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[Étrange Festival 2016] Psycho Raman – Anurag Kashyap

Caractéristiques

  • Titre : Psycho Raman
  • Réalisateur(s) : Anurag Kashyap
  • Avec : Nawazuddin Siddiqui, Vicky Kaushal, Sobhita Dhuliwala
  • Genre : Bollywood, Thriller
  • Pays : Inde
  • Durée : 133 minutes
  • Date de sortie : 24 octobre 2022 sur Netflix
  • Note du critique : 8/10

Synopsis

À Bombay, un tueur-imitateur prend la succession de Raman Raghav, célèbre serial killer, qui sévissait un demi-siècle plus tôt. Il est pris en chasse par Raghavan, un policier torturé aux méthodes peu orthodoxes.

La critique

Non, non, et Non. Non, Bollywood n’est pas uniquement la terre de films romantico-musicaux de 4 heures. Oui, c’est la formule la plus populaire en Inde, mais résumer ce cinéma à Devdas, toute excellente que cette œuvre soit, est une erreur aussi grotesque que de penser que le cinéma américain se résume à Disney. Il existe bien entendu une multitude de films d’autres genres, toujours un peu chantants mais clairement moins prudes. « De genre », pour être plus précis. Psycho Raman en fait clairement partie.

Psycho Raman ne sort pas de nulle part : vous ne connaissez peut-être pas encore son réalisateur, mais sachez qu’il est l’un des plus doués de son pays. Anurag Kashyap est une véritable bombe artistique, et cela se retrouve au sein de ses films. Ugly, son précédent effort, opérait une radiographie courageuse de la société indienne, ses travers et excès, et accouchait d’une œuvre aussi âpre qu’éloignée des standards bollywoodiens. Dès lors, en apprenant que le dernier film en date de ce metteur en scène très intéressant aborde le genre du thriller, en prenant appui sur un serial killer ayant malheureusement existé, on pouvait être confiant quant au résultat sur grand écran. Et autant vous le confier immédiatement : Psycho Raman est effectivement une réussite.

image psycho raman

Psycho Raman n’est pas à conseiller aux spectateurs dépressifs, ni même à celles et ceux qui recherchent un peu d’espoir dans ce monde qui a tendance à s’en dépourvoir petit à petit. La photo, divine, l’écriture des personnages, le fond du récit, nous allons voir que tout semble nous dire « gardez vos belles perspectives pour le vestiaire ». Le récit suit de près un copycat de Raman Raghav, psychopathe ayant à son actif une quarantaine de victimes. Autant vous dire que côté violence il faut s’attendre à quelque chose de bien chargé. Psycho Raman est formellement découpé en chapitres, certains de ceux-ci nous projettent au plus près des exactions épouvantables tandis que d’autres s’attardent sur l’errance de l’être monstrueux. Ce qualificatif n’est pas assez fort pour décrire l’abominable séquence qui décrit le passage du copycat chez sa sœur, laquelle est marié et a un enfant. Pas de spoilers, mais sachez qu’on a vécu là, et sans aucun doute, le moment le plus éprouvant de cet Étrange Festival 2016

Afin de stopper ce grand malade, ce cinglé de la pire espèce, un flic se met sur l’affaire. Problème : pas sûr qu’il soit beaucoup plus équilibré que celui qu’il chasse. Alcoolique et drogué notoire, Raghavan est d’une violence intérieure qui ne demande, malheureusement, qu’à s’exprimer de manière exacerbée. Psycho Raman devient alors étouffant, nous prend à la carotide comme un lion déchaîné : rien ni personne ne semble porter d’espérances. On sent bien que le metteur en scène s’amuse avec son concept, nous balance des éléments pas très finauds sur la progression de la folie, sa filiation qui n’a pas besoins d’organes sexuels pour subsister, mais cela fonctionne tout de même avec brio tant on est happé du début à la fin. Le tableau peint par Psycho Raman est sombre, lugubre au possible (même le romantisme est cruel), bien aidé par un travail sur l’éclairage à faire chavirer les pupilles. Même les deux chansons du film (oui, vous avez bien lu) cherchent à creuser l’ambiance. Évidemment on ne peut s’empêcher de sourire devant la folie d’un tel ressort rendu utile, mais l’alchimie prend et ne nous sort pas de l’œuvre. Du coup, on est nettement face à l’une des très bonnes découverte de ce festival…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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