont la roulade, qui peut aussi infliger des dégâts). Oui, un duo ! Voilà la seconde grande nouveauté de cet opus : vous allez devoir faire équipe dans cette aventure, que ce soit avec une intelligence artificielle, ou avec un ami dans un mode mioultijoueurs local en coopération. Là, c’est un peu moins positif, surtout dans le cas du solo. On est parfois embarrassé par certaines actions de l’IA, que l’on ne trouve pas assez offensive, trop prudente, et particulièrement maladroite dans le déclenchement des sorts. On apprécie le renouvellement que cet allié apporte, on pense surtout au besoin de le revitaliser en restant aux côté de son corps inerte, mais il faudra améliorer tout cela. Évidemment, ce petit souci s’estompe si vous partagez votre session avec un pote, et cela devient même d’autant plus fun.
Au-delà de ces nouveautés, Cat Quest 2 reprend les bases de son prédécesseurs, mais en augmente la qualité. Les déplacements qui, rappelons-le, se font directement sur la carte, nous paraissent peut-être encore un peu lents (la roulade accélère tout ça), mais on adhère à cette idée. C’est encore meilleur de faire évoluer l’équipement à la forge ou la puissance des sorts, le tout contre des pièces sonnantes et trébuchantes. On peut compter sur un grand nombre de quêtes annexes. Si, dans leur déroulé, elles restent assez répétitives, l’enrobage scénaristico-comique, doublé de récompenses importantes, nous poussent à toutes les effectuer. Aussi, chaque grotte fait l’effet d’un attrape-aventurier : on a envie de découvrir ce qu’il s’y trouve, d’en découvrir tous les trésors et passages secrets. D’ailleurs, une signalétique vient toujours vous signaler si vous les avez bien farfouiller de fond en comble. Si vous voulez tout voir, il va falloir faire place nette pour une dizaine d’heures. Mais ce n’est pas tout, car voilà une troisième nouvelle donne : la présence d’un New game plus. Il s’adresse aux joueurs expérimentés, et vous propose de recommencer l’aventure avec des handicaps que vous pourrez choisir d’activer, ou de désactiver. Par exemple, empêcher le gain de niveaux (!), compter sur seulement neuf vies etc.
Cat Quest 2 est exactement dans la droite lignée de son prédécesseur en termes techniques. Textures et fluidité sont irréprochables, même si cela manque un peu d’envergure. On notera tout de même un peu plus d’effets à l’écran, mais ce n’est toujours pas la panacée. Les animations, quant à elles, n’ont pas fait l’objet d’améliorations pour cette suite, et c’est tout de même un peu dommage. Comme souvent, c’est la direction artistique qui fait toute la différence. Elle s’avère craquante comme rarement, surtout en terme de character design. Enfin, la musique, signée Brian Havey, nous laisse un goût un peu amer. En effet, la moitié de ses compositions, très bonnes dans l’ensemble (même si les boucles restent un peu courtes) sont directement reprises du premier épisode. Seul le Royaume des Chiens est baigné de nouveaux thèmes, parfaitement dans la tonalité plus guerrière de cet endroit.
Note : 15/20
Cat Quest 2 fait tout mieux que son prédécesseur. On a bien quelques regrets, concernant principalement le surplace technique et l’intelligence artificielle passablement énervante de l’allié, mais le positif l’emporte haut la main. Plus vaste, plus costaud en contenu, toujours aussi mignon, et dorénavant accompagné d’un New game plus, cette suite est une réussite. Et cela ne fait que confirmer notre avis sur le genre de l’Action-RPG, l’un des rois des univers vidéoludiques…