Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Développeur : Nicolas Meyssonnier
- Editeur : Headup Games
- Date de sortie : 24 février 2021
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- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Pumpkin Jack, un platformer 3D à découvrir sans hésiter
Paru en fin d’année 2020 sur PC, bien évidemment en pleine période de Halloween, Pumpkin Jack est le genre de projet que l’on aime découvrir. Entre nous, on a beau suivre l’actualité de jeu vidéo de manière assidue, ce projet nous avait totalement échappé. Et pourtant, il aurait dû figurer tout en haut de notre liste d’attente. Pourquoi ? Tout d’abord car il s’agit d’un platformer 3D, genre aujourd’hui quasiment disparu (le récent New Super Lucky’s Tale figurant parmi les exceptions) et provoquant pas mal de bonne nostalgie. Aussi, il est l’œuvre non pas d’un seul homme (d’autres ont évidemment aidé), mais tout de même : Pumpkin Jack est principalement le bébé d’un certain Nicolas Meyssonnier. Et ce véritable khey, provenant tout droit du très populaire forum 18-25, livre là un soft d’une étonnante qualité.
En lançant Pumpkin Jack, et suite au logo de l’éditeur Headup Games (désormais racheté par Thunderful), on a donc la surprise d’admirer le très court générique. On se demande alors où l’on met les pieds, car un jeu de plates-formes en 3D nécessite un travail de dingue. Pris par la frayeur de découvrir un nid à bug, on se lance alors dans l’aventure. Et là, c’est le miracle : le résultat se tient très bien, et fait même figure d’exemple pour tout développeur qui veut se lancer sans avoir l’équipe d’un Red Dead Redemption 2. C’est même assez hallucinant en fin de compte, car on a éprouvé au moins autant de plaisir à jouer à Pumpkin Jack qu’à la nouvelle version de MediEvil. Et ce n’est clairement pas le même budget…
Pumpkin Jack peut compter sur différents points forts, et son ambiance fait partie des plus remarqués. Si l’on cite MediEvil, ce n’est pas pour rien : on y retrouve cette tonalité burtonienne, ici encore plus poussée tant Jack, le personnage principal de l’histoire est, contrairement à Sir Daniel Fortesque, un véritable anti-héros. Le scénario se fait pourtant assez classique, il est question de servir le Diable lui-même en allant dessouder le Sorcier, seul rempart à la domination du premier cité. On se lance alors dans un cheminement linéaire, découpé en niveaux, non sans devoir régler nos comptes avec d’autres protagonistes-boss. On regrettera peut-être, et seulement, que le récit fasse le choix de nous opposer principalement des monstres, et finalement peu d’humains, mais ne vous en faites pas : l’humour noir, certes léger, est tout de même présent, surtout dans les dialogues au cours des cutscenes. Aussi, on peut compter sur des cinématiques très soignées, habitées d’un narrateur français très impliqué.
Un jeu incroyablement soigné, fignolé avec talent
Autre belle force de Pumpkin Jack : sa prise en mains est aussi immédiate que plaisante. Saut, double bond, attaque, on ne s’y perd jamais. Certes, il manque sans doute une mécanique plus originale pour encore faire passer un cap au gameplay. Et les combats manquent peut-être un tout petit peu de punch. Mais l’ensemble se fait tellement intuitif que l’on oublie rapidement ces petits regrets. L’auteur du jeu cherche clairement à faire rapidement digérer les différentes actions, et joue ensuite avec son level design pour le mettre à l’épreuve. Ainsi, on se retrouve avec des espaces pensés pour la précision des sauts (à la physique un peu large, pour bien pousser le joueur à penser son bond), des arènes qui cachent tout de même bien leur nature malgré une musique qui se déclenche pour les signaler (pas vraiment une bonne idée, par ailleurs), etc. Surtout, les niveaux mettent un point d’honneur à proposer des phases visant à enrichir l’expérience, que ce soit dans la réflexion, l’agilité ou la pure action. Comme on apprécie, par exemple, la séquence en chariot ! Mais chut, on vous laisse le plaisir de la découverte.
On joue à Pumpkin Jack avec la banane gravée en permanence sur le visage. Le rythme est bon, le game design maitrisé du début à la fin. Même le seul vrai regret n’en est pas vraiment un, car on comprend la limite humaine d’un tel projet. Malheureusement, on en aurait voulu plus : la durée de vie n’est pas des plus élevée, et cinq heures seront suffisante pour terminer l’aventure en prenant son temps. Rajoutez une heure afin de dénicher tous les crânes de corbeau et les gramophones. Le but étant notamment d’acquérir de nouvelles skins pour Jack, donc ça reste purement cosmétique. Comme le challenge se fait abordable pour un large public, sans véritable mur de difficulté, on espérait un mode bonus qui vienne livrer plus d’obstacles. Il n’en est rien, à part la possibilité de se lancer dans un speedrun. Dommage, mais pas de quoi bouder le plaisir, et c’est même bon signe : quand on en demande encore, c’est que le résultat se révèle bonnard.
Pour terminer, on ne peut cacher notre surprise quand à la finition technique de Pumpkin Jack. Non seulement c’est propre, sans bugs et fluide, mais ça se permet aussi d’être plutôt mignon. La direction artistique joue la carte du dessin animé, du coup les textures peuvent se permettre un niveau de précision bien moindre que dans une grosse production. Aussi, les environnements s’attachent à permettre une distance d’affichage idéale pour ne pas mettre en péril la fluidité. Ainsi, le brouillard du marais, par exemple, fait passer la limitation pour une force. Tout cela est bien vu, et ce n’est pas tout : même l’ambiance sonore est particulièrement agréable. Les musiques cultivent bien l’ambiance délirante, anti-héroïque, sauf peut-être le thème, moins plaisant, du dernier stage. Avec même quelques remixs délirants de morceaux classiques à la clé.
Note : 16/20
Oh la belle surprise que l’on n’a pas vu venir ! Si vous cherchiez un jeu de plates-formes 3D à l’ancienne, bien soigné dans sa prise en mains, rythmé et agréable côté récit, alors Pumpkin Jack est fait pour vous. L’on regrette une durée de vie courte, il vous faudra six heures pour tout en voir, on ne peut que féliciter la toute petite équipe derrière le résultat, en espérant la revoir très bientôt à l’œuvre. Pour une suite ?