Caractéristiques
- Titre : La Maison de Dracula
- Titre original : House of Dracula
- Réalisateur(s) : Erle C. Kenton
- Avec : John Carradine, Lon Chaney Jr, Glenn Strange, Onslow Stevens
- Editeur : Elephant Films
- Date de sortie Blu-Ray : 24 Février 2016
- Date de sortie originale en salles : 31 Mars 1948
- Durée : 67 minutes
- Note : 7/10 par 1 critique
Caractéristiques
- Réalisateur : Erle C. Kenton
- Avec : John Carradine, Lon Chaney Jr, Glenn Strange, Onslow Stevens
- Editeur : Elephant Films
- Date de sortie BR / DVD : 24 Février 2016
- Durée : 67 minutes
Image : 3/5
Quelques imperfections, mais étrangement elles ont un certain charme, donnent au master une personnalité que le grain perfectionne. Un peu plus gênant, cinq minutes du film sont atteintes d’un léger tremblement. Cependant, rien qui puisse gâcher le plaisir de la découverte.
Son : 4/5
Deux pistes : version originale et française, toutes les deux en DTS-HD Master Audio 2.0. Si la VF est salvatrice pour le public allergique à la VO (eh oui, ça existe), et ce même si sa conception récente donne un résultat étrange, nous ne pouvons que vous conseiller la VOSTFR. Très claire, celle-ci nous plonge dans les conditions d’écoute optimales de l’époque. Du très bon boulot.
Bonus : 4/5
Si pour vous, et comme pour nous, Jean-Pierre Dionnet est une figure incontournable de la cinéphilie, alors vous allez vous régaler. Certes, le menu n’est pas copieux en durée, mais le travail est très satisfaisant, et donne assez d’informations pour bien aborder La Maison de Dracula. Deux présentations sont signée par l’ancien maître de cérémonie de Cinéma de Quartier : L’une présentant le film (9 minutes), et l’autre s’intéressant à la figure horrifique du vampire Dracula (10 minutes). S’ajoutent à cela les classiques trailers. Mais ce n’est pas tout, car un livret de 12 pages vient compléter le tableau de fort belle manière, écrit par Damien Aubel, rédacteur en chef de la rubrique cinéma de Transfuge.
Synopsis
Dracula rend visite au Dr Edelman, lui demandant de le guérir de son état de vampire. Peu après, Larry Talbot, un loup-garou, demande également au docteur de l’aider à trouver une cure pour sa lycanthropie. Lorsque la première tentative du docteur échoue, le loup-garou tente de se suicider en plongeant d’une falaise, mais il découvre la créature de Frankenstein en stase dans une cave souterraine. Le docteur décide alors d’essayer de faire revivre le monstre…
Le Film
1945 signe la fin de bien des choses. Après quelques années d’âge d’or, les figures horrifiques classiques telles que Dracula, la créature de Frankenstein, la momie, l’homme invisible ou encore le loup-garou sont éreintées, essoufflées, au bout du rouleau. Il faut se rendre à l’évidence, cette deuxième époque bénie du cinéma d’épouvante est, alors, entrain de tirer sa révérence, tout comme les acteurs qui l’ont habité (Bela Lugosi en tête). La Maison de Dracula sort dans cette ambiance tristounette de fin de règne, et se doit de boucler le cycle en beauté.
La Maison de Dracula ne rempli que partiellement cette mission, en réussissant certes à donner une fin digne de ce nom aux trois monstres ici invoqués (Dracula, la créature de Frankenstein et le loup-garou), mais en oubliant au passage de véritablement les faire s’affronter. Le scénario, pas spécialement mémorable mais plein de bonnes idées, met un point d’honneur très étrange à ne pas trop réunir les figures horrifiques dans la même situation, le même espace, ce qui donne une sorte de film à trois embranchements, qui convergent vers une fin attendue. Imaginez un kaiju opposant trois monstres gigantesques, mais qui ne se rencontreraient pas vraiment…
Mais au-delà de ça, La Maison de Dracula contient presque tout ce qui a fait la réussite de la renaissance du genre chez Universal. Des acteurs charismatiques en diable : le longiligne et incroyablement classe John Carradine trouve une seconde peau avec Dracula, Lon Chaney Jr. est toujours aussi crédible en loup-garou de par sa stature, et Glenn Strange a la carrure nécessaire à son court rôle de la créature de Frankenstein. On ne peut pas oublier Onslow Stevens et son jeu tout sauf retenu, que l’on adore voir habiter l’écran et donnant un crescendo dans la folie du genre efficace. D’ailleurs, son personnage de professeur dont la folie n’est qu’un écho à ses idéaux est plutôt intéressant mais pas spécialement développé, dommage. Si les enjeux sont clairement de l’ordre du prétexte, il est tout de même marquant d’assister à la fin de cet âge d’or, de découvrir le destin qu’ont offert les scénaristes d’Universal à ces figures mythiques qui ne ressusciteront qu’avec la Hammer des années plus tard. Nous ne vous en donnerons pas les détails, pour ne pas vous gâcher cette aventure cinéphile, cependant l’on peut dire que ce final est à l’image de l’œuvre : un peu maladroite, mais terriblement charmante.
Au final, La Maison de Dracula n’est pas le meilleur film de la collection Cinema Monster Club de l’excellent éditeur Elephant Films, mais aucun arsenal cinéphile ne saurait être complet s’il lui manque le dernier film de l’âge d’or d’Universal côté épouvante. Certes, les enjeux paraissent secondaires, et tout ce qui semble être important pour les scénariste est d’enterrer le genre, avec les monstres qui vont avec. Mais il est indéniable que l’œuvre contient assez de panache pour titiller les passionnés d’horreur classique, comme dans ces plans d’ensemble dans des décors magnifiquement éclairés, à la limite de l’expressionnisme Allemand. Un film à découvrir donc, aussi bien pour son importance historique que pour le plaisir simple qu’il procure.