Caractéristiques
- Titre : Officer Downe
- Réalisateur(s) : Shawn Crahan
- Avec : Kim Coates, Sam Witwer, Lindsay Pulsipher, Reno Wilson, Mark Neveldine
- Genre : Action, Comédie, Science Fiction
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 103 minutes
- Date de sortie : 7 mars 2017 en VOD et en DVD
- Note du critique : 2/10 par 1 critique
Synopsis
Mort pendant une mission, l’agent Downe ressucite et compte bien continuer inlassablement son travail, mais avec des méthodes un peu plus radicales…
La critique
Le nom de Shawn Crahan vous dit-il quelque chose ? Non ? Et le groupe Slipknot ? Oui, n’est ce pas ? Vous avez au moins vu deux ou trois adolescents en âge d’écouter du metal porter un sweat décoré d’un des logos de ce groupe que certains gros amateurs de cette musique n’hésitent pas à qualifier de « commercial ». Du coup, voir le fondateur et percussionniste du groupe, Shawn Crahan donc, s’attaquer à un premier film avec cet Officer Downe n’est pas forcément super encourageant.
Pourtant, Officer Downe s’appuie sur un matériau qui, lui, a tout pour provoquer espoirs et frottements de mains : un roman graphique, intitulé pareillement que sa version cinématographique, qui déboîte sévère et n’hésite pas à donner dans l’ultra-violence tout du long. Bon, il y a meilleur plan qu’une adaptation de bande dessinée pour se faire la main, et Shawn Crahan va vite s’en rendre compte. La problématique est qu’une telle dose de folie entre les mains d’un réalisateur pas encore tout à fait expérimenté… c’est de la nitroglycérine entre les mains d’un adolescent qui écoute du Maître Gims. Ce sera explosif certes, mais la maîtrise risque fort de ne pas être au rendez-vous. Et c’est exactement ce qu’est Officer Downe : du potentiel fun en barre ruiné par des choix formels carrément douteux.
Un avertissement doit être adressé aux épileptiques : fuyez Officer Downe ! Tout est fait pour qu’une crise se déclenche, notamment une inconcevable séquence de clignotement blanc sur noir d’une longueur telle que cela ne peut que signifier que Shawn Crahan ne sait absolument pas ce qu’il fait aux commandes d’un projet cinéma (donc visuel). Et si le contraire est évidemment possible, écrivons que ses choix artistiques sont alors terriblement catastrophiques. Il va falloir, un de ces quatre, que l’on se pose la question de ce montage hyper-cut lors des séquences d’action, qui bousille à tous les coups celles-ci en leur enlevant l’impact au profit de l’impression. On ne comprend rien de ce qui se passe à l’écran, les effets gores, au sein des combats, apparaissent un demie-millième de seconde, du coup la violence fun de l’ensemble est sabordée de A à Z. Officer Downe est le film du ras-le-bol de ce genre de montage parkinsonien, on n’en peut plus, ça file la gerbe.
Et si la gestion du récit rattrapait le coup encore, on serait peut-être un peu moins méchant avec Officer Downe. Las, ce film est une cause perdue : une sorte de sous-Robocop qui rencontrerait un Robert Rodriguez dénué de son peu de talent de conteur. Les antagonistes sont impressionnants par leur manque d’impact sur les événements, et bon sang le rookie de l’histoire est d’une pauvreté « backgroundienne » qui confine au jamais-vu. N’abordons même pas la prestation du casting, tirer sur une ambulance ça va deux secondes. On est resté jusqu’au bout, histoire de vérifier s’il est possible de tenir ce rythme dans le ratage sur tout un film. Malheureusement, c’est le cas, et la dernière baston, pourtant assez rigolote sur le papier, trouve le moyen d’être sans doute l’un des spectacles les plus illisibles de tous les temps. Vous connaissez notre ligne : on évite toujours de pousser ou d’empêcher notre lectorat de se faire sa propre idée. Écrivons, cependant, qu’on vous aura prévenu…